samedi 8 août 2015

L’obligation de fournir un extrait de naissance pose problème

Les inscriptions universitaires ont été un véritable canular pour les nouveaux étudiants, qui ont été surpris d’apprendre que l’extrait de naissance est désormais obligatoire, alors qu’ils s’attendaient à être «libérés» de fournir ce document après la décision annoncée suite au conseil du gouvernement du 15 juillet dernier.
Pour rappel, le conseil du gouvernement avait émis le communiqué suivant : «Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales informe les citoyennes et les citoyens qu’en exécution des instructions du président de la République, relatives à la réhabilitation du service public et à l’allègement des dossiers et des procédures administratives, le gouvernement a approuvé, lors de sa réunion du mercredi 15 juillet 2015, le projet de décret exécutif dispensant le citoyen de la présentation des documents d’état civil contenus dans le registre national automatisé de l’état civil.» Une mesure qui concerne en premier lieu le secteur de l’enseignement supérieur.

Mais il n’en fut rien. Et c’est la débandade mêlée à la panique et l’inquiétude chez les nouveaux étudiants et leurs familles. Lors d’une tournée dans certaines universités à Constantine, nous avons rencontré des étudiants au bord de la dépression, par crainte de voir leurs dossiers rejetés, notamment ceux habitant des wilayas lointaines. Des parents se demandent si la décision ministérielle est applicable ou non ?

Et si cette disposition est applicable, comment se fait-il qu’elle ne soit pas respectée ? «Pourtant, le gouvernement a déchargé les bacheliers de fournir cet acte d’état civil pour les libérer des contraintes bureaucratiques, mais les décisions gouvernementales sont loin de ce qui se passe dans la réalité», s’indigne le père d’une étudiante rencontré à la faculté de médecine de Constantine.

Des étudiants de l’université des Frères Mentouri (Constantine 1) parlent d’une véritable pagaille qui a marqué les inscriptions. «Pour avoir ce document, il faut passer toute une journée au siège de l’état civil ; pour le récupérer, on doit attendre deux jours, si ce n’est pas plus et il faut attendre une journée afin de pouvoir s’inscrire», protestent de nouveaux inscrits.

«Le problème se pose avec acuité pour les étudiants venus des wilayas lointaines, notamment celles du Sud, qui sont venus s’inscrire en croyant qu’on n’exige plus l’extrait de naissance. Certains avaient les larmes aux yeux, car la durée des inscriptions est limitée. Les administrateurs sont obsédés par la paperasse et cela ne changera jamais. Heureusement que j’ai retiré mon extrait par précaution, car je ne croyais pas aux mesures prises par l’Etat algérien», a déclaré un étudiant «vigilant».

Mais finalement qu’en sera-t-il pour les autres, dont certains ont déjà raté leurs inscriptions à cause d’une administration sclérosée. Par ailleurs, nous avons sollicité sur place un administrateur, qui s’apprêtait à quitter son bureau. Ce dernier, qui a requis l’anonymat, a affirmé qu’ aucune instruction ou décision écrite de la part du ministère de l’Enseignement supérieur n’a été reçue. « Il doit y avoir un document officiel pour appliquer une telle instruction, même moi je ne suis pas au courant de cette décision ministérielle», a-t-il précisé.

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