Le contournement de la ville de Cherchell ne sera pas livré à temps. La direction des travaux publics (DTP) de la wilaya de Tipasa veut jouer la transparence en expliquant d’abord et en annonçant ensuite la livraison de la première section du contournement de la localité côtière de Cherchell au début du 3e trimestre de l’année en cours. Or, la visite de chantier effectuée en ce mois de janvier confirme que cette section, d’un linéaire de 12,6 km, qui va de l’échangeur est jusqu’à l’entrée sud de la ville de Cherchell par le douar de Sidi Yahia, ne sera pas totalement prête comme le souhaitent ardemment les responsables du secteur des travaux publics de la wilaya. «Vous ne connaissez pas et vous n’avez pas entendu parler du miracle chinois, vous allez voir de quoi ils sont capables et ils vont renforcer leurs moyens pour être au rendez-vous», indique le responsable des travaux publics. Que des paroles, en attendant le concret. Lors de l’entame du chantier, l’entreprise chinoise avait du mal à trouver des assiettes de terrain pour installer son chantier. Le retard de quelques mois se répercute négativement sur le délai de réalisation de cet axe routier que tout le monde attend avec impatience. Sur le chantier, hormis l’opérateur chinois, il n’y a pas d’entreprise algérienne de réalisation. Ce projet a enregistré moult changements de son étude. Quelques engins avaient pris d’assaut les montagnes et les collines qui se trouvent sur le couloir. Le relief boisé abrupt, au milieu du superbe environnement naturel, rend la tâche très complexe pour ces engins. Les Chinois s’attellent à libérer en priorité les emprises pour réaliser le couloir en urgence et ensuite créer l’axe routier du contournement. Jusqu’au PK8, le couloir de 8 km est pratiquement libéré, en attendant la construction des ouvrages routiers et hydrauliques. Selon la dernière étude, la réalisation d’un viaduc de 746,4 m est indispensable pour cette première section du projet. Cet ouvrage n’a pas encore vu le jour. Les Chinois comptent aménager des espaces afin d’installer leurs ateliers le long du couloir pour la production des poutres en préfabriqué destinées aux différents ouvrages. Les responsables algériens se sont montrés intraitables avec leurs homologues chinois sur la qualité de ce long viaduc. L’intervention des techniciens algériens s’articulait autour de la stabilité et de la résistance du viaduc aux multiples aléas, y compris les séismes, le respect de son coût initial et celui de son délai de réalisation, afin que cet ouvrage soit opérationnel au début de la prochaine saison estivale. Le directeur des ouvrages d’art de Saeti a mis l’accent sur la beauté du viaduc et la préservation de l’environnement lors de sa réalisation, compte tenu de son importance stratégique et de sa dimension. L’entretien du contournement et des ouvrages a fait l’objet d’un débat lors de cette séance de travail technique. Les Chinois doivent mobiliser leurs moyens matériels et humains en urgence pour ce projet. Ce qui n’est pas le cas en ce début du mois de janvier 2016. L’ex-ministre des Travaux publics et actuel wali de Tipasa, Abdelkader Kadi, avait déjà visité ce projet le 12 juillet 2014 et avait donné des instructions. Si la décision du Conseil du gouvernement pour cet important chantier aura été exceptionnelle, la cadence des travaux ne l’est pas. Ce marché d’un montant de 2000 milliards de dinars avait été attribué aux Chinois par le Conseil du gouvernement présidé par Abdelmalek Sellal, selon la formule de gré à gré. Les hautes autorités de l’Etat pensaient réaliser ce projet en 24 mois. Hélas, les études absurdes et précipitées du projet en question, en dépit de son importance, ont induit en erreur les décideurs. Un autre facteur qui risque de retarder la livraison : les intempéries. «Pour le moment, nous sommes gâtés par la météo», nous a confié ce responsable algérien.
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