Une maison où vivent plusieurs familles de migrants sub-sahariens a été attaquée dans la soirée de mardi à Aïn Benian, à l’ouest d’Alger. «Il était 19h30. On a entendu des claquements de portière. Lorsque j’ai passé la tête par la fenêtre, ils avaient déjà forcé la porte d’entrée», raconte l’un des habitants. Environ vingt individus armés de couteaux et équipés de gaz lacrymogènes entrent dans le bâtiment, révèlent les voisins, qui s’abstiennent d’intervenir. Dans la maison, les migrants se défendent avec les meubles, les seaux en plastique et finissent par repousser les assaillants. La police est appelée. La gendarmerie également. Vingt minutes plus tard, les agresseurs reviennent. «J’ai bloqué la fenêtre et la porte de ma chambre. J’ai mis les enfants dans un coin et j’ai pris un couteau pour me défendre s’ils entraient», raconte Anne. Les hommes réussissent à faire fuir à nouveau le groupe armé. L’un des habitants de la maison est blessé, il est emmené à l’hôpital. Alerté, un représentant de la Ligue des droits de l’homme se rend sur place. Il ira plus tard signaler l’attaque à la gendarmerie qui affirme «avoir été prévenue» et qui assure qu’elle se déplacera le lendemain pour faire un constat. Depuis le mois de décembre, plusieurs migrants ont été agressés à l’arme blanche dans les quartiers de Chéraga, Dély Ibrahim et Aïn Benian. A chaque fois, les victimes décrivent le même homme : un Algérien d’une quarantaine d’années, grand, sportif, avec une barbe fine mais très longue. «Il cherche un dénommé Bouba», indique un homme qui a été blessé au visage dans une station service de Chéraga ; il faisait partie du groupe qui a attaqué les migrants mardi soir. Hier, à 16h, les familles de Aïn Benian n’avaient toujours pas reçu la visite de la gendarmerie pour faire le constat. «Nous n’avons pas reçu d’instructions précises à ce sujet, assure un responsable de la gendarmerie qui demande à rester anonyme. Les brigades de gendarmerie évitent de traiter ce genre d’affaires. Car une fois la gendarmerie intervenue, on doit suivre toutes les procédures jusqu’à l’expulsion des ressortissants dans leur pays d’origine. Ce travail demande beaucoup de disponibilité et de paperasse.»
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