samedi 26 mars 2016

Les propositions peu connues de la Commission des programmes

La Commission nationale des programmes (CNP) a formulé plusieurs propositions, dans le cadre de l’amélioration des programmes qui entreront en vigueur en septembre prochain. Parmi ces propositions, explique Abdelaziz Berrah, membre de la CNP et professeur de didactique de la physique à l’Ecole nationale supérieure (ENS), l’adaptation du rythme scolaire, selon les besoins des régions. M. Berrah explique que l’idéal serait de fournir aux responsables locaux, que sont les directeurs de l’éducation et les inspecteurs, les prérogatives d’adapter le calendrier de la rentrée scolaire, des vacances saisonnières et compositions en fonction des spécificités locales (chaleur, neige, et autres perturbations), en gardant comme dates fixées au calendrier national celles des examens nationaux à savoir la 5e Ap, le Bem et le bac. «Il s’agit, selon le travail d’étude et de réflexion fait par la CNP, de maintenir le volume de 36 semaines par an, mais de donner la possibilité aux responsables d’adapter cette exigence aux spécificités de la région. Ainsi, on pourrait retarder ou avancer la rentrée scolaire, ou les vacances d’hiver ou de printemps, selon les besoins exprimés localement, mais tout en gardant les dates des examens nationaux et en ayant pour même objectif d’effectuer une année scolaire de 36 semaines», explique M. Berrah, interrogé jeudi. La CNP a également formulé des propositions de mesures pour l’allégement du cartable. Selon le même expert, les nouveaux programmes seront applicables, concernant les élèves des 1re et 2e années primaires, avec comme outils, deux livres, pour les deux classes. «Ce que nous proposons, avec la nouvelle approche  d’enseignement, c’est que l’élève puisse travailler avec ces livres uniquement en classe, sans avoir à les trimballer avec lui, à la maison. Ces livres, fournis par l’Etat, pourront être utilisés plusieurs années de suite, cela permettra de faire des économies pour l’impression du manuel», indique  M. Berrah, qui souligne que cette mesure ne pourra être effective qu’avec la fourniture d’armoires à l’intérieur des salles de cours. Activités parascolaires, les mardis après-midi Autre mesure, préconisée par la Cnp et qui est également au stade de réflexion pour pouvoir être adoptée à la prochaine rentrée, l’introduction des activités parascolaires, les mardis après-midi. Cela donnera la possibilité de réorganiser l’emploi du temps de la semaine, pour assouplir la charge sur les élèves et leur permettre d’avoir plus de séances d’activités manuelles, artistiques, sportives. «Le passage au week-end du vendredi-samedi, il y a quelques années, a eu pour effet des journées plus chargées pour les enfants», explique le même responsable. La Cnp propose également d’encourager les activités sportives et artistiques les samedis, en partenariat avec les autres secteurs et de développer des compétitions aux niveaux local et national, afin que chaque élève trouve un centre d’intérêt parascolaire et que l’école soit aussi un lieu de détente et de plaisir, et d’initier les élèves aux ateliers de théâtre, d’écriture et autres formes d’expression, mais aussi de leur permettre de prendre part à des activités sportives et à des compétitions. Les programmes pédagogiques de deuxième génération reposent sur le développement des capacités d’analyse, de synthèse et de déduction de l’élève contrairement à ce qui a été appliqué par le passé, où l’apprentissage se basait sur la mémorisation et la restitution. La remédiation est considérée comme un des principaux volets sur lesquels se basent les concepteurs de ces programmes. L’approche proposée par la Cnp prévoit de traiter les difficultés d’apprentissage relevées chez les élèves de manière continue. M. Berrah souligne d’ailleurs l’amélioration de la méthode d’évaluation qui doit avoir pour objectif de détecter les dysfonctionnements de compréhension chez les élèves et non de les sanctionner par de mauvaises notes à la fin de l’année. 23 séances de remédiation par semaine Ainsi, selon ce programme, le travail de remédiation doit être lancé dès les premiers signes de difficulté. «Nous proposons un travail de remédiation par les pairs. C’est-à-dire en créant plusieurs groupes dans les mêmes classes, ceux qui rencontrent des difficultés trouveront un moyen de se rattraper et les autres renforceront leur apprentissage sans que personne  soit pénalisé. Les enseignants sont tenus d’assurer jusqu’à 23 séances de remédiation par semaine en arabe et maths pour le palier du primaire et dans toutes les disciplines pour les élèves du moyen», précise le même expert. Avec ce concept, l’objectif fixé pour le premier palier (1re et 2e années primaires) qui est de pouvoir lire, écrire et compter en arabe aura été atteint de manière optimale par l’ensemble des élèves. Avec ce type de remédiation, le ministère de l’Education nationale espère mettre fin au phénomène des cours particuliers dispensés par les enseignants en dehors des établissements. Le but est également de favoriser l’activité  interactive en classe, à travers le travail de groupe, pour favoriser le développement des aptitudes et des compétences de l’élève, sans qu’un membre du groupe soit pénalisé. «L’élève est acteur de son apprentissage, l’enseignant aura un  rôle d’organisateur, d’animateur et de facilitateur du processus didactique», souligne M. Berrah. Ce dernier explique que l’application de la nouvelle approche se fera par les enseignants ayant suivi les stages de formation dispensés par les 500 inspecteurs et les démultiplicateurs. Les enseignants qui seront reçus au prochain concours ne seront pas concernés. «Les enseignants ciblés sont ceux ayant maîtrisé la première génération des programmes pour pouvoir cerner la différence d’approche», précise M. Berrah qui ajoute que la réussite de cette approche dépend de la disponibilité des enseignants à son application  avec les méthodes et programmes prévus.  Plusieurs cycles de formation et une université d’été sont prévus pour une meilleure prise en charge du volet formation ciblant les enseignants désignés pour le lancement de l’application de la deuxième  génération de programmes.  

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