mardi 16 juin 2015

Faire évoluer la plateforme interbancaire

Comment instaurer la confiance chez les titulaires de cartes de paiement interbancaire et prémunir les transactions de paiement électronique de toute tentative de fraude.
Ce sont les thèmes qui ont dominé les débats du colloque algéro-français, organisé hier à Alger, sur la monétique et les systèmes de paiement. La rencontre, qui a coïncidé avec l’arrivée, à Alger, du président français François Hollande, a été l’occasion pour les intervenants de mettre en avant les relations de coopération et d’amitié qui lient les deux pays.

C’est dans cette optique que Georges Regnier, directeur général de Business France à Alger, a évoqué l’importance de l’Algérie pour la France qui, dit-il, est «un partenaire important, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan géostratégique». Pour sa part, le directeur général du Groupement d’intérêt économique (GIE) monétique, Mouatassem Boudiaf, a mis en avant la phase actuelle du développement de la monétique et des systèmes de paiement interbancaire en Algérie, qui repose sur la redynamisation des paiements de proximité et du lancement du paiement par internet et pour laquelle l’expertise française en la matière est tout à fait indiquée.

Mouatassem Boudiaf explique que le premier organe de règlement en matière de monétique «a été initialement créé en France en 1984». L’expérience française peut être considérée, selon lui, comme la référence en la matière, d’autant que celle-ci a été «dupliquée dans de nombreux pays, notamment les BRICS».

Le directeur général du GIE monétique a rappelé qu’une plateforme de paiement interbancaire existe déjà depuis de nombreuses années, mais aujourd’hui il faut «la faire évoluer afin de permettre d’offrir de nouveaux produits et services et d’acquérir une plus grande capacité de traitement volumétrique». Il s’agit surtout, selon M. Boudiaf, d’aller «vers les technologies les plus récentes afin de rattraper le retard et garantir de la rentabilité à cette plate-forme, soutenue jusque-là par les banques».

Le colloque a également été marqué par les interventions de plusieurs membres de l’Association des experts européens des systèmes de transaction électronique Eestel, lesquels se sont penchés sur les aspects liés à la réglementation, les coûts des commissions interbancaires, les aspects liés à la sécurité des transactions, mais aussi à la protection des données bancaires et des données personnelles qui deviennent un véritable enjeu dans le monde d’aujourd’hui.

A ce propos, le directeur général du GIE monétique a mis en avant les risques limités de fraude dans la sphère actuelle. D’autant que la majorité des transactions par cartes bancaires se limitent aujourd’hui aux retraits. Il explique cependant que le GIE monétique se prépare à traiter ces risques dans le cadre des phases de développement à venir.

Sur le plan réglementaire, M. Boudiaf regrette l’inexistence d’un cadre réglementaire régissant les ventes à distance et qui empêche, pour l’heure, la mise en place de véritables plates-formes de e-commerce, car la gestion de conflits commerciaux issus de transactions de vente et de paiement à distance nécessite un cadre juridique, pour l’heure inexistant.

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