mardi 24 mai 2016

S’achemine-t-on vers un scandale Sonatrach 3 ?

La nouvelle affaire viendrait d’Espagne et concernerait le commerce du gaz entre Alger et Madrid. Faisant une revue de la presse espagnole sur la question de la corruption, AACC se pose la question de savoir «s’il n’y aura pas, en 2016, l’explosion de Sonatrach 3». Le porte-parole de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), Djilali Hadjadj, jette un nouveau pavé dans la mare. Dans un communiqué rendu public hier, il donne des éléments de ce qui pourrait être, dans les prochains jours, un nouveau scandale qui ébranlera la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et dans lequel figurerait le nom de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil. La nouvelle affaire viendrait de l’Espagne et concernerait le commerce du gaz entre Alger et Madrid. Faisant une revue de la presse espagnole sur la question de la corruption, AACC se pose la question de savoir «s’il n’y aura pas, en 2016, l’explosion de Sonatrach 3». «Après l’affaire Sonatrach 1 en 2010, celle de Sonatrach 2 en 2013, 2016 verra-t-elle l’explosion de Sonatrach 3 entre l’Algérie et l’Espagne ?» s’interroge l’Association avant de répondre : «Fort possible, et ce ne serait pas une surprise, tant la corruption est généralisée pratiquement à tous les grands contrats et marchés à l’international : les relations commerciales, notamment en matière de gaz entre l’Algérie et l’Espagne, ne seraient pas épargnées.» Dans son document, l’Association évoque une «intrigante relation entre le roi d’Espagne, une princesse allemande et Chakib Khelil». Selon la même source, les «négociations concernant ce dossier ont connu de nombreux couacs qui ont été subitement presque dissipés comme par enchantement». Une intermédiaire – une fois n’est pas coutume – serait derrière au moins une partie de cette nouvelle affaire. Il s’agit d’une vraie-fausse  «princesse» allemande de la jet-set, Corinna zu Sayn-Wittgenstein, que l’on retrouve dans des négociations cachées de gaz entre l’Algérie et l’Espagne. Elle déclarait d’ailleurs en 2012 au quotidien espagnol El Mundo : «J’ai mené plusieurs missions délicates pour l’Espagne.» «Rien que ça !» lit-on dans le communiqué. Et de préciser qu’un juge espagnol courageux nommé Castro, en charge des cas de corruption où des membres de la famille royale sont inculpés (le 8 février 2014, il avait convoqué la fille cadette du roi), a essayé d’élargir son enquête sur le contenu de ces «missions délicates». L’AACC relève également le rôle de Chakib Khelil dans les négociations entre l’Algérie et l’Espagne sur le gaz (gazoduc, prix du gaz, complexes pétrochimiques) et dans l’entrée de l’entreprise espagnole, Gas Natural, dans le projet Medgaz. Dans ce sens, l’Association s’interroge sur le voyage, en 2007 à Djanet, du roi d’Espagne «pour une escapade pas uniquement touristique» en compagnie du ministre algérien de l’Energie. «Une chose est sûre et c’est bien étrange, c’est Chakib Khelil, ministre de l’Energie, qui est désigné officiellement pour accompagner le roi Juan Carlos à Djanet pour une escapade pas uniquement touristique, loin des regards, en présence de notre ‘princesse’ allemande. Il eut été plus conforme au protocole que le roi, en pareil cas, se fasse accompagner par le ministre algérien de l’Intérieur ou par celui du Tourisme. Ce fut le début du commencement du règlement des contentieux algéro-espagnols», rappelle l’AACC, qui note l’existence de «mêmes techniques et mêmes canaux dans toutes les grandes affaires de corruption internationale dans lesquelles l’Algérie est impliquée».  

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