En garde à vue depuis le déclenchement des émeutes dans la nuit de vendredi à samedi, 23 émeutiers ont été présentés, hier, devant le procureur près le tribunal de Annaba, avons-nous constaté sur place. Après leur audition, le représentant du ministère public a décidé de transmettre le dossier de 20 mis en cause en citation immédiate, et leur procès s’est ouvert, hier, en fin d’après-midi. Agés de moins de 18 ans, les trois derniers accusés ont été pris en charge par le juge des mineurs, affirment des sources judiciaires au fait de ce dossier. Les accusés sont appelés à répondre de leurs actes, dont «atteinte à l’ordre public», «destruction de biens publics et privés», «coups et blessures volontaires», «vol par effraction» et «attroupement non autorisé». Hier, la tension pesait toujours sur l’ambiance ramadanesque de la ville. Un climat qui a poussé le wali de Annaba, pour parer à toute éventualité, à se réunir quotidiennement avec le conseil de sécurité. Mieux encore, des forces militaires ont été placées aux différentes entrées de la ville, où elles ont dressé des check-points. Même la sécurité de la résidence du wali de Annaba a été renforcée par un nombre important de gardes communaux. De son côté, le groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Annaba a sécurisé, hier à partir du 6h, une opération d’éradication de baraques et commerces informels dans les localités de Hdjar Eddis, Bergouga et Berka Zerga. Le colonel Smail Sarhoud a déclaré : «Une centaine de commerçants illicites ont été délogés et menacés de ne plus reprendre cette activité informelle sous peine d’être présentés devant la justice.» Au centre-ville, les magasins du boulevard Ibn Khaldoun (ex-Gambetta) ont commencé à lever les rideaux et reprendre leur activité commerciale au lendemain de la campagne de «libération» des trottoirs. Installés en majorité en bordure du boulevard Ibn Khaldoun, les commerçants ne cachent pas leur contentement quant à cette campagne d’intérêt économique. Cependant, aux alentours du marché d’El Hattab, les agents de l’ordre continuent leur éternelle chasse aux récalcitrants vendeurs de fruits à la charrette. Quant à ceux commercialisant des articles vestimentaires, ils ont totalement disparu, cédant derrière eux la chaussée pratiquement vide. Non habitués à emprunter les trottoirs, squattés à longueur d’année par les animateurs du commerce informel, les citoyens ont commencé depuis hier à redécouvrir progressivement le plaisir de marcher sur les trottoirs. Par ailleurs, le président de la section pénale a ordonné la mise sous mandat de dépôt de 12 accusés. Les 8 autres ont été placés sous contrôle judiciaire jusqu'au 12 juillet prochain. Les 23 mis en cause comparaîtront au procès de l'affaire.
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