Depuis plus de neuf longs mois, il attend que la justice fasse son travail. A cause d’une opinion, le général Hocine Benhadid est poursuivi pour crime. Il lui est reproché, pour avoir cité tout particulièrement l’actuel vice-ministre de la Défense, de participer en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale. Il risque 10 ans de réclusion. A ce jour, et à part l’interrogatoire au fond intervenu sept mois après son incarcération le 1er octobre 2015, le général Benhadid attend de connaître son crime. Le ministère de la Défense nationale n’a pas porté plainte. Et aucune autre personne n’a été entendue à titre de témoin ou poursuivie comme complice dans cette entreprise de démoralisation Le général Benhadid est victime d’une machination judiciaire orchestrée afin qu’il expie son crime de lèse Majesté par la purge totale des délais de la détention provisoire en matière criminelle, dont la durée minimale réelle est de 12 mois, sans compter la prolongation de 4 mois accordée au juge d’instruction. Cette machination inhumaine qui, au-delà de l’instrumentalisation éhontée de la justice où l’information judiciaire se transforme en condamnation sans procès, s’attaque sans triomphe ni gloire à un homme gravement malade, abandonné à son sort carcéral par l’inconscience coupable de ceux-là même qui sont les garants de sa sûreté et de sa liberté. Le terrible châtiment que le général Benhadid ne finit pas de payer le prix à cause d’une opinion fut-elle outrageante est une tache de boue fixée à jamais sur le fronton de la justice algérienne.
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