lundi 27 juin 2016

Tamazight : Vers la généralisation de l’enseignement des adultes

La première promotion des apprenants dans le cadre du programme de l’alphabétisation en tamazight pour adultes est enfin sortie. Une concrétisation que le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité, Si El Hachemi Assad, a dédié au chanteur engagé Matoub Lounès, fervent défenseur de la démocratie et de l’amazighité, assassiné le 25 juin 1998 pour ses positions courageuses contre l’islamisme politique et le déni identitaire. Une cérémonie de remise des prix a été organisée, hier soir, au théâtre régional Malek Bouguermouh de Béjaïa (TRB), en l’honneur des 238 (13 sections) apprenants assidus, sur les 500 inscrits, dont des arabophones, à travers 9 wilayas. A noter que 13 enseignants ayant  assumé la lourde charge de ce programme face au manque flagrant d’encadrement ont été honorés par le HCA. Etalant les perspectives du HCA, M. Assad entend généraliser ce mode d’apprentissage en comptant sur le réseau et l’expérience de l’association algérienne d’alphabétisation Iqraa. A ce propos, il a appelé l’ensemble des secteurs, spécialement les ministère de l’Education nationale, du Travail et celui de la Culture à s’engager davantage dans la promotion de tamazight. Il a déclaré : «Avec l’implication des autres secteurs, nous arriverons d’un côté à ouvrir des salles de cours au niveau des maisons de culture ou dans les établissements scolaires, voire engager des formations à la carte, comme nous l’avons fait avec la CNAS. Et d’un autre côté, régler le problème du manque d’encadrement.» Abondant dans le même sens, la présidente de l’association Iqraa,  Aïcha Barki, a jugé qu’il est primordial de trouver des solutions pour prendre en charge financièrement les enseignants, tout en nourrissant l’espoir d’ouvrir une classe dans chaque wilaya. Pour sa part, Ould Salah Zitouni, le wali de Béjaïa, a tenu à saluer «le courage du combattant Matoub Lounès, qui a consacré sa vie à la lutte pour la reconnaissance de la langue berbère». Et d’ajouter : «Nous lui disons qu’aujourd’hui, tamazight est langue officielle et elle sera promue loin des calculs politiciens.» En marge de la cérémonie, il a annoncé l’ouverture du Centre national de recherche en langue et culture amazighes, basé au campus Aboudaou de l’université Abderrahmane Mira. Ce centre est doté de cinq salles pédagogiques, 14 laboratoires et deux salles de projection audiovisuelle et une autre pour les séminaires. Depuis la constitutionnalisation de tamazight en février dernier, les pouvoirs publics s’impliquent davantage dans les projets du HCA, selon l’orateur. Cette volonté de l’administration est affichée, dès l’officialisation de la langue ancestrale, à travers l’organisation du premier Colloque international sur la confection de dictionnaires monolingues à Béjaïa, dont une copie du registre des actes de cette manifestation scientifique, la lexicographie de tamazight, a été remise au wali lors de la même soirée.

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