Une bataille rangée a éclaté hier dans l’enceinte de l’APC de Boumerdès entre des jeunes réclamant des autorisations pour l’exploitation des plages. Cette bagarre, où on a fait usage de couteaux, s’est soldée par deux blessés parmi les belligérants, a-t-on appris d’une source locale, qui souligne que ce genre d’incident était prévisible vu «le trafic et le favoritisme» qui entourent la distribution des autorisations d’exploitation des parkings et des plages de la commune. Vers 16h, trois jeunes ont grimpé sur le toit du siège de l’APC et menacé de sauter dans le vide à cause de leur exclusion de la liste des bénéficiaires desdits espaces. «C’est de la hogra. On ne sait plus qui a distribué les autorisations. Cela fait des années que j’exploite une place au front de mer, mais cette année on m’a exclu sans aucune raison», s’écrie un jeune du haut du toit de la mairie. Les fonctionnaires de l’APC et les policiers qui se sont rendus sur place n’ont rien pu faire pour calmer les concernés qui exigeaient des autorisations pour renoncer à leur action. «Je n’ai que ma mère pour me pleurer, vous n’avez rien à voir avec cette affaire et n’essayez pas de m’amadouer pour descendre», rétorque un candidat au suicide aux policiers qui tentaient de le faire revenir à de meilleurs sentiments. Des voix susurrent que «ce n’est nullement l’APC qui a établi la liste des futurs exploitants des plages, mais des parties non autorisées qui ont leur emprise sur la gestion des affaires de la commune». Contacté, le maire assure que la liste des concessionnaires a été faite par une commission de l’APC. Il est à noter enfin que les concessionnaires n’ont, selon la nouvelle réglementation, plus le droit de clôturer les parcelles qui leur sont cédées au niveau des plages. Leur rôle se limite à la vente ou la location de parasols, de chaises ou de tables à l’entrée des plages, comme exigé dans une instruction adressée le 9 mai dernier par le ministère de l’Intérieur aux walis. «Il vous est demandé de surseoir, dès réception de la présente, à toute procédure de concession de plage ou de portion de plage à des opérateurs privés, hormis celles accordées aux établissements hôteliers et complexes touristiques sur une superficie correspondant à celle de l’exploitation de l’établissement», est-il écrit dans l’instruction. Rappelant «l’anarchie et les nombreuses défaillances et dépassements constatés», le ministre recommande toutefois aux opérateurs privés d’utiliser, à titre temporaire, des locaux ou des espaces réduits pour le dépôt des équipements — parasols, tables, chaises — en vue de les louer aux estivants, mais «sans leur donner la possibilité de les installer préalablement sur le rivage». Mais ces instructions risquent de ne jamais être respectées sur le terrain.
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