Près de 251 milliards de dinars ont été levés par l’Etat au titre de son emprunt national pour la croissance économique (ENCE), indiquait hier l’APS en citant des sources financières. Lancé officiellement le 17 avril dernier, cet emprunt souverain devrait servir, rappelle-t-on, à financer de grands projets d’investissements publics, au moment où l’Etat fait face à une chute drastique de ses recettes budgétaires sous l’effet de la baisse durable des prix du pétrole. Plus de deux mois après son émission en public, l’ENCE, précise la même source, a enregistré des souscriptions essentiellement au niveau des agences bancaires et des compagnies d’assurance, alors que les trésoreries des wilayas n’ont collecté qu’une part infime ne dépassant pas les 1%. Le taux global de souscription enregistré jusque-là peut être considéré comme «un bon départ», jugent encore les sources citées par l’APS, ajoutant que dans le cas d’un maintien de cette même cadence durant les mois à venir, le bilan définitif de l’opération devrait être plutôt appréciable. Destinées à collecter l’épargne thésaurisée, mais aussi une partie des fonds qui circulent dans les circuits informels, ces obligations d’Etat offrent des niveaux de rémunération annuelle de 5% pour les coupures à échéance de 3 ans et de 5,75% pour celles à 5 ans. Emis au départ en une seule catégorie de titres, soit des coupures d’un montant unique de 50 000 DA, cet emprunt a été réaménagé au début du mois de mai écoulé, en y ajoutant des obligations de 10 000 DA destinées notamment aux particuliers et d’autres à un million de dinars pour les gros épargnants. Devant s’étaler sur une période de 6 mois, soit d’avril à octobre prochain, avec possibilité de prolongation en cas de forte demande, la souscription à cet emprunt est ouverte à toutes les catégories d’épargnants — personnes physiques ou morales — et suivant tous les modes de paiement existants, dont bien évidemment le cash. Pour y souscrire, quelque 7000 sites et centres ont été mobilisés à travers le territoire national, répartis entre agences bancaires et d’assurances, succursales de la Banque d’Algérie, bureaux de poste et trésoreries publiques. Librement échangeables entre porteurs, ces valeurs d’Etat, disponibles aussi bien sous forme de titres nominatifs que de coupures anonymes, peuvent ainsi être achetées ou cédées à des personnes physiques ou morales par voie de transaction directe ou par endossement par le biais d’intermédiaires habilités. A contrario, les souscripteurs ne peuvent prétendre à des remboursements anticipés de leurs titres auprès de l’Etat qu’après écoulement d’au moins la moitié de la durée globale de l’obligation et seulement après avis du directeur général du Trésor. Censé aider un tant soit peu à compenser l’effondrement des recettes de la fiscalité pétrolière, l’ENCE, faut-il souligner en définitive, figure parmi les rares mesures concrètes proposées jusque-là par les pouvoirs publics pour faire face à la crise budgétaire et bancaire qui secoue le pays depuis déjà près de deux ans.
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