- Vous avez boycotté les débats ayant trait aux projets présentés cette semaine et vous avez voté contre la plupart d’entre eux. Pourquoi ? Nous considérons que la programmation de six projets de loi en un temps record est un manque de considération et de respect aux Algériens et à toutes les institutions de ce pays, dont l’Assemblée populaire nationale (APN). Nous savons tous qu’au niveau du gouvernement, il y a une volonté de discréditer les institutions de l’Etat, et ce, dans l’unique but de provoquer leur effondrement. Le FFS a boycotté les débats autour de tous les projets présentés cette semaine, parce qu’ils sont l’émanation de la Constitution et comme notre parti n’a pas participé à l’élaboration de cette Constitution, c’est donc là une suite logique de notre position de boycott. Ces projets visent à verrouiller le champ politique et à étouffer ce qui reste de la vie politique en Algérie. On veut imposer le diktat de la majorité qui a de tout temps bénéficié de larges avantages de l’Etat. Aujourd’hui, la fraude ne se manifeste pas par le bourrage des urnes, mais par la dépolitisation de la vie politique. Et lors de la séance de vote des six projets de loi, nous avons voté contre pour ne pas cautionner la politique suicidaire du gouvernement. Nous nous sommes élevés contre les deux projets de loi relatifs aux officiers de réserve et aux fonctionnaires militaires, car ils visent à créer un domaine réservé aux autorités publiques et à interdire tout propos critique sur la place et le rôle de l’armée dans le pays. A travers notre action, nous dénonçons un spasme autoritaire qui vise la judiciarisation du politique. - Vous avez décrié le fonctionnement de l’APN et vous vous êtes retirés avec d’autres partis de la commission juridique. Pourquoi ? Les parlementaires de l’opposition ont quitté la commission pour protester contre le président et ses pratiques antidémocratiques. Nous avons toujours dénoncé le fonctionnement de l’APN issue des élections législatives de 2012. Cette institution est une chambre d’enregistrement, une assemblée qui est sous l’emprise et le contrôle du gouvernement. Depuis 2012, toutes les propositions de loi formulées par les députés ont été rejetées et aucune proposition de loi n’a été retenue. Sans omettre les demandes pour la création des commissions d’enquête ou l’ouverture d’un débat général qui n’ont jamais abouti. Aujourd’hui et sous prétexte des prochaines élections législatives de 2017, le pouvoir a décidé de programmer et de débattre six projets de loi en un temps record et de surcroît pendant le Ramadhan, où les Algériens ne s’intéressent pas à la chose politique. Mieux, nous avons tous constaté que même les députés de la majorité parlementaire n’ont pas jugé utile d’assister et de participer au débat sur ces textes juridiques importants pour l’avenir du pays. L’absence ou la présence d’un député est un engagement moral. Mais nous savons tous que le mauvais fonctionnement de l’APN pousse les députés a déserté l’hémicycle. Ces textes sont contestés par les députés de l’opposition, mais aussi par certains élus de la majorité parlementaire. Ces derniers ont exprimé leur rejet en désertant l’hémicycle.
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