- Est-ce que votre laboratoire a été sollicité ou associé à ce plan d’action gouvernementale ? Pour le moment, nous n’avons rien reçu, mais lors du séminaire sur le «Coût des accidents de la route», tenu à l’hôtel El Aurassi début mai dernier, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a insisté sur la participation de l’université dans la gestion de la sécurité routière. Nous pensons donc que sitôt cette Délégation nationale à la sécurité routière sera opérationnelle, nous pourrons collaborer avec elle. - Le gouvernement tente une approche scientifique pour circonscrire le phénomène de l’hécatombe routière. Vous y travaillez depuis huit ans, et vous avez à travers des séminaires dont celui d’avril dernier voulu faire valoir cette approche scientifique dans la préservation des vies humaines. Ne souhaiteriez-vous pas participer à l’application effective des résultats de vos travaux à travers cette délégation ? Effectivement, c’est notre souhait de pouvoir mettre en pratique notre approche psychologique de la sécurité routière, aux côtés des autres disciplines universitaires qui travaillent sur le sujet. Cependant, il nous semble que dans une première étape nous devons d’abord prendre connaissance de la feuille de route de cette Délégation nationale à la sécurité routière pour identifier les axes où notre apport peut être le plus efficace. - Vous êtes l’unique laboratoire en la matière sur le territoire national, ne pensez-vous pas que votre association à cette démarche est légitime ? Le problème ne se pose pas en termes de légitimité, mais de prise en charge effective du problème des accidents de la route par des spécialistes. Cette visibilité dans la politique de la sécurité routière est une excellente nouvelle d’autant que l’université est appelée à en être la locomotive. Nous nous tenons donc à la disposition des décideurs pour apporter notre modeste contribution à la prise en charge réfléchie et méthodique de ce phénomène qui endeuille au quotidien des Algériens. - Votre laboratoire a conclu à la nécessité de revoir la formation des conducteurs, les campagnes de sensibilisation non adaptées, l’installation de mouchard sur les poids lourds dans de bonnes conditions... Ce sont les mesures que veut appliquer le gouvernement, vous vous dites : «On a enfin écouté les scientifiques» ? Tous les pays qui ont réussi à inverser et à maîtriser la courbe morbide des accidents de la route, l’ont fait grâce à leurs chercheurs. L’université, qui ne peut trouver de solutions aux problèmes de son environnement ou qui n’est pas associée à la gestion de ces problèmes, est vouée à l’échec. Ce choix de la raison honore ceux qui ont opté pour cette démarche et représente pour nous un défi à relever pour mériter cette confiance qui nous est faite.
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