Le programme de divertissement diffusé par la chaîne KBC n’est pas allé au-delà de son 18e numéro. La gendarmerie a notifié la décision du ministère de la Culture d’arrêter le tournage au réalisateur de l’émission, Abdelkader Djeriou. Plus de «Nass stah». L’équipe de l’émission satirique a été décapitée sur décision des autorités. Le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a décidé de placer sous mandat de dépôt le directeur de la chaîne de télévision KBC, du groupe El Khabar et de la société de production NessProd, Mehdi Benaïssa, le responsable de la production de l’émission «Nass stah», Ryad Hartouf, et Mounia Nedjaï, directrice au ministère de la Culture, chargée des autorisations de tournage. Le programme de divertissement diffusé par la chaîne du groupe arabophone n’est pas allé au-delà de son 18e numéro. La gendarmerie a notifié la décision du ministère de la Culture d’arrêter le tournage au réalisateur de l’émission, Abdelkader Djeriou, convoqué en compagnie du propriétaire du studio situé à Mahelma. Démentant une descente des gendarmes lors du tournage, Djeriou revient sur les conditions de sa convocation : «La gendarmerie m’a convoqué à la brigade alors que j’écrivais le scénario du 19e numéro pour me notifier que nous n’avons plus le droit de tourner. Le ministère de la Culture a décidé, selon l’officier, de nous retirer l’autorisation de tournage. Le document que j’ai demandé à voir portait la mention que le retrait a été fait sur décision du ministre de la Culture (Mihoubi) en raison du manque de documents administratifs dans le dossier.» Les acteurs n’ont plus repris le tournage de leur émission réalisée au jour le jour. Arrêté à quelques jours de sa fin, le programme devait se poursuivre jusqu’au 26e numéro. Les autorités en ont décidé autrement. Assumant un ton décalé et irrévérencieux, l’émission diffusée par El Djazairia TV, depuis le Ramadhan de 2013, est produite à partir de 2015 par la chaîne KBC. Une brochette d’acteurs aussi talentueux les uns que les autres participaient à ce programme qui a provoqué des grincements de dents. Pas seulement en haut lieu. «Ils ne nous chasseront pas !» Le réalisateur, scénariste et acteur du même programme, originaire de Sidi Bel Abbès, s’étonne qu’on ait exigé de l’équipe une autorisation alors que le programme a été produit en interne par la chaîne KBC. «Le programme existe depuis 5 ans. Il ne nous a jamais été exigé une pareille autorisation. A ce rythme, il faudrait des autorisations pour tous les JT, les émissions, les talk-shows réalisés par toutes les chaînes. Notre programme est une production interne. Les seuls qui auraient pu exiger une quelconque autorisation ou la cessation de diffusion du programme, c’est l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV). Nous sommes respectueux des institutions et de la loi. Notre programme est neutre. La politique occupe une tranche d’à peine 3 à 4 minutes», précise le réalisateur. La libération des collègues de Djeriou reste une priorité pour l’équipe de l’ex-«Jornan El Gosto». «Les autorités parlaient d’un problème administratif qui aurait pu être réglé. Si erreur il y a, un avertissement aurait suffi. Nous avons confiance en la justice pour libérer nos amis qui sont irréprochables. Mehdi Benaïssa est jeune. Il a mis son talent au service de l’Algérie. Mme Nedjaï (directrice au ministère), artiste peintre, est irréprochable», signale-t-il. Il déplore le manque d’engagement des artistes en faveur de leur collègue peintre concernant sa libération pour laquelle une pétition est lancée sur les réseaux sociaux (change.com). Evoquant les propositions de se produire à l’étranger soumises à l’équipe par des chaînes étrangères, l’artiste, exclut le recours à une chaîne sur YouTube. «Ils ne vont pas nous chasser. Nous n’avons pas un pays de rechange. Malgré quelques difficultés passagères, notre équipe est soudée. On a annoncé que ce sera la dernière saison de l’émission. Le concept a atteint ses objectifs. Notre réussite c’est l’amour que nous portent les téléspectateurs», signale Djeriou.
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