La Fédération internationale des journalistes (FIJ) s’inquiète, dans une déclaration rendue publique cette semaine, d’une «escalade d’intimidations à l’encontre des médias indépendants en Algérie». La déclaration de la FIJ revient sur ce qui est communément appelée l’affaire de la chaîne de télévision El Khabar KBC dont deux dirigeants, Mehdi Benaïssa et Ryad Hartouf, respectivement directeur de la chaîne et directeur de la production, se trouvent en détention de même que Nora Nedjaï, directrice au ministère de la Culture chargée de délivrer les autorisations de tournage. «La suspension le 23 juin de l’émission hebdomadaire satirique ‘‘Nass stah’’ abordant des sujets politiques et sociaux intervient une semaine après la mise sous scellés des locaux servant pour une autre émission, ‘‘Ki hna ki nass’’, lancée en début de Ramadhan. En cause, les conditions d’obtention des autorisations pour le tournage des deux émissions», rappelle la FIJ dans sa déclaration. Et de dire : «La FIJ s’indigne du développement en Algérie d’un climat de censure qui vise tout particulièrement les médias indépendants.» Anthony Bellanger, secrétaire général de la FIJ, déclare : «Nous sommes très inquiets de cette escalade d’intimidations menée à l’encontre des médias algériens et de leurs dirigeants qui témoigne d’une volonté de taire la critique et la liberté d’expression en Algérie.» Ceci et d’ajouter : «Nous nous interrogeons également sur les réelles motivations qui ont engendré la suspension de deux émissions critiques à l’encontre du monde politique. Nous exhortons le président Abdelaziz Bouteflika à protéger et renforcer la liberté de la presse en Algérie.» Le même communiqué rappelle que la gendarmerie a également convoqué la semaine dernière plusieurs cadres de KBC et du groupe El Khabar, dont le président du conseil d’administration du groupe.
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