mercredi 20 juillet 2016

A quand le passage aux actes ?

Une rencontre nationale du secteur de l’aménagement du territoire, du tourisme et de l’artisanat a eu lieu à Alger les 18 et 19 juillet sous le thème «Le développement du tourisme et de l’artisanat, vecteur de diversification économique et de dynamique territoriale». Abdelwahab Nouri, ministre de tutelle, a affirmé que «ce n’est pas une rencontre routinière mais une opportunité pour faire le bilan et surtout évaluer le rendement du secteur, car il est temps de faire de l’Algérie une destination touristique». Réelle volonté gouvernementale de prendre les choses en main ou simple réunion pour être sous les feux médiatiques ? Face aux cadres de ce secteur, le ministre est allé droit au but, conscient que la tâche était loin d'être facile et que le changement était tributaire d'une réelle volonté de rupture des opérateurs avec les anciennes pratiques de gestion (notamment dans les hôtels publics). Son intervention à l’ouverture de cette rencontre peut laisser supposer que le tourisme est une priorité, mais il a besoin d'être accompagné d'un passage aux actes. Le tourisme doit jouer un rôle plus important dans un contexte de chute d’environ 70% de nos entrées en devises. Vanter la beauté de l’Algérie ne suffit pas pour la relance, qui reste tributaire de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques de qualité. L’Algérie «exporte» plus de touristes qu’elle n’en reçoit. Les objectifs assignés sont donc de parvenir à un meilleur équilibre. Le ministre ajoute : «En dépit de la dynamique que connaît l’investissement dans le secteur, nous restons encore loin d’asseoir une assise solide d’une destination touristique capable d’absorber la demande interne et d’attirer plus de touristes étrangers en tenant compte de la forte concurrence des marchés extérieurs.» Les investissements privés ont atteint 1548 projets touristiques d’une valeur de 664 milliards de dinars avec une capacité d’accueil de 194 916 lits dont 511 projets en cours de réalisation avec une capacité d’accueil de 72 535 lits et un volume d’investissement de 259 milliards de dinars. Cette rencontre vise à mettre en évidence les carences du système juridique afin de lui conférer plus de souplesse susceptible de cadrer avec le choix du gouvernement, qui a opté pour une simplification des procédures. «Est-il normal que les agences de voyages et de tourisme renouvellent leur agrément tous les trois ans ? Imaginez les chaînes dans les administrations en plus, cela provoque une nuisance et des frustrations. Il faut actualiser les données sur le terrain pour évoluer sans complaisance». Il faut savoir que 1867 agences ont été agréées par le ministère. La grande majorité ne commercialise pas la destination Algérie et leur activité se limite à l'organisation de séjours à l'étranger. Or, le défi de l'Algérie est de passer de pays émetteur à pays récepteur. Elle gravite essentiellement autour du produit omra, où il y a une forte demande et aussi la billetterie aérienne. Concernant le problème du transfert de devises par ces mêmes agences, le ministre dira : «Il est temps de trouver une solution et ne pas pousser ces agences vers le change parallèle». Reste un problème qui freine la venue du touriste étranger : l’octroi de visas. Le ministre le reconnaît, mais ajoute : «Il ne faut pas oublier que notre région connaît des perturbations sécuritaires et nous avons le droit de délivrer un visa après une étude minutieuse.» Le secteur doit aussi actualiser les statistiques qui ne reflètent plus la réalité. Parmi les dossiers prioritaires, figure celui des zones d’expansion touristique (ZET), estimées à 205 sites, qui a été préparé en 1988 et que le ministère n’a pas assaini.  

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