mercredi 20 juillet 2016

Des routes fermées et des automobilistes exaspérés

Depuis quelques jours, le trafic routier est fortement perturbé à Béjaïa à cause de la fermeture des routes par des citoyens en colère portant de multiples revendications. Les frondeurs ciblent des tronçons routiers névralgiques, tels que les RN26 et RN9 pour leurs actions, estimant que ce procédé est le seul langage que les autorités comprennent. Pris au piège dans les bouchons, les automobilistes sont les victimes collatérales et les grands perdants de cette situation. Hier, des citoyens de la localité de Djebira, commune de Tichy, ont fermé la RN9 menant de Béjaïa à Jijel et Sétif, à hauteur du lieudit Lotissement 7, exigeant le raccordement de leurs foyers au gaz naturel. Avant-hier, Béjaïa était presque isolée du reste du pays. Ses deux principaux axes routiers ont été fermés à la circulation par des citoyens en colère. A Tichy, vers 11h, un groupe de jeunes ne dépassant pas la vingtaine a fermé la RN9, à hauteur de l’agglomération de Baccaro, à deux kilomètres de la ville, a-t-on constaté sur place. Les protestataires ont agi ainsi pour interpeller les autorités sur le stade de proximité dont l’état de délabrement «pénalise fortement les athlètes locaux». Cette fermeture a créé des bouchons monstres qui se sont étendus sur des kilomètres. Les automobilistes ont été bloqués deux longues heures sous un soleil de plomb, jusqu’à la réouverture de la route en début d’après-midi, après que les protestataires aient eu la garantie des autorités de prendre en charge la réhabilitation du stade, a indiqué une source locale. Dans le lot des automobilistes, beaucoup de touristes venus des quatre coins du pays. Ils n’en reviennent pas du fait que leur séjour estival soit compromis de cette façon. «C’est la deuxième année consécutive que je séjourne à Béjaïa et c’est la deuxième fois que je suis pris dans un bouchon à cause d’une fermeture de route», se lamente un enseignant venu de M’sila. Un habitant d’Akbou qui campe à Aokas supplie un protestataire : «Ayez pitié des centaines de familles, enfants et personnes âgées que vous bloquez, libérez la voie.» Le protestataire, cigarette aux lèvres, en débardeur, ne veut rien entendre et se justifie : «Sans cela, on n’aura rien.»  A Akbou, c’est la même scène pendant toute la journée. Bouchons, surchauffe, exaspération et empoignades entre les protestataires et les automobilistes qui refusent de faire les frais de cette action. Plusieurs dizaines de citoyens d’Akbou se sont donné rendez-vous à 4h au carrefour de Taharacht, à quelques dizaines de mètres de la zone industrielle. A l’aide d’objets hétéroclites, ils ont obstrué la RN26, reliant Béjaïa à Alger. L’action survient après plusieurs marches organisées dans la ville d’Akbou pour amener les autorités à dénouer la crise qui bloque l’APC depuis 2012. Les protestataires dénonçaient la gestion «catastrophique» de l’APC et exigeaient sa dissolution et le déblocage de centaines de millions de dinars pris en otage dans les caisses, pendant que la population est privée de projets de développement. Le wali est intervenu sur la radio locale où il a fustigé la mauvaise gestion prévalant à l’APC d’Akbou. A noter que les APC d’Amalou et de Tizi n’Berber ont été également fermées par des citoyens pour diverses revendications.  

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