Près de deux mois seulement après le décès de l’un de ses fondateurs, feu Hassan Bachir Cherif, le journal francophone La Tribune est sur le point de mettre la clé sous le paillasson. Cette menace est loin d’être une simple rumeur ou une crainte, mais une réalité qui a mené à la colère de ses travailleurs dans la matinée d’hier. En effet, après 22 ans d’existence, les propriétaires, ou ce qu’il en reste, de la Sarl Omnium Maghreb presse, éditrice du titre, ont pris la décision de mettre tout le personnel du journal en congé spécial en attendant le dépôt de bilan de l’entreprise et sa fermeture après sa mise en faillite. Les raisons avancées sont les dettes impossibles à rembourser. Une démarche auprès de la justice a été introduite afin de proclamer officiellement la cessation de l’activité de l’entreprise et de facto la parution du journal. Jusqu’à hier midi, le journal n’était pas censé paraître. Dans l’après-midi, les employés du journal, entre journalistes et personnel technique, à leur tête le directeur de la rédaction Hassan Gherab, se sont réunis pour débattre de la situation. «Aucun de nous n’a été informé auparavant d’une pareille décision aussi grave qu’est de cesser la publication du journal. Si les règles économiques prévoient effectivement cette solution extrême pour toute entreprise en difficulté, on ne peut cependant considérer un journal comme n’importe quel autre produit commercial, sans dénigrer la valeur des autres entreprises ou produits», explique-t-il avant d’annoncer que malgré tout, le collectif des travailleurs du journal a décidé de le maintenir en vie tant qu’aucune décision de justice n’a été prononcée à ce sujet. Ce collectif, qui refuse la mise à mort du journal, appelle tous les responsables, à tous les niveaux et ayant la moindre once de pouvoir décisionnel, à réagir pour trouver des solutions, tel un échéancier pour le paiement des dettes par exemple, qui permettraient de maintenir le journal en vie. Pour le Syndicat national des journalistes (SNJ), c’est le côté social qui doit être pris en considération dans pareille situation. «Nous ne sommes pas pour la fermeture de La Tribune, mais dans pareille situation, même si elle n’est pas très claire étant donné la présence de plusieurs autres considérations, notamment après le décès de Hassan Bachir Cherif, directeur du journal, notre principal souci est la situation sociale des journalistes et de l’ensemble des travailleurs du journal. De ce fait, nous appelons les actionnaires et les responsables du journal La Tribune à mettre en haut de leurs préoccupations la prise en charge de ce volet important dans toutes les procédures de mise en faillite ou fermeture de l’entreprise», conclut-il. Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, les journalistes maintenaient leur décision de publier les prochaines éditions du journal, ou du moins celle d’aujourd’hui, en attendant de voir plus clair dans cette situation et/ou trouver des solutions à la situation financière du journal.
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