La gynécologue a été condamnée pour faux et usage de faux. La gynécologue Dr Ouali, inculpée dans l’affaire du décès d’une paturiente à Djelfa en juillet dernier, a été condamnée, hier, par le tribunal de Aïn Ouessara dans la wilaya de Djelfa, à un an de prison avec sursis, dont deux mois ferme, et une amende de 200 000 DA, et six mois de prison dont deux mois ferme assortis de deux amendes de 50 000 et 100 000 DA à l’encontre des autres accusés impliqués dans l’affaire, à savoir les trois sages-femmes, un surveillant et un permanencier. Ces derniers seront donc libérés le 3 octobre prochain près avoir bouclé les deux mois de détention ferme, comme cela a été dicté par le verdict. Le Dr Ouali qui était poursuivie pour «négligence ayant mené au décès de la mère et de l’enfant», «non-assistance à personne en danger» et «faux et usage de faux», sera libérée, quant à elle, le 6 octobre prochain. Selon son avocat, maître Sidhoum, «la décision du juge est un acquis pour nous, d’autant que le Dr Ouali n’a pas été condamnée pour négligence et non assistance à personne en danger, puisqu’elle n’était pas sur les lieux. La condannation a porté plutôt sur le faux et usage de faux, à savoir le certificat médical justifiant son arrêt de travail — qu’elle avait présenté à l’administration de l’hôpital». Me Sidhoum regrette, par ailleurs, l’ampleur prise par cette affaire «amplifiée par des chaînes de télévision privées qui exercent des pressions et s’ingèrent dans les affaires de la justice». Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr Mohammed Bekkat-Berkani, a estimé que «la justice est passée et nous respectons la décision du tribunal. Les voies de recours sont ouvertes». Il considère que cette affaire a dévoilé «la fragilité du corps médical qui travaille dans des conditions difficiles et dénué de toute protection de la part de sa hiérarchie. Ceci a montré aussi le manque de considération de la part d’une partie de nos citoyens qui a cru devoir rendre responsable le corps médical d’un dysfonctionnement du système de la santé». Et d’appeler ses confrères à exercer leur métier avec professionalisme et humanisme et de rester mobilisés contre toute atteinte à l’honneur et à la dignité du médecin public ou privé. Rappelons que dans cette affaire, la partie civile avait jugé, lors du procès qui s’est tenu durant 24 heures le 20 septembre dernier, que le décès de la maman et du bébé était intervenu faute de prise en charge de la paturiente, pour cause «de négligence et de manque d’humanisme», tout en relevant tous les détails du parcours dramatique vécu par la victime durant tout une nuit, en allant de Aïn Ouassara jusqu’à Djelfa, en passant par Hassi Bahbah, soit 200 km de route en aller-retour, où on lui a catégoriquement refusé l’admission, malgré les suppliques de la victime, auprès des sages-femmes, où l’une d’entre elles lui avait signifié : «Même si c’est Dieu lui-même qui descend, je ne te garde pas.» Le parquet général avait indiqué lors du procès, selon l’APS, que l’expertise a répondu à beaucoup de questions, dont le fait qu’il y a eu absence de prise en charge médicale par les trois hôpitaux, ayant fait perdre à la parturiente une chance de survivre, d’autant plus que son état nécessitait un acte chirurgical urgent. «L’expertise légale a également démontré que le bébé est mort in utero, et qu’il n’avait sur lui aucun signe de violence, mais qu’il est plutôt mort d’une hémorragie cérébrale, suite aux souffrances vécues par sa jeune maman de 23 ans, dont les cris à l’aide n’ont pas été entendus, alors qu’elle était, avant ce jour fatal, en parfaite santé, selon son dossier médical», a ajouté le Dr Bekkat- Berkani. De leur côté, les avocats de la défense ont plaidé l’innocence de leurs mandants. Le parquet général près le tribunal de Aïn Ouessara avait requis, rappelons-le, une peine de deux années de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 da à l’encontre de la gynécologue, et une année de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 DA ont été requises contre chacune des autres personnes arrêtées dans cette même affaire, soit trois sages-femmes, un directeur de permanence et un contrôleur médical.
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