Le conseil de développement Algérie-Canada (CDCA) a mis de l’avant, hier lors d’une rencontre organisée à Montréal, les difficultés que rencontrent les hommes et les femmes d’affaires algériens pour obtenir des visas canadiens. « Les hommes et les femmes d’affaires algériens qui veulent venir discuter avec des partenaires canadiens n’ont pas les mêmes facilités de visa que l’Algérie octroie aux Canadiens », a expliqué Mustapha Ouyed, vice-Président exécutif du CDCA devant une assistance composée des gens du milieu des affaires. « Le problème des visas est l’un des enjeux que nous avons identifiés. Nous comprenons qu’au Canada la diplomatie et l’octroi de visas soient gérés par deux ministères différents mais on aimerait bien qu’il y ait des mécanismes qui rendent les choses plus fluides », a-t-il ajouté. Ce problème s’est posé la semaine dernière à la présidente du Ladies Business Club d’Algérie, Lamia Boudoudou. Sa demande de visa pour la Canada a essuyé un refus car son dossier n’a pas convaincu l’agent qui l’a traité qu’elle « quitterait le canada à la fin de son séjour». Celle-ci s’est fait connaître en lançant il y a quelques années une entreprise qui offre des services aux femmes d’affaires et autres employées actives. Elle était invitée à Montréal par la Fondation club Avenir, un organisme canadien qui promeut l’excellence au sein de la communauté des Algériens du Canada. Elle devait prendre part à une table-ronde qui avait pour thème « l’épanouissement professionnel de la femme algérienne» lors de la levée de fonds annuelle de cet organisme. Etant l’une des invitées d’honneur de la soirée, son absence a mis mal à l’aise les fondateurs de la Fondation dont l’illustre professeur en management à HEC Montréal, Taieb Hafsi. Les autres intervenantes étaient Iris Almeida-Côté, présidente du groupe Innova Connect nommée à deux reprises dans le top 100 des femmes les plus influentes au Canada, l’ancienne députée fédérale d’origine algérienne Sadia Groguhé et Ruth Vachon, présidente du réseau des femmes d’affaires du Québec. Cette dernière faisait partie de la délégation qui accompagnait la vice-première ministre du Québec qui a effectué une visite officielle en Algérie au début de juillet dernier. Ironiquement, la visite était centrée sur l’entreprenariat féminin et devait inaugurer une nouvelle ère dans les relations entre les femmes d’affaires algériennes et canadiennes et plus particulièrement les québécoises grâce à la langue française. Mais au vu du traitement réservé à Lamia Boudoudou par les fonctionnaires en charge des visas canadiens, il y a tout un fossé entre les intentions et la réalité. Lamia Boudoudou a expliqué qu’elle comprend quelque part la décision du fonctionnaire qui lui refusé son visa. « Avec tout ce qui se dit et s’écrit sur la situation économique et politique de l’Algérie, j’imagine qu’il s’est dit que tout le monde veut fuir! », nous dit cette ex-émigrée en France qui n’a qu’un seul le passeport, l’algérien. A noter que selon les chiffres de l’ambassade canadienne à Alger, 14 000 Algériens ont visité le Canada en 2016 dehors de ceux qui y vivent. Le CDCA qui promeut le développement des relations d’affaires entre l’Algérie et le Canada a été créé l’année dernière. Un autre organisme, l’Alliance d’affaires Canada Algérie poursuit les mêmes objectifs depuis une dizaine d’années.
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