La campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole, entamée en mars 2017, était un échec. Le ministère de la Santé envisage, cette fois-ci, d’élaborer un large plan de communication pour sensibiliser la population. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s’active à élaborer un plan de communication pour préparer la population dans le but de relancer la campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole entamée en mars dernier et qui a connu un échec. Une vive polémique s’en est d’ailleurs suivie à cause de la fameuse décharge exigée par des directeurs d’établissement et dans laquelle les parents d’élèves s’engageaient à vacciner leurs enfants. L’Association nationale des parents d’élèves avait d’ailleurs dénoncé une procédure inhabituelle et qui a suscité la crainte. Ainsi, le comité technique des experts de la vaccination, qui vient d’être renforcé par de nouveaux spécialistes, multiplie les rencontres afin de réfléchir aux modalités d’action pour une meilleure sensibilisation de la population aux bienfaits de la vaccination. Il est également question de réfléchir à comment redonner confiance aux parents, suite aux réticences affichées face à ce geste auquel la population algérienne adhérait sans aucun problème des années durant. C’est d’ailleurs un des acquis incontestables du système de santé algérien. «La vaccination demeure le programme le plus avancé et le plus réussi de tous les programmes de santé publique. Nous avons pu réduire et même éradiquer certaines maladies, comme la diphtérie, la poliomyélite et la rougeole», se félicite un professeur en pédiatrie, spécialisé dans la vaccination. Il rappelé d’ailleurs que l’Algérie qui assure une couverture vaccinale anti-rougeole de plus de 95% au niveau national, fait partie des pays retenus comme étant en bonne voie pour atteindre les objectifs fixés pour l’élimination de la rougeole. Il est important aujourd’hui, a-t-il souligné, de préserver cet acquis tout en prenant en considération les différents critères essentiels, en l’occurrence l’aspect économique, épidémiologique, un personnel paramédical qualifié, la faisabilité, la communication et la confiance de la population. «La campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole reprendra et elle se fera dans les structures de santé. Il n’est pas question d’abandonner nos enfants face à des infections contagieuses, redoutables dans certains cas, notamment chez la femme enceinte où le risque de transmission du virus au fœtus est de 90%, en l’occurrence la rubéole. Il en est de même pour la rougeole que nous devons éradiquer dans notre pays», souligne un expert du comité technique de vaccination. Un groupe de travail planche actuellement sur l’élaboration d’un plan de communication pour informer et expliquer à l’opinion publique que la vaccination demeure l’unique moyen de prévention contre certaines maladies qui sont à ce jour mortelles. «Le taux de mortalité infantile est passé en Algérie de 150 pour 1000 naissances à 25 pour 1000 naissances. C’est un exploit. Nous sommes tenus de protéger nos enfants et surtout leur éviter des handicaps à vie. L’unique moyen de le faire est la vaccination. L’épidémie de rougeole a frappé dans plusieurs pays européens suite aux ruptures de stocks de vaccins. D’ailleurs, certains pays, comme l’Allemagne par exemple, ont instauré le principe d’amende en cas de refus de vacciner contre la rougeole», explique un professeur en pédiatrie, qui estime qu’il n’est pas question de revenir en arrière. Le comité technique d’experts s’est également penché sur le vaccin Pentavalent, nouvellement introduit pour les nourrissons de deux, quatre et onze mois pour les protéger contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite et les infections invasives à Haemophilus influenzae de type b- hépatite B, retiré le 10 octobre 2016 après avoir été suspecté d’être à l’origine du décès de deux nourrissons en juillet 2016 dans la clinique privée Les Orangers de Rouiba, alors que les résultats de l’enquête judiciaire n’ont pas été encore rendu publics. Le vaccin en question, selon une source proche du dossier, est définitivement retiré du calendrier national des vaccinations devant les réticences vis-à-vis de ce produit, observées chez les parents et les prestataires de la vaccination. En attendant les recommandations du comité technique de la vaccination, qui étudie l’éventualité de le remplacer par un autre vaccin, à savoir l’Hexavalent, indiqué pour une protection contre six maladies, mais qui a également fait polémique en France, les anciens vaccins sont toujours en vigueur. Ainsi, le comité d’experts est aujourd’hui soumis à un rude exercice : celui d’arriver à convaincre la population et faire face aux réticences préjudiciables au programme national de vaccination.
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