Le porte-parole du Comité citoyen de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa est accusé de diffamation par le DG de l’Entreprise portuaire de Béjaïa. Le porte-parole du Comité citoyen de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa (CCSTCIEB), Mourad Bouzidi, a été entendu dimanche dernier par le juge d’instruction près le tribunal de Béjaïa suite au dépôt d’une plainte par l’Entreprise portuaire (EPB) représentée par son DG, Djelloul Achour. Selon ce comité de soutien, qui a rendu publique l’information lors d’une conférence de presse tenue hier, le DG de l’EPB rend coupable Mourad Bouzidi de diffamation pour l’avoir accusé publiquement de gestion douteuse du port dans le sillage du blocage des équipements de Cevital destinés à son usine de trituration de graines oléagineuses. Mourad Bouzidi, qui est re-convoqué pour lundi prochain devant le même magistrat, doit aussi répondre de l’accusation d’«ennemi de la Nation». «Cette plainte est une atteinte à la liberté d’expression et à la liberté d’exercer notre citoyenneté», a réagi l’accusé. En une semaine, l’affaire EPB-Cevital a connu deux grands rebondissements. Cette plainte est intervenue à quelques jours d’intervalle seulement du limogeage du DG de BMT, chargée de la gestion du terminal à conteneurs, qui s’est rendu «coupable» d’avoir refusé de refouler des conteneurs destinés à Cevital. 16 de ces conteneurs ont été renvoyés. Certains renfermaient des équipements destinés à l’unité de trituration et d’autres des pièces de rechange pour la raffinerie de sucre et des équipements pour l’unité de conserves et de jus Cojek d’El Kseur. Ainsi, au-delà du projet bloqué, ce sont aussi les usines de Cevital qui subissent les conséquences du blocus exercé sur l’unité de trituration. Le refoulement a aussi concerné trois conteneurs qui ont été pourtant dédouanés, affirme un membre du comité de soutien à Cevital. En tout, ce sont 53 conteneurs qui ont pu être débarqués. Le reste, qui a donc échappé au rembarquement, soit 37 conteneurs, est entreposé dans des zones sous douane, théoriquement propriété du groupe agroalimentaire. Les équipements renvoyés de Cevital sont gardés dans des ports étrangers, dont celui d’Anvers, en Belgique, où le groupe paie de lourdes surestaries. «Notre comité tient à assurer M. Bouzidi de son indéfectible soutien, comme il tient à rappeler au directeur du port et à ses commanditaires qu’aucune de ses tentatives d’intimidation ne nous fera taire», écrit le comité dans une déclaration remise à la presse. «Nous sommes conscients des intérêts occultes que nous remettons en cause et nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout de notre combat», ajoute-t-il. Cette détermination sera matérialisée par une nouvelle conférence de presse, annoncée pour la semaine prochaine, et la tenue d’une conférence publique pour débattre du blocage de l’usine en question. On compte tenir au courant l’opinion publique que, entres autres, Cevital a acquis un terrain privé de 12 000 m² dans la proximité de son complexe de Béjaïa, répondant à l’écueil de la «surcharge» du site de l’arrière-port, avancé officiellement. Au comité de soutien, on s’efforce de nourrir l’espoir d’un retour d’écoute «rapide» de la part du nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui vient d’être interpellé sur la question par 24 députés (RCD, El Moustakbal et RPR). Le même Ouyahia avait considéré que l’EPB outrepassait ses prérogatives en refusant de décharger les équipements de Cevital. Mais les propos publics d’Ahmed Ouyahia étaient ceux d’une campagne électorale. Depuis, l’ex-chef de cabinet de Bouteflika n’a plu évoqué le sujet, tout comme le ministère des Transports qui s’est muré dans un silence assourdissant.
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