lundi 25 décembre 2017

Abdelwahab Derbal à Tunis pour s’imprégner de l’expérience tunisienne

Le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelwahab Derbal, effectue, depuis hier, une visite de trois jours en Tunisie. C’est ce qu’a annoncé la HIISE dans un communiqué rendu public. Selon l’instance, cette visite de travail, la première du genre pour Abdelwahab Derbal, s’inscrit dans le cadre d’un échange des expériences. «C’est une visite de travail qui s’inscrit dans le cadre des concertations avec l’Instance indépendante tunisienne pour l’organisation des élections. Cette visite a pour but d’enrichir l’expérience des deux parties en matière de surveillance des élections», explique l’instance dans son document. Durant son séjour à Tunis, ajoute la même source, Abdelwahab Derbal rencontrera son homologue tunisien, Mohamed Tlili Mansri, président de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE). «Cette visite tend à consacrer le principe de concertation et l’échange de vues à l’effet d’enrichir l’expérience des deux parties en matière de surveillance des élections, dans le cadre des intérêts des deux pays et des aspirations des deux peuples à une coopération fructueuse et complémentaire», lit-on encore dans ce communiqué. Au-delà de la littérature de la HIISE, Abdelwahab Derbal devrait appendre beaucoup de l’expérience tunisienne, premier pays de la région à avoir réussi à organiser des élections transparentes. Sorti de la dictature de Zine El Abidine Ben Ali qui a duré plusieurs années, ce pays voisin a pu mettre en place une instance supérieure indépendante d’organisation des élections qui a déjà à son actif trois rendez-vous électoraux réussis, dont une élection législative et deux présidentielles qui n’ont pas été contestées par les parties participantes. Grâce à ce succès, l’ISIE tunisienne a pu décrocher, en compagnie de trois autres organisations qui ont géré la transition démocratique en Tunisie, le prix Nobel de la paix en 2015. Abdelwahab Derbal aura certainement beaucoup à apprendre de cette expérience, d’autant plus que la HIISE peine à se faire respecter sur la scène nationale. Mise en place à l’occasion de la révision constitutionnelle de 2016 pour tenter de torpiller le projet de l’opposition qui exigeait la création d’une instance indépendante de gestion des élections, la HIISE a supervisé déjà deux élections qui n’ont pas échappé au phénomène de la fraude. Dotée de missions limitées, la haute instance de surveillance des élections, rappelons-le, n’arrive même plus à faire entendre sa voix auprès des autorités, concernant notamment l’assainissement de la législation régissant les élections dans le pays. Lors de la réunion de son conseil, il y a quelques jours, la HIISE précise que «l’expérience de 2017 a démontré qu’un énorme travail attend l’ensemble des partenaires pour apporter des corrections sur l’opération électorale». A l’occasion de cette réunion, à l’issue de laquelle la HIISE a adopté son rapport sur les dernières élections locales, Abdelwahab Derbal appelle à nouveau à la mise en place «d’une solide assise d’un processus électoral de plus en plus fiable et serein».

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