jeudi 21 décembre 2017

Une enquête ouverte par le MDN

L’enregistrement vidéo est vraiment poignant. Il montre trois jeunes Subsahariens, probablement des adolescents, sommés de s’échanger des gifles par quatre ou cinq hommes en tenue militaire, armés de kalachnikovs, dont les visages n’apparaissent pas mais parlant le dialecte algérien et usant de propos racistes et vulgaires. Pendant un long moment, les trois pauvres victimes reçoivent non seulement les gifles, mais à chaque fois qu’elles s’arrêtent, elles ont droit à des coups de bâton que leur assènent leurs tortionnaires. La vidéo est vraiment scandaleuse. Raison pour laquelle elle a été largement partagée sur la Toile et a suscité les vives condamnations et l’indignation des internautes. Au ministère de la Défense nationale, les responsables de la communication étudient l’enregistrement avec des pincettes. «Il est fort probable que la vidéo soit un montage. Une enquête a déjà été ouverte par le ministère de la Défense et les auteurs seront rapidement identifiés. S’il s’avère que les images de cet enregistrement sont réelles, ils auront la sanction qu’ils méritent…», nous a-t-on déclaré. Pour nos interlocuteurs, «même s’il se révèle vrai, ce qui est peu probable, ce comportement condamnable est un acte isolé qui n’engage que ses auteurs». En tout cas, il est vrai que l’enregistrement doit être regardé avec vigilance, parce qu’il comporte quelques anomalies qui méritent d’être relevées. La première est la tenue militaire que portent les auteurs de cet acte ignoble. La scène se déroule au sud du pays, puisque les Subsahariens sont assis sur le sable. Or, il est de notoriété publique que les treillis portés par les soldats au Sud sont plus clairs que ceux utilisés au nord du pays. L’autre anomalie qui attire l’attention, c’est ce militaire qui porte aux pieds, d’un côté, une godasse, et de l’autre une chaussure de sport. Ce qui n’existe pas dans le protocole vestimentaire de l’ANP. L’uniforme est réglementé. Il est strictement interdit de porter tout autre habit qui ne fasse pas partie de l’uniforme, tel qu’il est défini par le règlement vestimentaire. En tout état de cause, une enquête s’impose sur le contenu choquant de cette vidéo, et une réponse claire de l’autorité militaire est nécessaire et urgente pour lever toute équivoque sur des comportements qui peuvent être isolés, mais qui peuvent, s’ils ne sont pas condamnés et sanctionnés, ternir l’image de tout un corps des forces de sécurité qui fait face, au péril de la vie de ses membres, au terrorisme, à la contrebande et aux narcotrafiquants tout le long des frontières et dans des conditions très pénibles.  

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