mercredi 20 décembre 2017

«Votre responsabilité est entièrement engagée»

L’écrivain et militant de la cause amazighe, Brahim Tazaghart, saisit le président du MSP, Abdelmadjid Menasra, sur la question de tamazight et l’attitude des étudiants, affiliés à l’UGEL, à l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. Saluant les récentes positions du courant islamiste sur la question amazighe à l’APN, où il a voté pour l’amendement proposé par la députée du PT, Nadia Chouitem, il attire l’attention du leader du MSP sur les conséquences de ce qui s’est passé dans la wilaya de Bouira. «Hélas, Monsieur le président, le message clair et responsable de votre parti a été lourdement parasité par de regrettables faits les 11, 12, 13 décembre à Bouira. Des étudiants de l’UGEL, une organisation proche de votre parti et membre de votre courant, a prêté main-forte aux organisations satellites du régime contre des étudiantes et des étudiants qui exprimaient pacifiquement leur colère quant au rejet de l’amendement que vous avez vous-même soutenu à l’APN !» lit-on dans cette lettre, rappelant qu’il «fallait de la conviction et de la prévision pour soutenir une démarche qui va dans le sens de l’algérianité et qui se détache des calculs étroits». «Mettre en concurrence deux causes légitimes, l’une démocratique (tamazight), l’autre de décolonisation (Al Qods), n’est pas seulement une erreur, mais une faute politique de la part de l’UGEL. Une faute qui peut renforcer la démarche des séparatistes en interne et des artisans du chaos mondial en externe», ajoute Brahim Tazaghart dans son document. Cette situation grave, indique-t-il, risque d’installer, dans une ville cosmopolite jusqu’ici modèle du vivre-ensemble, un malaise propice à toutes les manipulations de la part d’un régime à l’agonie et d’aventuriers voués à la stratégie du pire. «Elle peut se propager ailleurs avec toutes les conséquences néfastes que vous pouvez imaginer. A votre corps défendant, votre responsabilité est entièrement engagée et les citoyens de la wilaya de Bouira, comme ceux de toute l’Algérie, attendent de vous une décision qui va dans le sens de l’apaisement», souligne-t-il. Brahim Tazaghart rappelle aussi, dans son document, la genèse de cette confrontation entre le courant islamiste et les militants du mouvement berbère, qui s’est soldée par le lâche assassinat de Kamel Amzal en novembre 1982.

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