mercredi 31 janvier 2018

La sécurité de l'Algérie et le renforcement de sa défense constituent «le motif intrinsèque» de l’existence de l’ANP

Le Général de Corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, Vice-ministre de la défense nationale, Chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire, a affirmé mercredi à Blida que la sécurité de l’Algérie ainsi que la préservation et le renforcement de sa défense constituent «le motif intrinsèque de l’existence de l’ANP» et représentent «la pierre angulaire» de tous les efforts de son développement, a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).  «La sécurité de l’Algérie ainsi que la préservation et le renforcement de sa défense nationale constituent le motif intrinsèque de l’existence de l’ANP, digne héritière de l’ALN, et représentent également la pierre angulaire sur laquelle s’assoient tous les efforts de développement que notre Armée veut, avec l’aide d’Allah, réussis et aboutissants, et ce, afin que l’Algérie demeure sauvegardée et souveraine et que ses fils restent à la hauteur du message et du legs de notre Glorieuse Révolution et capables de pérenniser ses nobles valeurs. Qu’Allah nous assiste dans notre démarche!», a-t-il déclaré dans une allocution prononcée à l'occasion d'une visite de travail et d’inspection à la Base Centrale Logistique, Chahid Mohamed Saoudi dit Si Mustapha, à Béni Merad (Blida) en 1ère Région Militaire. Durant cette visite inscrite dans le cadre du suivi du degré d’exécution du plan de rénovation et de modernisation du matériel et des équipements développés au niveau de cette grande base, le Général de Corps d’Armée accompagné du Général-Major Habib Chentouf, Commandant de la 1ère Région Militaire, du Général Ali Akroum, Directeur Central du Matériel et du Général-Major Rachid Chouaki, Directeur des Fabrications Militaires, «a suivi un exposé global sur les missions et les réalisations de la Base présenté par le Directeur Général de la Base, en abordant l’ensemble des actions entreprises dans le domaine de la rénovation et de la modernisation». Il a inspecté ensuite les différentes chaines de production et examiné les prototypes des équipements développés au niveau de cette importante Base, qui est «un pôle essentiel» pour le soutien et le maintien de l’état-prêt des unités de combat, que ce soit en matière de rénovation et de modernisation, ou en matière de maintenance du matériel au niveau des unités déployées à travers les six Régions.  Toujours et dans le cadre du développement et de la modernisation, M. Gaïd Salah «a inspecté un lot de camions et de véhicules construits respectivement par la Société Algérienne de Production du Poids-Lourd à Rouïba et la Société Algérienne de Fabrication des Véhicules à Bouchakif (Tiaret), relevant du MDN. Ces camions et véhicules ont été modernisés au niveau de la Base Centrale Logistique, en les dotant de systèmes d’armement d’artillerie de campagne, de défense contre aéronefs et d’autres équipements. Il s’est également enquis, de visu, des différentes pièces de rechange fabriquées au niveau de cette structure pionnière que ce soit au profit du matériel de l’ANP ou des sociétés et entreprises nationales publiques et privées à l’instar de Sonatrach. M. Gaïd Salah a tenu ensuite une rencontre avec les cadres et les employés de la Base Centrale Logistique, où il a prononcé une allocution d’orientation, diffusée à toutes les grandes unités à travers les six Régions Militaires via visioconférence, à l’entame de laquelle il a souligné «la fierté de l’ANP de ce qu’elle a pu réaliser, et ce que cette base stratégique réalise dans le domaine de la rénovation du matériel militaire et sa modernisation». «Nous avons véritablement concrétisé, au sein de l’ANP, digne héritière de l’ALN, à travers le parcours de la Base Centrale Logistique, le principe que le voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas,  et nous avons adopté, pour les parcourir, une devise qui exclut l’impossible devant la réalisation de nos objectifs quelle que soit l’ampleur des difficultés rencontrées, une devise qui repousse l’irréalisable pour faire de cet édifice de rénovation et de modernisation du matériel militaire un pôle stratégique, constituant aux côtés des autres monuments industriels, une plateforme d’impulsion effective pour une relance industrielle nationale,  dont l’essence est un parcours stable et réfléchi, avançant pas à pas vers les objectifs escomptés dans ce domaine vital», a-t-il souligné. Il a ajouté qu'en dépit des réalisations accomplies, je reste parfaitement convaincu que les étapes que nous devons encore franchir dans l’avenir, les objectifs que nous devons atteindre et les efforts que nous devons fournir sont considérables, au regard des futurs projets colossaux et pleins d’ambition, d’ores et déjà entamés dans le domaine de la rénovation du matériel militaire et sa modernisation, des projets dont la Base Centrale Logistique est le noyau central et le déclencheur principal». «Ceci est l’ultime défi, auquel on ne peut que faire face, sur la voie des enjeux remportés, s’appuyant sur le soutien indéfectible dont jouit ce secteur vital de la part de Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Forces Armées, Ministre de la Défense Nationale, sachez que ces grands défis relevés, dans tous les domaines, ne sauraient être remportés sans une ferme détermination et une persévérance à toute épreuve, renforcées par les compétences requises et par une éthique irréprochable, en termes de loyauté, de sincérité et de conscience de l’importance des missions assignées et de la sensibilité des objectifs tracés», a-t-il déclaré. Des objectifs à travers lesquels «nous visons les éléments de puissances afin d’atténuer graduellement la dépendance aux autres, et de prendre en charge la mission d’apporter la performance professionnelle et adaptée aux équipements de l’ANP, à même de rehausser fermement et continuellement les compétences opérationnelles et améliorer effectivement et qualitativement d’année en année le rendement sur le terrain», a indiqué M. Gaïd Salah, qui a rappelé, de nouveau, «l’épanouissement éclatant et le succès retentissant de la Base Centrale Logistique qui ne cesse de contribuer aux côtés des autres structures industrielles à maintenir la disponibilité opérationnelle du corps de bataille de l’ANP». Il a estimé, dans ce sens, que «sans nul doute, les résultats réalisés jusque-là et dont témoignent ces réalisations ici présentes devant moi aujourd’hui, représentent des indices manifestes et expressifs que cette prestigieuse et grande Base dont la vocation est d’assurer, aux côtés des autres structures industrielles à maintenir la disponibilité opérationnelle du corps de bataille de l’ANP», ajoutant que cette base «est sur la bonne voie pour relever les défis dans les prochaines réalisations, et ce, grâce à la fiabilité et l’efficacité des concepts technologiques adoptés et aussi grâce à l’aptitude et à la compétence de la ressource humaine qui ne cesse de veiller au parfait accomplissement de ces missions». «Nous sommes fiers aujourd’hui de dire que la renommée de la Base Centrale Logistique a surpassé nos frontières nationales. Ceci est une vérité appuyée par les réalisations importantes concrétisées en matière de coopération avec les pays étrangers, ce qui servira, pour vous, de motivation pour redoubler d’efforts dans l’objectif de franchir, avec l’aide d’Allah, d’autres étapes pour pouvoir atteindre des niveaux avancés dans le domaine de la rénovation, le développement et la modernisation, voire même l’industrialisation militaire qui demeure un objectif stratégique pour notre Armée et notre pays», a-t-il noté. Il a mis en valeur, ensuite, les grands efforts consentis par les cadres de la Base parmi les ingénieurs, les techniciens et les employés, en vue de préserver cet important acquis, en les exhortant à fournir davantage d’efforts de développement et de modernisation afin d’atteindre un niveau scientifique et technologique qui permet d’atténuer la dépendance technologique. «Pour conclure, je vous fais part de mon intime conviction que lorsque vous accomplissez votre devoir professionnel au niveau de la Base Centrale Logistique, vous êtes certainement conscients de l’importance des services que vous fournissez à votre pays l’Algérie en matière de renforcement multiforme des leviers de sa défense nationale», a indiqué M. Gaïd Salah, qui a écouté les interventions des personnels de la Base et les éléments des unités de l’ANP qui ont exprimé «leur fierté des importants exploits réalisés au niveau de ce bastion industriel». Il a inauguré, par la suite, le Cercle Régional de l’Armée qui constitue un nouvel et important acquis social pour l’ANP au regard de ce qu’il comprend comme infrastructures de loisirs au profit des personnels et des retraités du MDN et de leurs familles disposant 100 chambres (200 lits) entre suites, chambres individuelles et doubles avant de procéder à l'inspection de ses différentes infrastructures. 


Le président Bouteflika reçoit le ministre belge des Affaires étrangères

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu mercredi à Alger le Vice-premier ministre, ministre des  Affaires étrangères de la Belgique, Didier Reynders, en visite de travail en Algérie. L’audience s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. M. Reynders a entamé mardi une visite de travail de deux jours en Algérie portant sur l'évaluation de l'ensemble des domaines de la coopération bilatérale, l'examen des moyens de la densification des échanges et du raffermissement du partenariat économique bilatéral. Les questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment la situation dans la région du Sahel, en Libye, au Proche-Orient, dans la sphère méditerranéenne, ainsi que les questions de la migration et de la lutte contre le terrorisme figurent également au programme de cette visite.  


L’impasse

La journée d’hier a été marquée par un mouvement social inédit : en plus de médecins résidents qui durcissent leur action de protestation, les enseignants, affiliés au Cnapeste ont débrayé malgré la contestation des parents d’élèves. Des mouvements qui risquent de mettre les autorités dans la gêne. Si la grève des enseignants a désormais un air de déjà-vu, le mouvement de protestation des médecins résidents s’enlise et risque de glisser dangereusement vers une impasse. De protestation de rue aux tables de négociations en passant par des sit-in réguliers, les médecins en spécialisation semblent avoir atteint les limites de leur patience. Ils décident non seulement de poursuivre une grève entamée depuis de longues semaines, mais risquent de radicaliser un peu plus leur mouvement. Certains membres du Camra (Collectif autonome des médecins résidents algériens) veulent aller plus loin : ils préconisent de ne plus assurer le service minimum, tel qu’exigé par la réglementation régissant les mouvements de grève. Dans ses réponses aux revendications des médecins résidents, le ministère de la Santé semble avoir épuisé toutes ses capacités. Il a donné ce qu’il pouvait. Le département du professeur Hasbellaoui se contente de réduire la durée du service civil et de promettre que, désormais, plus aucun médecin ne sera affecté dans une région dépourvue de logements et de plateau technique. Mais le ministère de la Santé ne peut décider ni des primes à donner ni des avantages qui peuvent inciter les médecins à aller exercer dans les régions isolées du pays. Cela relève non seulement des prérogatives d’autres départements ministériels, mais plutôt des hautes autorités du pays. Une décision politique forte est devenue donc nécessaire pour débloquer cette situation qui va en empirant. La radicalisation du mouvement des médecins résidents est en réalité symptomatique de l’impasse dans laquelle se trouve le pays. Car, à ce niveau de blocage, seule l’intervention des plus hautes autorités nationales peut régler le problème. Or, jusque-là, cette main magique qui doit mettre fin à cette impasse n’est pas intervenue !  

Cevital, Boudjellil... deux questions gênantes pour Bedoui

«Le développement local, régional et national passe d’abord par le déblocage des projets d’investissements.» Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a clôturé, hier, sa visite de deux jours dans la wilaya de Béjaïa par une rencontre, à la salle des congrès, avec, en plus des élus et des membres de l’exécutif de wilaya et des chefs de daïra, une société civile triée sur le volet. L’élu du RCD, Réda Boudraâ a interpellé le ministre sur le cas de Boudjellil, dans la daïra de Tazmalt, qui est la seule commune à l’échelle nationale où le vote n’a pas eu lieu à cause, pour rappel, du saccage des urnes par certains antagonistes le jour du scrutin du 23 novembre dernier. En guise de réponse, le ministre a commencé par situer les responsabilités en disculpant d’abord l’administration qui a mobilisé, selon lui, «tous les moyens pour réussir» ledit rendez-vous électoral. Faisant fi de la précision de taille qu’a introduite l’élu dans son intervention et selon laquelle «la loi stipule que dans ce cas là, une élection partielle est organisé 45 jours après les élections», Bedoui enchaîne en reconnaissant qu’il existe encore «des failles» dans le dispositif juridique auxquelles l’administration va remédier, mais en attendant, «on peut mettre une personne, qui gérerait les affaires courantes». Une autre interrogation en rapport avec l’affaire Cevital a été tout simplement «zappée» par le ministre de l’intérieur. Idris Mouhli, élu RCD à l’APW, en interpellant le ministre a sorti une information qu’il tient, selon lui, de sources diplomatiques. Il déclare : «Selon des sources diplomatiques et très concordantes et contrairement à l’attitude de mépris et de blocage outrageant du directeur général du port de Béjaïa et du silence du gouvernement, j’ai appris que des pays voisins et amis ont proposés à Cevital d’installer à l’intérieur même de leur ports ses usines.» Et d’ajouter dans sa déclaration que «le développement local, régional et national passe d’abord par le déblocage des projets d’investissement. Ainsi, la population de Béjaïa est très inquiète quant au devenir de ce projet créateur de 1000 postes d’emplois directs et 100 000 emplois indirect». Et de conclure : «Partagez-vous Monsieur le ministre nos inquiétudes ?» Interrogé plus tard sur le même sujet par El Watan et Liberté, Noureddine Bedoui, se désolant, a esquivé la question comme l’avait fait son collègue, le ministre des transports, Abdelkader Zaalane en visite dans la wilaya l’an dernier. Ces ministres qui évitent de donner des explications sur cette affaire qui tient en haleine l’opinion publique montre clairement que le blocage des investissements de Cevital est une affaire politique et non de gestion et que cela ne peut être que l’œuvre de personnes plus puissantes qu’un Premier ministre ou qu’un simple membre du gouvernement. Lors de cette rencontre, le président de l’APW, Mhenni Hddadou, a interpellé le ministre sur les conflits sociaux qui rythment le quotidien de la population locale, comme les fermetures de route qui traduisent le marasme des citoyens, d’intervenir auprès des responsables de l’Education afin de dénuer le mouvement de grève dans ce secteur et qui vient de prendre le cachet national avec le début de la grève illimitée du Cnapeste, ainsi que de répondre aux revendications légitimes du personnel des collectivités locales portées par le Snapap qui organise régulièrement des manifestations et des journées de grève sans que cela n’inquiète l’administration locale. «La situation socioéconomique préoccupante que vit la wilaya favorise la montée graduelle de la contestation sociale qui prend des proportions alarmantes, voir inquiétantes. Car l’absence de la prise en charge effective des préoccupations des citoyens, des syndicalistes et des étudiants exprimées à plusieurs reprises pourrait les encourager à la radicalisation extrême», a déclaré le P/APW. Notons enfin que l’APW de Béjaïa a présenté une proposition visant à enrichir le projet de loi sur les collectivités locales en termes de démocratie, d’autonomie administrative et financière.

Imposante marche à Tigzirt

Cette manifestation a été organisée, selon ses initiateurs, après le décès d’un jeune suite au manque de moyens à l’EPH de la ville.  Des centaines de citoyens ont battu le pavé, hier, à travers les principales artères de la ville côtière de Tigzirt, à 40 kilomètres au nord de Tizi Ouzou, pour exiger l’amélioration des conditions de prise en charge des malades au sein des structures sanitaires de la daïra. La procession s’est ainsi ébranlée, vers 13h, de l’arrêt des transporteurs de voyageurs desservant la commune d’Iflissen, à la sortie est de l’antique Iomnium. Elle s’est ensuite dirigée, dans un climat pacifique, vers la polyclinique pour remettre une plate-forme de revendications au responsable de cet établissement. Il en est de même pour l’EPH Ighilahriz, où les manifestants ont marqué une halte pour déposer leur missive à la direction de l’hôpital, et ce, avant de continuer jusqu’au siège de la daïra où une délégation a été désignée pour faire part des doléances des marcheurs au chef de daïra. Notons, en outre, que la marche a regroupé des citoyens des différentes communes du flanc nord de la wilaya de Tizi Ouzou comme Iflissen, Tigzirt, Mizrana, Boudjima, Makouda et Ouaguenoun. Des élus locaux ont pris part à cette imposante manifestation initiée par les habitants d’Ihaddadene, dans la commune d’Iflissen, à laquelle se sont joints plusieurs comités de villages. Les marcheurs, qui ont brandi des banderoles et pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans appelant à l’amélioration des conditions de prise en charge au niveau des structures de santé, se sont ensuite dispersés dans le calme. «Nous devons rester toujours mobilisés pour le suivi de nos actions jusqu’à la satisfaction de notre plateforme de revendications», a martelé Idir Bouzid, l’un des membres du comité d’organisation de cette marche. Par ailleurs, notons que, selon la déclaration rendue publique par les marcheurs, leur action fait suite «aux pratiques de négligence dans les structures de santé et qui demeurent malheureusement les causes de la perte de vies humaines. Nous interpellons les responsables concernés à répondre favorablement à nos revendications. Nous demandons à l’Etat de doter l’EPH de Tigzirt de scanner, d’appareils d’échographie et d’ambulances, entre autres», lit-on dans le même document, qui rappelle le décès «pour négligence médicale» du jeune Yazid Iferki, le 5 décembre dernier. Les citoyens d’Ihaddadene avaient, pour rappel, observé, quelques jours après la mort de Yazid, un sit-in devant l’EPH de Tigzirt pour exprimer leur colère et dénoncer également «le manque de personnel spécialisé dans l’appareillage médical dont souffre le même établissement».  

Les résidents dénoncent le «chantage» du ministère

«Le ministère cherche à discréditer notre mouvement en essayant de réduire les revendications à l’aspect matériel.» Les médecins résidents, en grève depuis le mois de novembre dernier, ont décidé de maintenir le débrayage et le boycott des examens de spécialité. La réunion tenue hier entre des représentants du ministère de la Santé avec les délégués du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) reflète «l’absence de volonté de discuter de la situation réelle et de soumettre des propositions», ont indiqué hier les représentants du Camra. Les résidents, qui ont tenu hier un rassemblement national au niveau du Centre hospitalier universitaire Musatpha Pacha, ont renouvelé leur engagement à continuer leur mouvement de protestation pour faire aboutir l’abrogation de l’obligation du service civil et la levée de l’exclusion des médecins du service national après l’âge de 30 ans. Selon Hamza Taleb, délégué du Camra, l’absence du ministre à la rencontre «renseigne sur le peu d’intérêt porté au dossier des résidents». Le ministre, en déplacement à Cuba, «a visiblement plus important à faire que d’engager un processus de solution à la crise que vit le secteur», déplorent les résidents. La «mauvaise volonté du ministère» se traduit par le fait que la réunion d’hier se soit déroulée avec un comité de réflexion «sans aucun pouvoir décisionnel» alors que les résidents s’attendaient à une véritable réunion de négociation, indique le Camra dans la déclaration faite à leurs collègues à l’issue de la rencontre avec les responsables du ministère. Le Camra à dénoncé en outre les comptes rendus des différents rencontres que le ministère a diffusés «avec un contenu différent de ce qui a été débattu durant les rencontres». «Nous tenons à démentir les informations répandues par le ministère selon lesquelles les résidents réclameraient des salaires de 500 000 da. Nous avons évoqué des propositions liées aux modalités de l’organisation du service civil. Nous avons formulé des propositions sur le zoning, entre autres. Le ministère cherche à discréditer notre mouvement en essayant de réduire les revendications à l’aspect matériel», souligne le délégué du Camra. Ce dernier dénonce également le non-respect du calendrier des rencontres qui devaient s’étaler sur trois jours. «Les réunions ont été éparses, ce qui rend le délai de présentation des revendications et des propositions long. C’est au détriment de la prise en charge des malades.» Le sit-in hier au niveau du Chu Mustapha a été marqué par le soutien du collectif des spécialistes assistants aux médecins résidents. Plusieurs centaines de médecins résidents venus de plusieurs établissements à travers le pays ont pris part à l’action de protestation. Les médecins ont dénoncé la «déstructuration» du système de santé. Les résidents ne veulent plus continuer à assister «impuissants» à la mauvaise prise en charge des malades. L’absence des moyens humains et techniques est également dénoncée par les protestataires qui ont, par la même occasion, rejeté l’avant-projet de loi sur la santé. Les résidents ont par ailleurs dénoncé «le chantage et les mesures d’intimidation exercés par le ministère». Les médecins pointent du doigt les ponctions sur salaires que le ministère menace d’appliquer dans une note diffusée avant-hier. Les résidents, qui se disent déterminés à aller «jusqu’au bout», soulignent que le travail ne sera pas suspendu au niveau des services des urgences. L’action de protestation s’est déroulée dans le calme hier. Un dispositif a quadrillé la capitale depuis les premières heures de la journée.  

La tutelle réduit la durée du service civil

Alors que les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) affirment avoir quitté hier au bout d’une heure la table des négociations avec les représentants du comité intersectoriel, les coordinateurs de ce comité, le Pr Salah Bendib, doyen de la faculté de médecine, et Omar Beradjouane, inspecteur général au ministère de la Santé, ont formellement démenti cette information lors d’un point de presse animé au siège du ministère de la Santé. Les animateurs de la conférence ont tenu à signaler que la réunion s’est bien déroulée. «Les discussions ont eu lieu le plus normalement du monde et sans aucun problème. Nous avons formulé nos propositions concernant le point à l’ordre du jour, à savoir la modulation sur la durée du service civil. A ce propos, nous avons souligné que son abrogation est pour le moment à écarter, car le service civil est consacré par une loi (84-10) et seul un texte législatif peut décider ou non de son abrogation. Ce qui ne relève pas du ministère de la Santé», a précisé M. Beradjouane avant de signaler qu’«il y a par contre un article dans cette loi qui nous donne la possibilité de revoir la durée du service civil et le zonage. Nous nous sommes donc entendus pour travailler sur ces aspects». Le conférencier a également précisé qu’il a été aussi question, lors des discussions, de revoir la liste des spécialités en fonction de la carte sanitaire. Le représentant du ministère de la Santé a affirmé que désormais aucune affectation pour service civil ne sera faite avant la mise en place des conditions au préalable, à savoir un logement décent et un plateau technique performant. Il a aussi été décidé d’affecter par groupes homogènes des médecins spécialistes dans un hôpital de référence avec un plateau technique adéquat pour les différentes spécialités. «Les représentants du Camra étaient satisfaits des propositions concernant la modulation du service civil qui sera réduit de 50% selon les régions, et l’ordre du jour de la réunion a été épuisé puisque les représentants ont demandé à consulter la base avant de répondre à toutes ces propositions et nous envoyer par mail un programme de travail pour la prochaine réunion prévue ce jeudi», a affirmé le Pr Bendib. Interrogé sur l’absence à cette réunion des représentants des autres secteurs, le conférencier a souligné que le point à l’ordre du jour a concerné la modulation du service civil. Il s’agit d’une question qui relève du ministère de la Santé. Quant à l’absence du Pr Hasbellaoui, le ministre de la Santé, M. Beradjouane a rappelé que «le ministre n’a assisté à aucune réunion depuis l’installation de ce comité intersectoriel». A propos de l’augmentation des indemnités exigées dans la plateforme de revendications contenant 24 points, le coordinateur du comité intersectoriel, M. Beradjouane, a signalé que «le régime indemnitaire n’est pas encore à l’ordre du jour des pouvoirs publics. Pour le moment, nous nous limitons aux dispositions du décret de 1995 portant sur les avantages et les indemnités octroyés aux différents corps d’Etat, dont les médecins exerçant dans les régions du Sud, dont une indemnité spécifique, une indemnité de logement et des avantages dans la progression de carrière», a-t-il conclu.

Béjaïa : Marches opposées des enseignants et des parents d’élèves

Les parents d’élèves ont marché hier à l’appel de leur Fédération nationale dans la ville de Béjaïa pour dénoncer «la prise en otage» de leurs enfants dans la grève illimitée du Cnapeste, qui est devenue nationale depuis hier, après avoir été menée pendant 14 jours au niveau de la wilaya. La marche d’hier a démarré de l’esplanade de la Maison de la culture vers le siège de la wilaya par une centaine de parents brandissant des banderoles et des pancartes dont certaines dénoncent «L’incompétence et la surenchère», ou se demandent «République où es-tu ?» Des messages de désarroi se lisent aussi comme celui soulignant que «Cette génération s’en souviendra» et cet autre qui dénonce une impuissance : «Silence, on tue nos enfants». Les marcheurs se sont rassemblés devant le siège de la wilaya dans une cohue où s’échangeaient des cris de colère. Des voix se sont élevées pour demander à ne pas réclamer audience auprès du représentant du wali. «C’est à lui de sortir», ont crié certains, fiévreusement. La délégation, qui a été introduite à l’intérieur du siège de la wilaya, a été contrainte de revenir sur ses pas sous la pression de quelques manifestants. Les propos du président de la Fédération, Djoudi Touazi, qui lançait au mégaphone qu’il refusait l’invitation des adjoints du président de l’APW, sortis à la rencontre des marcheurs, au motif que l’APW «soutenait le Cnapeste», ont provoqué la colère d’un vice-président de l’APW. La tension est montée pendant un moment entre les deux hommes, mais aussi entre les manifestants eux-mêmes. Reçu finalement par le secrétaire général de la wilaya, Djoudi Touazi a informé ses camarades que les autorités ont pris acte de leurs inquiétudes et qu’il est invité à une rencontre avec le ministre Bedoui, en visite dans la ville. Au moment où certains parents d’élèves ne cachaient pas leur colère contre les enseignants grévistes qu’ils ont invectivés, d’autres parmi les manifestants ont préféré prendre leurs distances par rapport à un éventuel conflit avec les enseignants. «Je ne suis ni contre le syndicat ni contre personne, je suis là pour dire aux autorités qu’elles sont responsables de la situation», s’est écrié un parent d’élève qui croit que la Fédération ménage l’administration. Cumulée avec le mouvement de novembre dernier, la grève actuelle fait que les élèves de la wilaya, notamment les lycéens et les collégiens, sont depuis plus d’un mois sans cours ou avec des cours partiels. La veille, les enseignants grévistes s’étaient rassemblés devant le siège de la direction de l’éducation avant de marcher en nombre, en passant devant le tribunal. Le coordinateur du Cnapeste de Béjaïa, Slimane Zenati, a rappelé les «atermoiements» de la tutelle et déclaré que si le ministère ne remplit pas ses engagements, il faudra s’attendre à une grève qui «ira au-delà des 36 jours», soit la durée d’une longue grève menée dans le passé. «S’ils appliquent leurs engagements, nous reprendrons aussitôt le travail», a lancé Slimane Zenati, rappelant aussi un pv cosigné en 2015. Pour contourner le jugement de la chambre administrative près la cour de Béjaïa, qui a sommé les grévistes de cesser leur mouvement, le Cnapeste a annoncé avant-hier que sa grève de wilaya a cessé le lundi et que depuis hier, les enseignants répondent au mort d’ordre de grève nationale également illimitée.    

Pays du Maghreb : Le FMI alerte sur «le mécontentement populaire»

Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), a affirmé hier que «le mécontentement populaire bouillonne» dans la région du Moyen-Orient et du Maghreb. «Comment approfondir les réformes pour qu’elles profitent aux citoyens ?» a-t-elle demandé lors d’une conférence régionale à Marrakech, citée par l’AFP. Christine Lagarde a jugé qu’une «croissance soutenue» bénéficiant au plus grand nombre permettrait de «répondre plus vite aux attentes ou aux frustrations exprimées par les populations». «Il y a une pression sociale, des attentes et des aspirations, des pressions de la population», a ajouté le chef du gouvernement marocain, Saadeddine El Othmani, à l’ouverture de cette conférence qui réunit de hauts responsables politiques, des chefs d’entreprise, des jeunes et des représentants de la société civile de pays arabes. «La population a des attentes pour des solutions immédiates, des besoins qu’il faut satisfaire immédiatement : au-delà des programmes à long terme, il faut des programmes d’urgence», a-t-il recommandé. Ces derniers mois, le Maroc a connu des mouvements de contestation sociale liée à des retards dans les programmes de développement, dans la région déshéritée du Rif (Nord) ou dans l’ancienne ville minière de Jerada (nord-est). Publié en octobre dernier, un rapport officiel avait fait état d’une persistance de la pauvreté dans le milieu rural et les zones enclavées. Confronté à une violente contestation sociale liée à la hausse des prix, le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed, a pour sa part souligné l’échec des «politiques uniquement basées sur le développement comptable qui ne prennent en compte que le Produit intérieur brut (PIB), alors que le citoyen, lui, mesure le développement à son niveau de vie». «On met souvent l’accent sur la stabilité financière et monétaire au détriment évidemment de la dimension sociale», a-t-il insisté en saluant la récente initiative du FMI de diversifier ses indicateurs de mesures des politiques économiques. La transition politique tunisienne, née de la révolution de 2011, a rendu le pays «plus libre», mais a généré une instabilité qui a pesé sur les investissements et sur la croissance du pays d’après lui. Sur le plan économique, «les résultats ne sont peut-être pas au rendez-vous pour les citoyens, mais les mesures prises par le gouvernement permettent un retour des investissements», a soutenu le Premier ministre tunisien. Pour le FMI, favoriser une croissance plus soutenue dans la région exige de créer un secteur privé «vibrant», de «combattre la corruption», de développer des régimes fiscaux plus équitables et de «soutenir les groupes exclus, les jeunes, les femmes et les réfugiés», a insisté la directrice du FMI. La conférence «Opportunités pour tous» est consacrée à ces thèmes et notamment à la question de l’emploi des jeunes, dans une région qui connaît un des plus faibles taux d’emploi du monde. Selon une note du FMI, moins d’un adulte sur deux travaille, ce qui découle, pour une large part, de la faible participation des femmes.  

Le wali de Ouargla annonce une solution radicale

Abdelkader Djellaoui, wali de Ouargla, veut en découdre avec les manifestations quasi-permanentes des chômeurs et annonce une solution radicale qui pourrait absorber tous les demandeurs en une seule opération d’envergure courant 2018. Révélé en exclusivité à El Watan lors d’une interview bilan à paraître, Djellaoui fait état d’un accord commun avec les PDG des filiales de Sonatrach le 26 décembre dernier, en marge de l’assemblée générale du comité de gestion de la ville nouvelle de Hassi Messaoud. Cet accord qualifié d’historique par le premier magistrat de la wilaya est un engagement des sociétés pétrolières nationales à fournir toutes leurs prévisions de postes à pourvoir pour l’exercice 2018 à la même date de sorte à constituer une offre globale de plusieurs milliers d’emplois au profit de la main-d’œuvre locale. Cette liste de postes sera transmise à l’Anem qui la dispatchera à son tour sur les 21 communes de la wilaya afin d’en faire profiter le maximum de chômeurs inscrits et répondant aux critères du logiciel El Wassit. Même s’il ne donne pas d’estimation du nombre de postes à pourvoir, le wali pense pouvoir en finir avec toute la demande actuelle et se montre confiant, estimant que «tous les chômeurs de la wilaya de Ouargla sont répertoriés et connus de nos services, ils bénéficieront tous de postes courant 2018». Le wali de Ouargla, qui a réitéré son appel aux investisseurs nationaux et étrangers pour venir jouir d’une attractivité territoriale grandissante de la wilaya de Ouargla, vient de donner son aval à une dizaine de projets de grande envergure dans les domaines agricoles et industriels tant dans les zones d’activités économiques de Ouargla et Touggourt que dans celle de la nouvelle ville de Hassi Messaoud, où des terrains domaniaux au dinars symbolique sont proposés à la concession pour des projets structurants. C’est ainsi que la wilaya de Ouargla s’apprêterait à répondre au défi de l’emploi en temps de crise, affirme Djellaoui, qui pense au même titre que Bedoui, qui soulignait en octobre dernier que «le secteur pétrolier ne pouvait pas absorber toute les demandes d’emploi des chômeurs du Sud», que «l’emploi dans le secteur pétrolier est loin d’être une solution à lui seul et qu’il faut s’orienter vers d’autres solutions alternatives pour régler les problèmes d’embauche au Sud». Manifs Les mesures prises par les autorités de concert avec les filiales de Sonatrach, fin décembre, n’ont pas été assez explicites pour trouver écho chez les chômeurs qui multiplient, eux, leurs manifestations plus ou moins importantes depuis quelques jours. Avec une absence remarquée de la Coordination de défense des droits des chômeurs de Tahar Belabbas, c’est une occupation de l’espace public à différents points de la ville qu’opèrent de nouveaux collectifs qui se constituent au gré des réponses négatives au niveau des bureaux de main-d’œuvre, ce qui pousse ces groupes à se mobiliser qui près de l’agence de l’emploi de Boughoufala, ou encore de l’unité des pompiers de Beni Thour, ou bien à proximité de l’APC de Rouissat. Ces sit-in sporadiques, dont la principale caractéristique est l’installation de kheimas permanentes occupées ou pas par les chômeurs, ont été couronnés par un regroupement tenu samedi à Souk El Hadjer en guise de test de rue. Ces chômeurs inscrits sur les listes des demandeurs d’emploi de l’Anem se disent lésés par le manque d’offres et les conditions imposées par les sociétés qui exigent de plus en plus un niveau scolaire secondaire, un diplôme de la formation professionnelle même pour les postes d’exécution et parfois, la maîtrise des langues étrangères. Ce qui est loin de plaire à la masse des chômeurs manquant de qualification et qui veulent des postes de main-d’œuvre, de gardiennage ou de chauffeur. La revendication d’une embauche directe avec formation sur le tas à la clé a de tout temps été la revendication principale des différentes vagues de chômeurs ayant battu le pavé dans la wilaya de Ouargla depuis les premières manifestations de 2004. Les chômeurs d’aujourd’hui ne semblent pas se résigner à accepter des conditions qu’ils jugent insoutenables et injustes. Samedi, certains d’entre eux ont interpellé les syndicats nationaux appelés à soutenir les classes ouvrières moyennes et faibles et faire de l’absorption de la main-d’œuvre locale vivant à proximité des puits pétroliers leur priorité. Dans un discours tantôt ciblant les entreprises, qui joueraient la carte de l’embauche hors wilaya au prétexte de rechercher des profils inexistant sur place, tantôt orientés contre les services de l’Anem, qui profiterait elle de passe-droits avantageant des proches des agents de l’agence, mais aussi ceux de leurs connaissances, voire même des personnalités tirant les ficelles dans l’ombre, les chômeurs estiment aujourd’hui que le dossier de l’emploi à Ouargla ne trouvera jamais d’issue favorable aux plus faibles vu les enjeux qui dépassent la wilaya de Ouargla pour concerner des intérêts à l’échelle nationale. A Hassi Messaoud, le plus grand bénéficiaire de la situation prévalant à l’Anem seraient donc les syndicats, estiment les chômeurs qui les accusent de constituer une mafia tentaculaire dont la fièvre électorale à la représentation forcée des travailleurs n’a d’égale que les services rendus à des personnalités influentes.

Le Cnapeste poursuit sa grève

La grève illimitée à laquelle a appelé le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) a été diversement suivie. «Le mouvement de grève a été largement suivi. Dans le secondaire, le taux est entre 80% et 90, dans le moyen, il est entre 50 et 70% alors que dans le primaire il varie entre 20 et 40%», précise, dans une déclaration à El Watan, le porte-parole du Cnapset, Messaoud Boudiba. Selon le syndicat, les taux les plus élevés sont enregistrés à Boumerdès et Béjaïa. «Il y a eu des wilayas où le suivi est fort dans les trois paliers, comme dans les deux wilayas précitées. Dans d’autres wilayas, l’action a touché particulièrement le secondaire et moins le primaire», poursuit le syndicaliste. Au ministère de l’Education nationale, contacté, aucun chiffre n’est avancé. La rencontre organisée dimanche 28 janvier entre des représentants du syndicat et des cadres du ministère n’a pas dissuadé l’organisation à surseoir à son action. Le Cnapeste en impute la responsabilité à la tutelle «qui prend en otage les élèves et les enseignants», regrette M. Boudiba. Le syndicat affirme que sa plateforme de revendications concerne des problèmes «restés en suspens» depuis 2015 : la régularisation de la situation des personnels occupant des postes en voie de disparition, la médecine du travail, l’actualisation de la prime de zone (wilaya du Sud), le logement et les promotions. Le syndicat regrette les «interventions» de la tutelle qui «a bloqué» des accords passés localement. «A Blida, où la grève dure depuis 2 mois, les PV signés depuis 2014 ne sont pas pris en compte. A Béjaïa, où notre mouvement boucle son premier mois, ce sont les interventions de la tutelle qui ont bloqué la prise en charge des revendications de notre conseil de wilaya», s’offusque le porte-parole. S’exprimant en marge de la conférence nationale portant sur les alternatives pédagogiques et didactiques pour la compréhension de l’écrit, la ministre de l’Education, Nouria Benghabrit, signale avoir demandé aux responsables du Cnapeste de suspendre leur grève illimitée avant d’entamer un dialogue serein, rapporte l’APS. «Nous étions et nous sommes totalement disponibles à répondre aux doléances réglementaires des travailleurs et syndicats de l’éducation et les portes du dialogue civilisé sont toujours ouvertes», a-t-elle indiqué, affirmant que la société algérienne «a droit à la vérité» qui sera «dévoilée prochainement», la ministre précise que le Cnapeste reste le seul syndicat à ne pas ratifier la charte de l’éthique du secteur de l’éducation. Le syndicat mis en cause regrette les déclarations de la ministre et annonce sa décision de maintenir son action. «La ministre nous demande de cesser la grève pour entamer le dialogue. Il faudrait savoir que notre préavis déposé le 21 janvier donnait à la tutelle dix jours et non 8 jours pour réagir et reprendre langue avec nos représentants. La ministre aurait pu donner plus d’importance à la réunion du 28. La grève est maintenue», signale Boudiba.  

Béjaïa : La «grippe saisonnière» tue trois personnes

Trois personnes admises pour des cas de grippe saisonnière sont décédées en l’espace de 48 heures, entre samedi et dimanche derniers, à l’hôpital Khellil Amrane de Béjaïa. L’alerte donnée pour des cas d’atteinte mortelle du virus de la grippe aviaire, qui a vite fait le tour de la ville, a fait réagir la direction du CHU qui écrit, dans un communiqué rendu public hier, que «nul n’ignore qu’on ne peut parler de grippe aviaire que si les résultats sont confirmés par l’Institut Pasteur Algérie». Les trois victimes sont âgées de 49, 50 et 65 ans et sont originaires des villes de Béjaïa, d’Aokas et de Beni Djelil. Le service d’épidémiologie du CHU s’en tient à des cas de «grippe saisonnière compliquée» qui a atteint des patients immunodéprimés, c'est-à-dire des malades dont le système immunitaire est fragilisé par des pathologies chroniques, à savoir l’hypertension maligne, le diabète déséquilibré, l’anémie sévère, la pneumopathie et la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive). C’est ce à quoi ont conclu les services hospitaliers en attendant les résultats de l’Institut pasteur, dont il n’est pas dit qu’ils ne peuvent pas être positifs. «Nous avons acheminé des prélèvements de sang pour analyse à l’Institut Pasteur, qui seul est habilité à se prononcer sur la nature de cette grippe», nous répond le chargé de la communication du CHU, Atmane Mehdi. Infection virale de forte contagiosité, cette pathologie se manifeste par une forte fièvre, des douleurs musculaires, une grande fatigue, des maux de tête et une toux sèche. La fragilité du système immunitaire peut amener des complications qui peuvent être fatales pour les patients déjà fragiles. Parmi les malades admis pour grippe saisonnière compliquée depuis une dizaine de jours, quelque dix cas sont encore au niveau de l’hôpital Khellil Amrane. Dans son communiqué, le bureau d’information et de communication du CHU affirme qu’un dispositif est mis en place pour la surveillance et la prise en charge de cette pathologie qui implique sept services dont ceux de pneumo-phtisiologie, des maladies infectieuses, de la microbiologie et de l’épidémiologie. Le communiqué du CHU tente de dissiper l’inquiétude de la population en soulignant l’existence d’un dispositif isolant les cas de grippe saisonnière légère pour lesquels sont réservés deux lits dans chacun des services de pneumologie, infectiologie, pédiatrie et maternité, et deux autres en réanimation pour les cas qui s’avèrent compliqués.

15 harraga interceptés au large de Annaba

l Il s’agit uniquement des harraga qui ont été arrêtés, sans tenir compte de ceux qui sont morts noyés en mer lors de leur fatale aventure. Quinze candidats à l’émigration clandestine ont été arrêtés, tôt dans la matinée d’hier, par les éléments du commandement des garde-côtes de la wilaya de Annaba, relevant de la 5e Région militaire, avons-nous appris de la Protection civile locale. Parmi les harraga figurent 3 femmes, dont une jeune fille mineure de 16 ans, et quatre enfants de 2 à 6 ans. Il était 5h, lorsque, en patrouille, les unités des forces navales ont intercepté, à 21 miles nautiques au nord-est de Ras El Hamra, une embarcation artisanale. A bord de cette dernière, avaient pris place 15 jeunes, la tête pleine de rêves. Agés de 2 à 30 ans, ils ont appareillé vers 1h, de Sidi Salem, réputée pour avoir été la première plage à avoir inauguré le phénomène des départs vers les côtes européennes. Les malheureux harraga ont tenté de tromper la vigilance des gardes-côtes, mais c’était sans compter sur leur omniprésence, d’autant plus qu’ils sécurisent davantage les lieux depuis la multiplication du phénomène. Tous originaires de la wilaya de Annaba, ces jeunes et les infortunées mamans ont obtempéré à l’ordre des gardes-côtes d’éteindre le moteur pour leur permettre d’être ramenés à terre. Au port militaire, ils ont subi une visite médicale avant d’être auditionnés par la police judiciaire et présentés en fin d’après-midi devant le procureur près le tribunal de Annaba pour répondre de leurs actes, dont la tentative de quitter le pays clandestinement. Selon un décompte de la LADDH, depuis le 1er janvier 2017 jusqu’au 31 décembre 2017, 3109 tentatives d’émigration clandestine avaient été déjouées par les gardes-côtes algériens. «Ces jeunes fuyaient le chômage, dont le taux enregistré dépasse les 35%, et la dégradation de leur niveau de vie, tandis que seuls 10% des Algériens détiennent 80% des ressources du pays. Une situation très inquiétante et qui confirme que les différences s’agrandissent entre les classes du peuple de façon inédite», analyse le document de la LADDH. La LADDH attire, par ailleurs, l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur le fait que les chiffres avancés — 3109 tentatives d’émigration dont  189 femmes, 839 mineurs accompagnés ou bien non accompagnés — ne reflètent en aucun cas la réalité du terrain. En effet, il s’agit uniquement des harraga qui ont été arrêtés, sans tenir compte de ceux qui sont morts noyés en mer lors de leur fatale aventure. Cet état de fait conduit la LADDH, notamment le secrétaire national de la Ligue en charge de la communauté et des relations extérieures, Mahmoud Djenane, «à prendre en charge ce lourd dossier». En l’absence de statistiques officielles, la LADDH a tenté de cerner le nombre des ressortissants algériens détenus à l’étranger en se basant sur les informations partielles collectées auprès des familles de détenus, dans les rapports des ONG. Ces informations restent sûrement incomplètes et exigent plus d’efforts pour cerner de plus près ces chiffres, on parle de «plus de 17 500 Algériens qui sont détenus en Europe». Cité dans le document de la LADDH, Maître El Helmi Abou Bakr Seddik affirme de son côté qu’«il est dans l’intérêt de toutes les parties et celui de notre jeunesse aujourd’hui martyrisée de se situer dans le sens de l’histoire. Les autorités algériennes ont privilégié le volet répressif au lieu de s’occuper plus sérieusement des candidats à l’émigration qui, au péril de leur vie, cherchent à rejoindre l’autre rive. En effet, le dispositif criminalisant l’émigration clandestine (loi n°09-01 du 25 février 2009 portant sur les infractions commises contre les lois et règlements relatifs à la sortie du territoire national) n’a visiblement servi à rien».                

On vous le dit

- Un film algérien à l’affiche en France Le film Le chant des cigales de Ali Bekenou, réalisé en 2015, sera à l’honneur lors d’une projection publique en France le 6 février prochain. Cette fiction, tournée à Marseille et en Algérie, sera à l’affiche à la salle de cinéma MJC d’Argenteuil à partir de 14h. Ce long métrage de 90 mn en kabyle, sous-titré en français, narre l’histoire d’un jeune Algérien, Juba, qui se sépare de la femme qu’il n’aime pas et s’envole pour la France avec l’espoir de retrouver Françoise, son amour d’enfance. Le chant des cigales a été déjà primé à Tizi Ouzou lors du 14e Festival national annuel du film amazigh, en décrochant le Prix de la meilleure interprétation masculine, pour l’acteur Cherif Azrou, et au Festival international du film amazigh Issni N’Ourgh d’Agadir (Maroc), où il s’est vu décerner le Prix du meilleur scénario. - Caravane d’information sur la formation professionnelle à Tizi Ouzou Dans le cadre de la campagne d’information, en prévision de la rentrée de la session de février 2018, une caravane de sensibilisation et d’information sillonne l’ensemble du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou depuis le 28 janvier. Le coup d’envoi de cette campagne, qui s’étalera jusqu’au 8 février, devant toucher des établissements scolaires, des places publiques, des sièges de communes et de daïras, a été donné par le nouveau directeur de la formation et de l’enseignement professionnels de la wilaya de Tizi Ouzou, Rachid Louhi. En plus de la vulgarisation de l’offre de formation de toute la wilaya, les membres de la caravane ouvriront des registres d’inscription de demandeurs de formation. Des dépliants, des prospectus, des affiches et des guides seront distribués. «Cette caravane d’information sur la rentrée de février 2018 va cibler plus de 150 sites, où des milliers de supports en papier (dépliants, prospectus, affiches et guides) seront distribués. Pour ce faire, plus de 120 employés (conseilleurs, adjoints techniques, formateurs et chefs d’établissement) et près d’une quarantaine de véhicules seront mobilisés», selon un responsable de la direction locale de la formation et de l’enseignement professionnels.   - Rixe entre Algériens et Subsahariens à Bouinan Il était 22h, ce lundi 29 janvier, dans un chantier de construction de la ville nouvelle de Bouinan, dans la wilaya de Blida, lorsqu’une rixe a éclaté entre Algériens et Subsahariens.Ils étaient plus d’une centaine dans cette mêlée, le bilan aurait été catastrophique n’était l’intervention immédiate de la gendarmerie sur les lieux. Selon une source hospitalière, la rixe a fait 48 blessés (10 Algériens et 38 Subsahariens), qui ont été évacués vers le CHU Frantz Fanon de Blida. Parmi les blessés, il y avait 5 Subsahariens qui présentaient des déchirures au niveau des cuisses, ils ont été transférés vers le service chirurgie, un autre, ayant une blessure profonde, a été évacué vers le CNMS de Ben Aknoun, 5 autres Africains ont été mordus par des chiens lâchés sur eux, ils ont subi un vaccin antirabique à l’EPH de Boufarik. Quant aux autres, qui n’ont été que légèrement blessés, ils ont regagné leur base au niveau de Bouinan. Les raisons de cet affrontement restent inconnues. La gendarmerie a déjà ouvert une enquête pour élucider les causes de ce malheureux événement qui a suscité un mouvement d’indignation, notamment sur les réseaux sociaux. - Le hockey sur gazon en Algérie, la bonne blague ! Incroyable mais vrai ! Loin d’être une blague, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a intégré au programme des compétitions des Jeux africains de la jeunesse (JAJ) le hockey sur gazon (Eh oui !). Alors que cette discipline, inscrite parmi les 31 sports hockey, n’a jamais été pratiquée en Algérie. En plus, il existe même une fantomatique Fédération algérienne de hockey, dont personne n’a jamais entendu parler. Certains pays africains, où le hockey est pratiqué, seront les grands bénéficiaires lors de l’édition d’Alger 2018 pour glaner des médailles en vue d’une qualification pour les Jeux olympiques de la jeunesse 2018, prévus en octobre en Argentine. Les Algériens seront présents comme simples spectateurs en juillet prochain. A moins que les responsables sportifs algériens veuillent lancer la pratique du hockey à six mois des Jeux africains de la jeunesse. Ce serait inédit.

Internet au service de l’Education et de la formation : l’exemple du Centre National de l'Enseignement Professionnel à Distance (CNEPD)

Le développement et l’extension de l’utilisation de l’Internet a favorisé la création de plateformes de e-learning. Une solution alternative, et adaptée à la situation des apprenants, pour l’acquisition à distance de savoirs et de nouvelles compétences. En Algérie, Le Centre National de l'Enseignement Professionnel à Distance (CNEPD) est l’un des premiers établissements à utiliser la puissance et les avantages de l’enseignement à distance, en se dotant d’une plateforme de e-learning, dans le cadre de ses différentes formations (diplômante, qualifiantes, à la carte, etc.). A l’ère du numérique, l’enseignement à distance propose des solutions rapides et efficaces, avance le directeur du CNEPD, Mohamed Boussaid. « On utilise tous les moyens technologiques : plateforme d’enseignement à distance, DVD, tablette, livre numérique. Grâce à ces moyens, on prend en charge le soutien scolaire des élèves de la 3ème année secondaire. On participe aussi à la prise en charge des apprenants aux besoins spécifiques comme les malvoyants et les non-voyants. Nous utilisons aussi les réseaux sociaux, très prisés par les jeunes, pour véhiculer l’apprentissage. », explique M. Boussaid, au micro de Chakib Benzaoui, journaliste de la radio Chaine 3. Avantageux à plus d’un titre, l’enseignement et la formation à distance a également ses exigences. Le grand défi du e-learning, c’est d’« essayer de capter et de maintenir le degré de motivation de l’apprenant à l’intérieur du dispositif d’apprentissage. De le stimuler et de le motiver à chaque fois qu’il tente de décrocher, avec des vidéos et des smileys, et lui apprendre et l’inciter à travailler en groupe », conclu le directeur du CNEPD.


Internet au service de l’Education et de la formation : l’exemple du Centre National de l'Enseignement Professionnel à Distance (CNEPD)

Le développement et l’extension de l’utilisation de l’Internet a favorisé la création de plateformes de e-learning. Une solution alternative, et adaptée à la situation des apprenants, pour l’acquisition à distance de savoirs et de nouvelles compétences. En Algérie, Le Centre National de l'Enseignement Professionnel à Distance (CNEPD) est l’un des premiers établissements à utiliser la puissance et les avantages de l’enseignement à distance, en se dotant d’une plateforme de e-learning, dans le cadre de ses différentes formations (diplômante, qualifiantes, à la carte, etc.). A l’ère du numérique, l’enseignement à distance propose des solutions rapides et efficaces, avance le directeur du CNEPD, Mohamed Boussaid. « On utilise tous les moyens technologiques : plateforme d’enseignement à distance, DVD, tablette, livre numérique. Grâce à ces moyens, on prend en charge le soutien scolaire des élèves de la 3ème année secondaire. On participe aussi à la prise en charge des apprenants aux besoins spécifiques comme les malvoyants et les non-voyants. Nous utilisons aussi les réseaux sociaux, très prisés par les jeunes, pour véhiculer l’apprentissage. », explique M. Boussaid, au micro de Chakib Benzaoui, journaliste de la radio Chaine 3. Avantageux à plus d’un titre, l’enseignement et la formation à distance a également ses exigences. Le grand défi du e-learning, c’est d’« essayer de capter et de maintenir le degré de motivation de l’apprenant à l’intérieur du dispositif d’apprentissage. De le stimuler et de le motiver à chaque fois qu’il tente de décrocher, avec des vidéos et des smileys, et lui apprendre et l’inciter à travailler en groupe », conclu le directeur du CNEPD.


Le professeur Salah Eddine Bendib : plus d’affectation de médecins dans des zones démunies de logement et d’un plateau technique fonctionnel

Des attentes exprimées par les médecins résidents pour accepter d’effectuer leur service civil dans des zones éloignées, le coordinateur du Comité intersectoriel en charge de leur dossier assure que la majorité de leurs revendications « légitimes » avaient trouvé « un début de solution ». S’exprimant, mercredi, lors de l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le professeur Salah Eddine Bendib signale que contrairement à ce qui se dit, ici et là, les discussions entre les représentants des médecins résidents et les membres du comité « n’ont pas cessées », ajoutant qu’elles se poursuivront « dans les jours qui viennent ». Des travaux du comité, regroupant des représentants de plusieurs ministères, il  précise qu’ils sont consacrés « exclusivement » au service civil et à sa durée, des points pour l’examen desquels, ajoute-t-il, les représentants des médecins contestataires ont présenté une plateforme de revendications de 64 pages. Il estime que celles-ci pourraient être satisfaites « dans une certaine mesure » pour autant que des décisions incitatives soient instaurées, ce qui, selon lui, encouragerait les praticiens à accepter de travailler dans les zones dans lesquelles ils ont été affectés. Parmi les préalables au règlement du conflit, le professeur Bendib appelle à mettre à niveau les structures sanitaires qui y sont installées et à propos desquelles les médecins grévistes ont eu souvent à se plaindre qu’elles ne soient pas en état de fonctionner. L’intervenant prévient qu’il n’y aurait plus, désormais, d’affectation dans des zones démunies d’un plateau technique fonctionnel de prise en charge des patients, précisant que cette mesure avait été validée par la commission nationale d’affectation, de recours et de suivi des médecins mobilisés pour le service civil.     L’autre aspect que le professeur Bendib met, d’autre part, en avant est celui du logement, un aspect auquel, assure-t-il, « on a répondu positivement ». Il affirme à cet effet  qu’aucune affectation ne pourrait également avoir lieu « s’il n’y a pas la présence d’un  logement décent pour le médecin ». Parallèlement aux mesures incitatives à mobiliser au bénéfice des médecins résidents affectés, le professeur Bendib insiste sur la nécessité de mettre en place des réseaux de prise en charge sanitaires entre le nord, l’intérieur et le sud du pays, en même temps que d’organiser une hiérarchisation des soins en mettant à contribution les médecins privés. 


Le professeur Salah Eddine Bendib : plus d’affectation de médecins dans des zones démunies de logement et d’un plateau technique fonctionnel

Des attentes exprimées par les médecins résidents pour accepter d’effectuer leur service civil dans des zones éloignées, le coordinateur du Comité intersectoriel en charge de leur dossier assure que la majorité de leurs revendications « légitimes » avaient trouvé « un début de solution ». S’exprimant, mercredi, lors de l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le professeur Salah Eddine Bendib signale que contrairement à ce qui se dit, ici et là, les discussions entre les représentants des médecins résidents et les membres du comité « n’ont pas cessées », ajoutant qu’elles se poursuivront « dans les jours qui viennent ». Des travaux du comité, regroupant des représentants de plusieurs ministères, il  précise qu’ils sont consacrés « exclusivement » au service civil et à sa durée, des points pour l’examen desquels, ajoute-t-il, les représentants des médecins contestataires ont présenté une plateforme de revendications de 64 pages. Il estime que celles-ci pourraient être satisfaites « dans une certaine mesure » pour autant que des décisions incitatives soient instaurées, ce qui, selon lui, encouragerait les praticiens à accepter de travailler dans les zones dans lesquelles ils ont été affectés. Parmi les préalables au règlement du conflit, le professeur Bendib appelle à mettre à niveau les structures sanitaires qui y sont installées et à propos desquelles les médecins grévistes ont eu souvent à se plaindre qu’elles ne soient pas en état de fonctionner. L’intervenant prévient qu’il n’y aurait plus, désormais, d’affectation dans des zones démunies d’un plateau technique fonctionnel de prise en charge des patients, précisant que cette mesure avait été validée par la commission nationale d’affectation, de recours et de suivi des médecins mobilisés pour le service civil.     L’autre aspect que le professeur Bendib met, d’autre part, en avant est celui du logement, un aspect auquel, assure-t-il, « on a répondu positivement ». Il affirme à cet effet  qu’aucune affectation ne pourrait également avoir lieu « s’il n’y a pas la présence d’un  logement décent pour le médecin ». Parallèlement aux mesures incitatives à mobiliser au bénéfice des médecins résidents affectés, le professeur Bendib insiste sur la nécessité de mettre en place des réseaux de prise en charge sanitaires entre le nord, l’intérieur et le sud du pays, en même temps que d’organiser une hiérarchisation des soins en mettant à contribution les médecins privés. 


mardi 30 janvier 2018

Le président Bouteflika reçoit le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu mardi à Alger le Secrétaire du Conseil de Sécurité de la Fédération de Russie, Nikolai Patrushev, en visite en Algérie. L’audience a eu lieu en présence du général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, Vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) et du ministre des Affaires étrangères,  Abdelkader Messahel. M. Patrushev a entamé mardi sa visite de deux jours en Algérie à la tête d’une forte délégation composée de hauts responsables représentant les différentes institutions russes.  APS 


Deux dangereux terroristes abattus à Jijel

Deux (02) dangereux terroristes ont été abattus   mardi à Jijel, suite à une embuscade tendue dans la zone de Mechtet Mohcen   par un détachement de l'Armée nationale populaire (ANP), indique le   ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué. "Dans le cadre de la lutte antiterroriste et suite à une embuscade tendue   dans la zone de Mechtet Mohcen, commune de Bordj Tahar, wilaya de Jijel/5e   Région militaire, un détachement de l'Armée nationale populaire a abattu,   aujourd'hui 30 janvier 2018, deux (02) dangereux terroristes", précise la   même source.  "L'opération a permis de récupérer deux (02) pistolets mitrailleurs de   type Kalachnikov, un (01) fusil à pompe et une importante quantité de   munitions", ajoute le communiqué.  "Cette opération, qui est toujours en cours, s'inscrit dans la dynamique   des opérations menées par nos Forces armées pour assainir notre pays du   fléau du terrorisme, et dÆasseoir la sécurité la quiétude à travers   l'ensemble du territoire national", note le MDN.

Antoine Sfeir : "c’est la femme qui va sauver le monde arabe"

« C’est la femme qui va sauver le monde arabe.» a tranché Antoine Sfeir, journaliste et grand analyste spécialiste du monde arabe samedi dernier devant un public nombreux à la salle de conférences de l’hôtel Sabri de Annaba. L'invité de la ville de Annaba a présenté une conférence intitulée : L’émergence d’un monde nouveau dans le monde arabe. Interrogé par une participante sur le rôle de la femme dans ce nouveau monde, le conférencier  franco-libanais étaye: « Qui a réuni sur la place Belcourt à Alger près de 200 000  personnes durant la décennie noire ? Qui a empêché la drogue de rentrer de l’Iran durant quinze ans de guerre au Liban ? Qui a sauvé la révolution du Jasmin en Tunisie des mains des islamistes d’Ennahda et leur gouvernement? C’est les femmes arabes ». La femme tente même de résoudre le conflit israélo-palestinien dont les initiatives ont été toutes initiées par des femmes. « Elles sont 179 initiatives dans pratiquement tous les domaines qui sont dirigées par des femmes israéliennes et palestiniennes » justifie encore le politologue. Un autre pavé dans la marre que Antoine Sfeir a jeté en pleine conférence portant sur la démocratie des temps modernes. « Depuis six ou sept ans, tout le monde nous parle de la démocratie. Sa seule définition grecque c’est le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple. Si l’une ou l’un d’entre vous est capable de me donner le nom d’un état sur la planète qui obéit à cette définition, je suis preneur, mais je n’en ai pas trouvé » affirme ce grand spécialiste du monde arabe, invité par Bertrand Furic, le jeune directeur de l’Institut Français de Annaba. Pour confirmer son analyse, le président du Centre d’études et de réflexion sur le Proche-Orient a emporté avec lui toute l’assistance à une période lointaine de l’histoire notamment celle des pays arabes. En effet au début des années 60, les coups d’états apparaissaient dans le monde arabe dont les occidentaux les qualifient de "rupture de représentativité". « C’étaient des dictatures militaires pures et simples. C’est le cas du Yemen, de l’Egypte, de l’Irak, de la Syrie…etc. Une émergence qui va être accompagnée d’une vaguelette, puis d’une grand vague pour arriver à un tsunami à la fois islamiste et salafiste » regrette Antoine Sfeir. A partir de là, l’islamisme va affirmer sa volonté de s’emparer des pouvoirs. Quelques pays arabes seront alors contaminés par cette idiologie mais d’autres ont pu y résister. Il en est ainsi de l’Algérie, l’Egypte, la Syrie, l’Irak…etc. « Et si vous avez remarqué nous avons assisté à des troubles dans ces pays en question.  Etonnant, d’autant plus que dans ces quatre pays ce monde nouveau est déjà là. Ce sont des pays qui ont un patrimoine culturel et archéologique qui n’existe pas ailleurs. Ce sont eux qu’on vise. Le monde arabe à ce moment là, est en pleine ébullition » abonde le directeur de rédaction des Cahiers de l’Orient. Après les différentes étapes du terrorisme, le monde a connu le terrorisme religieux avec les attentats du 11 septembre 2001 aux USA. Première croisade déclarée  de George Bush a frappé l’Irak en 2003. Huit ans après c’est le printemps arabe. Préalablement, les ONG américaines ont déferlé sur ce monde. Et voilà que les occidentaux vont inventer un concept nouveau le "devoir d’ingérence" du nord au sud pour préparer un monde nouveau. Ce dernier a commencé avec la Syrie où il a fallu 45 ans pour les occidentaux pour découvrir que les Assad étaient dictateurs. «  Le roi d’Arabie saoudite est-il un démocrate ? Celui du Bahreïn est-il démocrate ? Soyons honnêtes. Le nouveau monde qu’on prépare à nos enfants est totalement chaotique » tranche l’orateur. Dans ce monde sombre, le conférencier est convaincu qu’un nouveau monde commence à  émerger. «  Oui il y a un nouveau monde arabe qui émerge. Il est créé par les jeunes qui sont à 70% des populations. Ils sont en majorité au chômage et qui cherchent à partir ailleurs. Cette jeunesse qui est plein d’allant, d’imagination et d’initiatives est aujourd’hui la chance de nos sociétés. Mais pour cela il faut qu’elle puisse tout simplement s’exprimer non pas par des manifestations mais par la création, par la volonté de remettre au centre l’être humain et ne pas se contenter de le confiner uniquement dans le monde de l’avoir » conclu Antoine Sfeir, longuement ovationné par l’assistance.              

Le ministre belge des Affaires étrangères entame une visite de travail en Algérie

Le vice-premier ministre, ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a entamé mardi une visite de travail de deux jours en Algérie.  Il a été accueilli, à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene, par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Le chef de la diplomatie algérienne a aussitôt tenu une séance de travail avec l'hôte de l'Algérie. La séance de travail s'est déroulée au siège du ministère des Affaires étrangères en présence des membres des deux délégations.  Les entretiens entre les deux parties porteront sur l'évaluation de l'ensemble des domaines de la coopération bilatérale, l'examen des moyens de la densification des échanges et du raffermissement du partenariat économique bilatéral. Les questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment la situation dans la région du Sahel, en Libye, au Proche-Orient, dans la sphère méditerranéenne, ainsi que les questions de la migration et de la lutte contre le terrorisme, seront également abordées lors de ces entretiens. 


Le silence inexpliqué de Temmar

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a porté de graves accusations contre l’ancien ministre Abdelhamid Temmar, qui a conduit les opérations de privatisation des entreprises publiques économiques. Temmar s’est pour l’instant muré dans un silence pour le moins inexpliqué sur sa gestion des privatisations fortement décriée et dont l’opinion publique, sinon la justice, gagnerait à en connaître les détails. Hanoune vs Temmar. Entre la pasionaria de la gauche et le chantre d’une privatisation tous azimuts, c’est une guerre permanente. La patronne du Parti des travailleurs ne laisse passer aucune intervention publique de l’ancien ministre de la Parti-cipation et de la Coordination des réformes sans — au mieux — lui apporter la contradiction. La récente sortie médiatique de l’ancien protégé de Bouteflika louant les «vertus» économiques des privatisations lui a valu une violente charge de la part de la secrétaire générale du PT. Il faut dire que les hostilités remontent au temps où Abdelhamid Temmar était ministre — influent — chargé de mener au pas de charge les privatisations des entreprises publiques. Mais les critiques qu’a formulées Mme Hanoune cette semaine, lors d’une conférence de presse, à l’encontre de M. Temmar sont lourdes. Plus que des reproches, des accusations. L’ancien ministre a reçu un paquet de réquisitoires sur la tête avec injonction de se taire, mais pour mieux le pousser à parler. «Taisez-vous à jamais M. Temmar ! Viendra le jour où le bilan des privatisations sera connu et dévoilé, et là, vous répondrez de vos actes, car les crimes économiques sont imprescriptibles», pilonne-t-elle. Elle l’accuse d’avoir conduit le pays à la catastrophe. Fougueuse, Louisa Hanoune rappelle à l’ancien ministre ce qu’a été son bilan quand il était chargé de mener tambour battant les privatisations sous couvert de réformes. Un bilan sombre et désastreux. «Les privatisations ont fait exploser la corruption et les pots-de-vin», accuse-t-elle, affirmant qu’elle détient des preuves de cette dérive économique. La sortie médiatique de Abdelhamid Temmar aussitôt suivie par la forte réplique de Louisa Hanoune intervient au moment même où le gouvernement de Bouteflika tente dans un cafouillage total de relancer les privatisations. Un chantier qui divise au sein-même du gouvernement et de ses alliés. C’est dans ce contexte que l’ancien ministre de la Participation a voulu se poser en avocat des partisans des «dénationalisations». Pas forcément un bon avocat, lui qui traîne un bilan «indéfendable». A son époque, il était déjà accusé par nombre d’acteurs économiques et politiques de ne pas avoir engagé la vente des sociétés publiques dans des conditions transparentes. De l’avis de beaucoup d’observateurs, l’opération de cession des actifs de l’Etat était réalisée dans «l’opacité». Quels étaient les heureux bénéficiaires des entreprises économiques rachetées parfois à bas prix ? Louisa Hanoune semble connaître un bout de réponse quand elle assure que l’ancien ministre avait «tiré profit lui et son entourage des privatisations». Il est ainsi envoyé au box des accusés du désastre économique. Aujourd’hui, Abdelhamid Temmar, pour éviter un débat national sur son action lorsqu’il était aux commandes, se défend en opposant à ses adversaires l’argument de l’«idéologie». Même si, en effet, la dirigeante du Parti des travailleurs est une partisane de l’étatisation, sans être opposée à l’initiative privée. Elle ne s’en cache pas. Or, ce n’est pas sur ce terrain qu’elle pose le débat. Mais elle interpelle franchement M. Temmar sur des actes de gestion. De sa gestion à lui. Il n’est pas question d’affrontement entre deux dogmes, deux orientations économiques opposées. Il s’agit de reddition des comptes dès lors qu’il s’agit du trésor de la collectivité nationale. Un débat national est plus que nécessaire pour éclairer l’opinion sur la manière avec laquelle ont été conduites les affaires du pays. Il permettrait de situer les responsabilités mais surtout de mieux identifier les erreurs commises, si réellement il existe une volonté politique de «corriger». D’évidence, l’administration de l’économie a de tout temps été frappée du sceau de l’opacité. Avant, pendant et après l’ère Temmar. L’ouverture libérale n’a pas été accompagnée des instruments de bonne gouvernance, de la transparence et des règles équitables appliquées à tous. Le pouvoir politique garde encore, et dans une large mesure, le monopole sur le secteur économique non étatique. Il ne permet pas l’émergence autonome de l’entreprise privée. L’interpellation vive de Abdelhamid Temmar peut servir au moins à engager un vrai débat sur cette problématique. Mais pour l’heure, celui que Abdelaziz Bouteflika avait accusé de «mensonge» lors d’une visite d’inspection et de travail à Alger en 2006 ne répond pas aux accusations publiques dont il fait l’objet. Son silence est gênant. S’il ne dit rien, il devient troublant et laisse s’installer un sérieux soupçon. Va-t-il croiser le fer avec son adversaire et répondre aux accusations ? Ou bien Louisa Hanoune, rompue à l’art de la polémique, lui a-t-elle fait apprendre les vertus du silence ?  

Le MDN apporte des éclaircissements

Le MDN appelle les retraités de l’ANP «à éviter les différentes voies d’expression anarchique». Le ministère de la Défense nationale (MDN) apporte des éclaircissements sur les revendications des retraités de l’ANP qui intensifient, ces derniers mois, leurs actions de protestation. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, ce département ministériel, dirigé par le vice-ministre Ahmed Gaïd Salah, dénonce «des agissements qui ont été enregistrés, récemment, de la part d’individus s’autoproclamant des différentes catégories de retraités de l’Armée nationale populaire ayant emprunté des voies illégales pour exprimer leurs revendications». Le MDN, qui réagit aux nombreux écrits parus dans la presse nationale sur les revendications de cette catégorie de militaires, estime que ces «individus» cherchent à «semer le doute» et à «induire en erreur l’opinion publique en se présentant comme étant des victimes aux droits sociaux et matériels bafoués, et ayant eu recours à la rue pour imposer leur logique». Le MDN veut ainsi, à travers son communiqué, lever toute ambiguïté sur le dossier des retraités de l’ANP et leurs revendications. Le MDN assure dans ce sillage que «le haut commandement de l’Armée nationale populaire a donné, depuis 2013, des instructions à ses services spécialisés à travers les différentes Régions militaires, où il a été procédé à l’engagement des mesures et des procédures nécessaires en vue de l’étude de l’ensemble des dossiers émanant des différentes catégories de retraités de l’Armée nationale populaire, et ce, à la lumière des dispositions contenues dans le code des pensions militaires modifié n°13-03 du 20 février 2013. Ceci a permis la régularisation de la majorité des dossiers déposés». Le ministère de la Défense dénonce ainsi «l’infiltration d’individus n’ayant aucun lien avec ce dossier et voulant introduire leurs revendications parmi celles des catégories concernées alors qu’elles s’inscrivent dans la catégorie des radiés des rangs de l’Armée nationale populaire pour des raisons disciplinaires et judiciaires qui ont fait l’objet de jugements prononcés à leur encontre à titre définitif». Ce département ministériel critique des écrits de presse, sans cibler des médias précis. Il fait état de «l’apparition de plumes s’autoproclamant défenseurs des préoccupations des éléments de l’Armée nationale populaire avec l’intention de manipuler ce dossier à des fins personnelles». Le MDN souligne qu’outre ce qui a été jusque-là réalisé, ses services et bureaux spécialisés demeurent «mobilisés pour la réception des différents dossiers émanant des retraités de l’Armée nationale populaire dans leurs différentes catégories, et ce, conformément aux règlements et lois en vigueur, en vue d’une meilleure prise en charge sociale et médicale». Le MDN appelle les retraités de l’ANP «à éviter les différentes voies d’expression anarchique et à adopter le canal officiel représenté par l’Association des retraités de l’Armée nationale populaire en tant que structure unique habilitée à porter leurs revendications auprès des services compétents du ministère de la Défense nationale». La réaction du MDN intervient après l’empêchement des radiés de l’ANP de faire une marche à Alger.  

La Casbah otage de la bureaucratie

La protection et la restauration de La Casbah continuent à être otages des lenteurs bureaucratiques. Raison pour laquelle les experts de l’Unesco ont appelé, hier à Alger, après une réunion de trois jours sur le thème de la sauvegarde et de la revitalisation de La Casbah, la création d’une agence unique pluridisciplinaire, dotée de pouvoirs décisionnels pour se charger de l’exécution du plan d’action de sauvetage de cette ville historique. L’idée est approuvée, mais sera-t-elle mise à exécution ? La vieille ville d’Alger, appelée communément La Casbah, a été au centre de débats aussi passionnés que passionnants durant les travaux de la réunion d’experts internationaux et algériens, tenue à Alger du 20 au 23 janvier et consacrée à sa sauvegarde et sa revitalisation. Financée par le gouvernement japonais et organisée par le ministère de la Culture avec l’aide de l’Unesco, cette rencontre a permis de constater que la sauvegarde de ce haut lieu de l’histoire millénaire d’El Djazaïr continue d’être l’otage de la bureaucratie et de l’instabilité du pouvoir décisionnel. Pour sortir de cette impasse, les experts de l’Unesco ont plaidé pour «une agence unique pluridisciplinaire» chargée de la restauration et la sauvegarde, «qui soit dotée de tous les pouvoirs décisionnels pour éviter la fragmentation de l’opération de réhabilitation et faire en sorte qu’elles soient inscrites dans un plan d’ensemble cohérents». Et parce que pour eux le plan de sauvegarde de La Casbah est insuffisant, ils préconisent une relance dynamique de la réhabilitation, avec une vision plus large intégrant le centre historique à la ville d’Alger et un allégement des procédures administratives et juridiques. Ils plaident aussi pour une plus grande implication de la société civile et des habitants de La Casbah, la création d’emplois et de petits commerces, ainsi que l’ouverture d’établissements de formation aux métiers et aux savoir-faire traditionnels nécessaires à la restauration, l’amélioration du cadre de vie global dans le centre historique par le récupération d’espaces publics et l’implantation de centres sociaux attractifs à même d’offrir les services de base à aux habitants. La même préoccupation est exprimée par Nada Al Hassan, au nom des Etats arabes au Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, tout en appuyant le suivi des travaux de réhabilitation entrepris actuellement. Cette idée de confier les travaux du plan de sauvegarde de La Casbah à une agence unique pluridisciplinaire avec des pouvoirs élargis a été bien accueillie par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui voit en elle (l’agence) un «outil pratique» qui «compléterait» le travail accompli actuellement : «Ce travail doit se poursuivre. Il constitue une priorité pour le gouvernement. Un intérêt particulier lui est accordé.» Le ministre profite même de cette occasion pour exprimer la «disponibilité» de l’Algérie à «recevoir» les experts de l’Unesco pour des visites périodiques de suivi des travaux de réhabilitation de La Casbah d’Alger. Ces recommandations sont le résultat des débats de cette réunion (qui a pris fin mardi soir) et dont les travaux ont commencé par un état des lieux, les expériences dans d’autres pays, une visite à La Casbah et un débat entre experts algériens, espagnols, tunisiens, syriens, cubains, italiens, turcs, allemands et brésiliens, experts venant de pays qui ont une longue expérience dans la restauration des vieilles cités. Toutes les expériences dévoilées mettent en avant cette idée innovante qui met la dynamique économique et sociale au centre de la réhabilitation. Pour la Cubaine Madeline Manendez, la sauvegarde d’une ville comme La Havane «a nécessité l’élaboration d’un programme socioculturel de proximité et la création d’activités économiques à l’intérieur même de ce centre historique, afin de le rendre plus attractif» et pousser sa population à «être plus responsable et plus impliquée» dans sa préservation. La même stratégie est développée également par l’experte italienne Giulia Annalinda Neglia, en présentant la ville historique de Bari comme un exemple de réussite en matière de réhabilitation en affirmant «que le commerce et le tourisme constituent aujourd’hui une source de financement appréciable pour les opérations de restauration mais aussi pour l’amélioration du cadre de vie de la population...». De nombreux experts relèvent par ailleurs que la création de places publiques ou d’espaces communs à l’intérieur des sites historiques a donné des résultats assez intéressants dans de nombreux pays, devenus d’ailleurs des destinations touristiques importantes. Responsable de l’Association de sauvegarde de la médina de Tunis, le Tunisien Zoubeir Mouhli parle de l’expérience de son pays qui consiste à accorder aux propriétaires des vieilles maisons des crédits à taux bonifiés pour la restauration de leurs biens, mais avec des cahiers des charges et une réglementation très stricte en matière de protection des sites historiques. Si le débat autour des expériences des uns et des autres était intéressant et instructif, celui consacré à la sauvegarde de La Casbah a été, quant à lui, très passionné, notamment en cette journée du mardi où il était question de discuter et de faire la synthèse des éléments de pertinence sur la visite à La Casbah. Les intervenants aussi bien étrangers qu’algériens étaient stupéfaits par les dégradations constatées à travers les constructions sur les terrasses, la disparition des fontaines, des commerces traditionnels, l’introduction de matériaux étrangers au mode de construction, comme le béton, la disparition de nombreuses ruelles ensevelies sous l’effondrement des bâtisses, etc. Certains vont tenter de remettre cette situation dans son contexte. «Juste après l’indépendance, la préservation de La Casbah ne faisait pas partie des préoccupations. Bon nombre de ses habitants l’ont quittée pour des logements avec plus de commodités. Puis, il y a eu les exodes des années 70’ et 80’ qui ont suscité la nécessité de protéger cette vieille ville. Des enveloppes importantes ont été déboursées dans ce cadre, mais La Casbah est prise en otage durant les années 90’ par les groupes terroristes et devient une cité impénétrable. De nombreuses maisons sont squattées par des indus occupants qui accélèrent souvent leur effondrement pour bénéficier d’un logement. Ce n’est qu’en 2014 que le plan d’action pour la sauvegarde de La Casbah a commencé à voir ses premières mesures d’urgence exécutées sur le terrain. Nous sommes à peine au début de l’opération», explique un expert du ministère de la Culture. Un autre évoque les difficultés à trouver les matériaux de restauration, comme ces fameux troncs de thuya, des arbres qui ont totalement disparu de l’est du pays où ils étaient plantés en abondance pour servir de poutres dans les maisons en raison de leur résistance. Des intervenants posent la problématique de la densité de la population qui est de 500 habitants par hectare. «Nous avons presque la même densité dans la médina de Tunis, mais nous avons pu dédensifier par des actions concrètes. Il faut peut-être commencer par vider les terrasses qui ont fait l’objet de construction. Ce surpoids est un danger pour la bâtisse.» L’expert algérien, Ahmed Benaoum, corrige  : «D’abord, il ne faut plus parler de La Casbah. Ce nom lui a été attribué par l’administration coloniale. El Djazaïr El Mahroussa était son nom et elle a 31 siècles d’histoire. Ce n’est pas un quartier d’Alger. Mais c’est plutôt Alger qui est un quartier d’El Mahroussa...» Un homme, barbu et vêtu d’un kamis, crée l’incident en criant : «Nous sommes libres de nous exprimer. Bouteflika est un homme malade. Il devrait rester à la maison. Nous lui donnerons un salaire mais il ne peut pas continuer à diriger le pays…» Pris de court, les organisateurs restent muets. Le «perturbateur» circule entre les rangs et poursuit ses déclarations : «Il n’y a plus de liberté dans le pays. Les gens sont muselés et les journalistes ne peuvent rien écrire.» Il a fallu un long moment pour que la sécurité intervienne. Mais, c’est un expert allemand qui avait travaillé sur  La Casbah durant les années 70’ qui crée la surprise. Très pessimiste, mais émouvant, son témoignage sur sa visite à La Casbah, en 2010, donne froid dans le dos. «23 ans après mon passage en tant qu’expert, je me demande ce qui s’est passé à La Casbah. A l’îlot Lallahoum, j’ai vu une vaste démolition de bidonvilles qui se sont installés, moins de constructions, ni de restauration, walou (rien) comme on dit ici. J’ai travaillé avec des architectes algériens d’une grande compétence qui auraient fait des choses fantastiques pour La Casbah. Les démolitions n’étaient accompagnées d’aucun projet, des rues étaient devenues des impasses à cause des maisons qui se sont écroulées, le constat était effrayant. J’ai ressenti une grande déception, une amertume (…). L’impression générale est déprimante la situation ne fait que s’empirer, j’ai du mal à croire à la restauration de La Casbah. A Dar Aziza, lors de ma visite d’hier (lundi dernier), le bureau est dirigé par un homme agressif et stressé. De précieuses années ont été perdues, des projets jamais réalisés. J’ai l’impression que les habitants sont dans un centre de transit en attendant d’avoir un logement. Pourquoi un pays capable de construire un million de logements n’a-t-il pas pu restaurer La Casbah  ? Je ne suis ni pessimiste ni optimiste, mais plutôt réaliste. Ce que j’ai vu à La Casbah, c’est un patrimoine en péril et j’ai eu le regret de lui dire adieu et non pas au revoir. La reconstruction de Nuremberg en Allemagne après sa destruction totale durant la Deuxième guerre mondiale n’a pas coûté autant d’argent et de temps que ce qui a été dépensé pour La Casbah. Cependant, je me permets de garder une note d’optimisme, en reprenant la parole d’un Algérien qui me disait que l’Algérie est le pays des miracles où rien ne va et tout va en n’allant pas. Et je vous dis, continuez à espérer.» Des mots qui ont suscité un long débat dans la salle entre ceux qui croient en ce plan de restauration et ceux qui n’y voient que de la poudre aux yeux.       

«Nous rencontrons d’énormes difficultés à appliquer les lois qui protègent le patrimoine»

Directeur général de l’Ogbec (Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés), Abdelouahab Zekagh regrette que la mise en application du plan de sauvegarde de La Casbah ait pris autant de retard. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il évoque les lenteurs bureaucratiques, mais aussi la complexité de l’opération de sauvegarde de cette vieille cité, durant longtemps otage des indus occupants, du terrorisme et du business du logement social. Pour lui, la réunion internationale d’experts sur la conservation et la revitalisation de La Casbah, tenue à Alger du 20 au 23 janvier, permet aux techniciens algériens de profiter des expériences venues d’ailleurs… - Depuis près de 40 ans, nous parlons d’un plan de sauvegarde de La Casbah qui ne voit pas le jour. Pourquoi, selon vous, l’Etat n’arrive pas à mettre en exécution l’opération de sauvegarde de cette vieille cité, qui fait partie du patrimoine mondial protégé par l’Unesco ? Est-ce en raison des problèmes juridiques, comme le soulignent certains experts ? Ce n’est pas le volet juridique qui bloque cette sauvegarde puisqu’il y a une batterie de textes qui balise toute la procédure de protection. Ce qui pose problème, c’est plutôt l’application de cet arsenal juridique sur le terrain. Nous rencontrons d’énormes difficultés à appliquer la loi, mais ce n’est pas propre au patrimoine, puisque dans de nombreux autres domaines c’est également le cas. - Qui est donc chargé de cette application ? C’est tout le monde, mais on commence surtout par les présidents des assemblées communales qui sont les maîtres sur leurs territoires… - Tout le monde sait que les maires sont dépourvus de ce pouvoir d’exécution… Le maire a toutes les prérogatives pour intervenir. Les dispositions du code communal lui permettent par exemple de mettre en demeure un citoyen qui construit illicitement ou de démolir toute construction illicite. Malheureusement il ne le fait pas parce que c’est un élu, et de ce fait il évite de se mettre à dos ses électeurs. Moi-même j’ai été maire de 1997 à 2002 et je ne l’ai jamais fait pour les mêmes raisons. Souvent on a recours au pouvoir de substitution incarné par le wali. Là aussi, il faudrait que ce dernier ait les coudées franches pour faire appliquer la loi. Certains, comme le wali d’Alger, le font, d’autres ont peur d’un éventuel retour de manivelle. Après, ce sont les autres intervenants, comme Sonelgaz, les services de l’hydraulique, les transports, etc. qui peuvent s’opposer à une action sur le terrain. Le consensus est souvent très difficile à obtenir, et c’est ce qui retarde terriblement la mise en exécution du plan de sauvetage. C’est pour vous dire que c’est très complexe. Il faut peut-être sensibiliser les cadres qui interviennent directement sur le terrain sur l’importance du patrimoine et sa nécessaire protection par des procédures spécifiques. Chaque secteur a une part de responsabilité dans le non-respect de la réglementation liée à la protection du patrimoine. L’autre problème handicapant est la nature juridique des biens se trouvant à La Casbah. Il faut savoir que 80% de ces biens appartiennent à des privés. Parmi eux, les biens privés de l’Etat qui relèvent des Wakfs. Cela peut être des bâtisses, des appartements, des petites boutiques, des bains maures, etc. Nous n’avons pas une idée précise sur leur nombre. Les services des Wakfs disent qu’ils sont près d’un millier, mais entre 2013 et 2014, le bureau d’étude qu’ils avaient engagé en a identifié 600. Ces biens sont leur propriété. C’est à eux de prendre les mesures nécessaires pour leur réhabilitation, ou alors participer financièrement au plan d’action de sauvegarde de La Casbah. Pour ce qui est des propriétés privées, il est important de préciser que le tiers est habité par leurs propriétaires, un autre tiers par d’anciens locataires qui s’en occupent comme s’il s’agissait de leur propre bien, et un tiers est occupé par des squatteurs qui constituent le point noire de La Casbah. Depuis 1970, ces derniers utilisent le quartier comme un centre de transit et la situation s’est aggravée durant les années 1990-2000. Le quartier s’est transformé en no man’s land où les gens construisent, détruisent, squattent les bâtissent juste pour bénéficier d’un logement. - Avez-vous une idée du nombre de logements distribués aux habitants de La Casbah ? Depuis l’indépendance, les habitants de La Casbah ont bénéficié de 11 000 logements. Si vous multipliez ce nombre par cinq, cela donne 55 000 habitants, or la population de La Casbah est de 52 000 âmes. Avec ces logements, cette ville devrait être vide. Cela n’a pas été le cas, parce que le business l’a prise en otage. Cependant, depuis 2014, ce commerce s’est arrêté. A chaque fois qu’une maison est libérée de ses occupants, les services de la wilaya installent un gardien, recruté parmi les jeunes chômeurs du quartier pour assurer son gardiennage. A ce jour, 58 maisons ont été récupérées et 416 familles relogées. Aucune de ces bâtisses n’a été squattée à ce jour. Ce qui a permis d’entamer quelques opérations urgentes visant les maisons menaçant ruine, celles vides qui risquent d’être réoccupées, identifier les propriétaires, etc. Cela n’a pas été facile. Certains n’étaient pas d’accord sur le fait que l’Etat finance la restauration de maisons privées. L’opération a été quand même réalisée parce qu’il y avait urgence. Sur les 1816 maisons concernées par la restauration, 700, soit le tiers, ont été étayées parce qu’elles risquaient de s’effondrer. Il ne fallait pas les laisser disparaître. Des mesures ont été prises pour les conforter en urgence, en attendant leur restauration dans un délai n’excédant pas trois ans. Malheureusement, il y a eu du retard. L’élaboration du plan d’action, étalé sur 15 ans, a été lancée en 2007 et achevée en 2010. Ce n’est qu’en 2016 que la première tranche de l’enveloppe budgetaire consacrée à la sauvegrade a été dégagée. - Peut-on connaître le montant de l’enveloppe allouée et de la 1re tranche dégagée ? L’enveloppe allouée à la sauvegarde et à la restauration de La Casbah est de 92 milliards de dinars, sur une période de 15 ans. La première tranche est de 24 milliards de dinars. Elle permettra la restauration de 2012 constructions, dont cinq mosquées, sept palais, neuf maisons historiques, les 58 maisons vidées et bien d’autres encore habitées. L’Office de protection du patrimoine a commencé le travail, mais se posait le problème de passation de marché. L’opération nécessitait plus d’une centaine d’entreprises et au moins 49 bureaux d’études spécialisés dans la restauration. Il fallait aller vers une short-list et choisir les moins-disants. Cela a pris du temps et lorsque la décision a été prise, le ministre est parti et sa remplaçante a préféré revoir toute la procédure et discuté avec les acteurs principaux qui gèrent le dossier. A peine a-t-elle terminé qu’elle a été remplacée. L’opération est revenue au point zéro. En 2016, le plan a été retiré à l’Office pour être confié à la wilaya d’Alger en raison des retards dont il n’était pas responsable. En réalité, la wilaya était peut-être plus indiquée pour le mettre à exécution parce qu’elle gère les logements et qu’elle a toutes les directions sous sa coupe. Cela lui facilite la tâche et réduit considérablement le temps d’intervention sur le terrain. Au mois de novembre dernier, l’Office a été intégré dans le dispositif pour assister techniquement les équipes d’intervention. Vous voyez que le problème de mise à exécution du plan d’action est très complexe. - Mais au moment où la sauvegarde de La Casbah était otage des lenteurs bureaucratiques, les maisons continuaient à s’effondrer. Aujourd’hui, quelle est la situation ? En fait, sur les 1816 maisons recensées à La Casbah, il y en a eu 700 marquées au rouge, donc menacées d’effondrement. Elles ont été étayées. Cela a pris beaucoup de temps. Mais il faut reconnaître que depuis que la wilaya chapeaute l’opération, les choses avancent mieux. L’enveloppe financière a été affectée à la DEP (Direction des équipements publics) et des travaux de restauration sont en train d’être réalisés au niveau de quatre maisons historiques, dont celle des Bouhired, du petit théâtre de feu Bachtarzi, situé à la rue Slimani, des maisons qui entourent la mosquée El Barani, à Bab J’did, du Palais de Hassan Pacha, à la Basse Casbah. Au-delà de l’importance de l’aspect technique, agir à l’intérieur du quartier sans moyens de mobilité, en recourant à la force des bras et en empruntant des escaliers est très contraignant et coûteux. Trouver des entreprises qui acceptent ces marchés est difficile ; d’ailleurs, la DEP a dû lancer quatre fois l’appel d’offres pour les travaux de restauration. - Que pouvez-vous tirer d’un colloque international sur la sauvegarde de La Casbah, sachant que les véritables problèmes liés à la protection du patrimoine en général et de La Casbah en particulier sont souvent liés aux lenteurs bureaucratiques ? Une telle initiative est très importante pour nous. D’abord par le choix des experts invités. Ils sont venus de pays qui ont mis en place des plans de restauration et de sauvegarde de leurs vieilles villes. Tous ont une bonne expérience à partager et dont nous pouvons tirer profit parce qu’elles se ressemblent, tout en ayant un plus l’une par rapport à l’autre. Nous pouvons tirer profit de chacun des aspects : sociologique, culturel, technique, urbanistique, physique ou économique. Avec toutes ces recettes, nous pouvons sortir avec une feuille de route pour la sauvegarde de La Casbah. Je pense qu’aujourd’hui il faut rattraper le retard en prenant comme exemple les expériences d’ailleurs qui ont connu les mêmes problèmes. Pour conclure, je tiens à exprimer mon regret de ne pas voir durant les travaux de ce colloque les élus locaux des quatre communes concernées par le plan d’action de sauvegarde, à raison de 75% pour la commune de La Casbah, 10% pour celle d’Alger-Centre, 10% pour celle de Bab El Oued, 5% pour celle de Oued Koreich. C’est vraiment dommage…