vendredi 5 janvier 2018

Annaba : Agression à l’arme blanche en pleine audience

Le président de la section pénale près le tribunal correctionnel de Annaba - Achou Abderrahmène - a été choqué, hier matin, lorsqu’il a constaté qu’un plaignant a balafré le visage de son adversaire par un objet contondant en pleine audience. Regrettable à plus d’un titre, cet incident s’est produit instantanément après que le magistrat ait prononcé, selon des avocats, l’acquittement en faveur de l’accusé. Bien qu’il soit boiteux, l’agresseur a réussi à se frayer un passage parmi la forte assistance et disparaître dans le centre ville d’Annaba, au grand dam des policiers qui étaient en faction. Dans des cas pareils, ils risquent des mesures disciplinaires, affirment les mêmes avocats, présents à l’audience. Il était 9h passées d’un jeudi ordinaire. La salle d’audience est bondée de justiciables et l’accusé «victime d’agression» est parmi l’assistance face au président de la section pénale, racontent des témoins oculaires. Le magistrat prononçait les verdicts dont un acquittement au profit de l’accusé, âgé de 27 ans. Se sentant lésé dans ses droits, le plaignant, 22 ans, n’a pas résisté à l’envie de se venger. En un geste éclair, il a dégagé une lame et coupé à la verticale le côté gauche du visage de son antagoniste devant les yeux écarquillés du président de l’audience et représentant du ministère public. Avant que l’assistance et les agents de police ne se rendent compte de ce qui est arrivé, le plaignant avait pris la fuite, laissant derrière lui une scène de panique indescriptible. Il est actuellement recherché par les différents services de sécurité. Dans la salle des audiences, le sang giclait du visage de la victime et les secours tardaient à venir car ils n’ont pas été alertés aussitôt. Heureusement qu’un des justiciables a pris un petit tapis de prière qu’il l’a collé sur le visage du blessé avant que les éléments de la Protection civile ne le prennent en charge pour l’évacuer au service des urgences de l’hôpital Ibn Rochd de la même ville. Avec cet incident, le problème de la sécurisation des institutions publiques, notamment judiciaires, est remis au-devant de l’actualité. Le président de la cour, le procureur général et celui du tribunal d’Annaba sont mis chacun devant leurs responsabilités, à savoir la sécurisation des tribunaux et la cour de justice. Outre les pressions qu’ils subissent de leur hiérarchie lorsqu’il s’agit de dossiers lourds, les magistrats sont exposés également à l’insécurité, où ce dernier cas de figure en dit long sur le risque que subit le juge au niveau des audiences. Désormais, aucun lieu ne peut être qualifié de sécurisé à Annaba. Les salles d’audience des tribunaux non plus.

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