mardi 2 janvier 2018

Le blogueur Merzoug Touati de nouveau en grève de la faim

Le blogueur Merzoug Touati a entamé le 30 décembre dernier une grève de la faim, la quatrième depuis sa détention en janvier 2017, a appris Elwatan.com auprès de sa famille. Détenu dans la prison de Oued Ghir à Béjaia, le blogueur est accusé d’ « intelligence avec un Etat étranger » après avoir réalisé et diffusé sur le site hogra.com, une interview avec un Israélien. Ce dernier a notamment affirmé que son pays disposait d’un bureau de liaison à Alger jusqu’au début des années 2000.  « Je ne vais pas arrêter la grève de la faim jusqu’à ce que la justice me donne mes droits», a déclaré le blogueur de 29 ans à sa famille.    L’avocat Salah Dabouz a expliqué que son client avait demandé deux témoins mais le juge d’instruction a refusé de les convoquer. L’un de ces témoins, qui se fait passer pour un juif de Tlemcen, est  entré en contact avec le blogueur sur internet. « Touati pense qu’il s’agit d’un policier qui se cache derrière un pseudonyme  », selon l’avocat qui précise que le juge a refusé de faire le nécessaire pour l’identifier et de le convoquer.  Le second témoin est un certain Ali Zaoui connu comme étant un spécialiste des questions sécuritaires en Algérie.   L’avocat reproche aussi au juge d’instruction le fait de ne pas avoir intégré dans cette affaire, la plainte déposée par Merzoug  Touati pour « divulgation du secret d’instruction », suite à la diffusion par Ennahar TV d’informations traitant de cette affaire.    La liste des griefs retenues par l’avocat ne s’arrête pas là. Me Dabouz a déposé une requête devant la chambre d’accusation qui n’a pas été traitée : «  La chambre d’accusation a confirmé la décision du juge d’instruction sans prendre en considération le contenu de ma requête qui concerne, entre autres, le refus de convoquer les temoins ainsi que des vices de forme constatés dans l’instruction de cette affaire». Il s’agit là « d’une instruction à charge alors que le juge doit instruire à charge et à décharge », dénonce l’avocat qui a saisi, hier lundi, le Groupe de travail sur la détention arbitraire (organisme mandaté pour l’ONU) sur le cas de Merzoug Touati. Le même organisme onusien avait intervenu dans le dossier Fekhar Kamel-Eddine. « L’article 123 du code des procédures pénales précise que la détention provisoire est une mesure d’exception qui s’applique dans certains cas graves. Et le cas de Touati ne rentre pas dans ces exceptions citées dans l’article 123 bis », souligne l’avocat.    C’est pour toutes ces raisons que le blogueur a recouru à la grève de la faim et introduit un pourvoi en appel devant la Cour suprême, contre la décision de renvoi de son dossier par la chambre d’accusation devant le tribunal criminel. « Nous avons déposé le mémoire en fin de semaine dernière à Béjaia pour transférer l’affaire à la Cour suprême », précise Salah Dabouz, connu pour son engagement pour la défense des droits humains. 

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