Abdelhak Bererhi, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, est décédé hier après-midi vers 17h, à son domicile familial, à Alger. Depuis plus d’une année, il se battait avec bravoure contre un cancer. Abdelhak Bererhi, ancien ministre, docteur en médecine, professeur en histologie embryologie, ancien recteur de l’université de Constantine, était un homme épris de liberté et convaincu jusqu’à son dernier souffle par le combat long et âpre pour la démocratie. La preuve. Rongé, ravagé par le cancer, il n’abdiquera pas. Entre deux séances de chimiothérapie, il avait trouvé le temps pour écrire les tomes I et II - Itinéraires, de l’université à la politique, paru aux éditions Necib. Une belle leçon de courage que nous dispense ce grand homme. Abdelhak Bererhi s’était engagé avec Mohamed Seddik Benyahia dans la réforme de l’enseignement supérieur. Il créa le Curer (Centre universitaire de recherche, d’études et réalisations), et multiplia les accords interuniversitaires. Il fut ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du premier gouvernement du président Chadli Bendjedid, puis ministre de la Jeunesse et des Sports. Il fut ambassadeur en Asie du Sud-Est, en Indonésie, en Malaisie et à Singapour. Et puis en Australie et en Nouvelle-Zélande, «où j’ai appris beaucoup de choses. J’ai appris ce que c’était que la diplomatie. Un domaine passionnant. Et quand je suis rentré en Algérie, je suis resté cinq ans ''au placard''…», nous avait-il confié, lors d’une vente-dédicace à la libraire du 48, rue Didouche Mourad - Dar El Hikma, à Alger, en mai 2017. Il fut membre du tiers des indépendants du premier Conseil de la nation (Sénat) créé par le président Liamine Zeroual. Il démissionna de cette instance en 2001. Intellectuel, homme affranchi, Abdelhak Bererhi s’engagea dans le combat démocratique au sein du CCDR, présidé alors par Salah Boubnider... «Et quand Si Liamine Zeroual est venu, il m’a appelé au téléphone et m’a invité à le rencontrer. On a discuté près de 45 minutes. Il voulait lancer le Conseil de la nation. Et à la fin, il m’a dit : ''Si Abdelhak, c’est pour défendre tes idées et pas les miennes.'' Là, j’adhère. Je n’y vais pas pour uniquement lever la main. Mais quand j’ai vu arriver les quatre premiers morts du Printemps berbère des Arouch qu’on a toujours défendus, les quatre avant les 127 morts, j’ai démissionné en 2001. J’avais demandé une commission d’enquête. Je me suis engagé dans le combat démocratique au sein d’une association de la société civile, le CCDR… J’étais un homme libre. Je n’ai jamais travaillé pour un système. Ni pour un pouvoir ni pour un responsable», avait-il dit, confirmant ainsi sa grandeur. Et cela force le respect.
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