La célébration du double anniversaire de la création de l’UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures été l’occasion pour le chef de l’État de faire deux importantes mises au point sur le plan social. D’une part il réaffirme, par la voix du ministre de la justice garde des sceaux Tayeb Louh – qui a été dépêché hier à Oran pour lire la lettre adressée aux travailleurs et syndicalistes- la volonté de l’État de sauvegarder le droit aux subventions sociales, malgré une conjoncture économique défavorable, et d’autre part Abdelaziz Bouteflika invite les travailleurs, à veiller à respecter leurs devoirs, aussi bien qu’ils entreprennent de réclamer leurs droits. Un message indirect mais sans aucune équivoque aux syndicats grévistes. Le chef de l’État écrit notamment, pour ce qui est de la politique sociale de l’État «Il reste fondamental pour nous que la quête d’une plus grande rigueur dans la gestion ne puisse pas affecter les bas revenus, ni sacrifier les principes de justice sociale et de solidarité nationale qui fondent notre action» . Un message d’apaisement qui vient dans le même sillage que la réaction du premier ministre Ahmed Ouyahia, qui a nié, il y a quelques jours, toute volonté de l’État de supprimer les aides aux plus démunis, ni de renier la politique sociale qui a toujours été la sienne. Deux mises au points qui visent à calmer la grogne sociale suscitée par la déclaration récente du ministre des finances Abderrahmane Raouia au sujet d’une suppression des subventions des carburants en 2019 et autres subventions à partir de 2020. Dans ce mème ordre d’idées le chef de l’État écrit « Nous devons nous adapter au changement en hissant notre économie, nos entreprises, nos universités aux standards mondiaux d’excellence et de compétitivité tout en restant fidèles à notre doctrine en matière de politique sociale et de solidarité nationale.» Pour ce qui est de la grogne syndicale qui perdure depuis des mois, le chef de l’État apporte une réponse indirecte aux mouvement syndical autonome qui occupe le terrain des revendications sociales à travers des gréves cycliques et illimitées:«J’encourage (...) les travailleurs à veiller à ce que la défense légitime et vigilante de leurs droits aille de pair avec l’observation effective et régulière de leurs devoirs et obligations, dans cette phase si cruciale du développement national» peut on lire dans la lettre adressée aux travailleurs. Le passage lu par le ministre de la justiee Tayeb Louh, face au rassemblement,syndical organisé hier, sous l’égide de l’UGTA, au centre des conventions d’Oran, cible sans les nommer, les syndicats grévistes, notamment dans le secteur de l’Education, dont le Cnapestre -qui a demandé une intervention du chef de l’État dans le conflit qui dure depuis des semaines notamment à Blida et Bejaia- mais aussi les médecins résidents qui revendiquent la suppression du service civil, à travers une gréve illimitée et un boycott des examens. Abdelaziz Bouteflika brosse par ailleurs, les contours abruptes de l’environnement économique dans lequel se déroule la grogne sociale exprimée par les syndicats autonomes, estimant que « le déséquilibre des marchés pétroliers et ses conséquences sur nos équilibres macro-économiques implique pour nous, la nécessité de sortir de la dépendance de notre économie aux revenus des hydrocarbures, et de nous atteler à diversifier nos sources de revenus en créant de la richesse » Pour le chef de l’État «L’Algérie ne doit plus se suffire d’être un simple exportateur d’hydrocarbures, mais fructifier son génie national afin de s’imposer comme un acteur économique performant et compétitif. Ce faisant, nous réduirons notre vulnérabilité aux cycles imprévisibles des marchés pétroliers et ferons de la richesse, que sont les hydrocarbures, une chance réelle de développement pour notre pays.» peut- on lire encore dans la lettre adressée aux syndicalistes et travailleurs qui commémoraient hier, le double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’UGTA.
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