La crise qui secoue le plus vieux parti de l’opposition est-elle d’ordre politique ou s’agit-il d’un problème de fonctionnement interne ? A qui profite, dans le contexte actuel, l’instabilité qui semble miner ce parti ? Nombreux sont les cadres du FFS à démentir pourtant l’existence d’une crise politique. Fondamentalement, expliquent-ils, il n'y a aucune discorde politique ni divergence exprimée et assumée. Toutes les actions et décisions seraient toujours prises dans la collégialité. «Nous n’avons pas abandonné le projet du consensus, ni d’autres actions que nous avons lancées. Maintenant, il y a probablement des ambitions personnelles !» affirme un cadre de cette formation qui requiert l’anonymat. La crise qui frappe le parti de feu Hocine Aït Ahmed n’est pas due, insiste-t-on, à l’entrée ou pas du parti au gouvernement, comme on le susurre ça et là, puisque cette question a été débattue et tranchée avant même les élections législatives. «A l’unanimité nous avons décidé de ne pas intégrer le gouvernement. Donc, sur ce plan, il y a une entente. Seulement. aujourd’hui, n us sommes effectivement confrontés à un problème d’ordre fonctionnel et c’est ce qui a motivé la démission de Ali Laskri de l’instance présidentielle, le troisième membre à quitter cette dernière», note un cadre. D’aucuns estiment que le départ volontaire de Ali Laskri de l’instance présidentielle, en ce moment précis, est une erreur stratégique et politique. Cette démission vise, selon eux, à plonger le FFS dans une impasse organique, et ce, à des fins de convocation d’un congrès extraordinaire. Une option qualifiée de suicidaire pour le parti dès lors qu’il sera absent de la scène politique et surtout des débats sur la présidentielle de 2019. Les partisans d’un congrès ordinaire accusent les défenseurs d’un congrès extraordinaire de vouloir s’emparer de l’instance organisatrice du 6e congrès pour un contrôle total et sans partage de l’appareil. Ce choix est, de l’avis de Benbelkacem Belkacem, ancien militant du FFS, annonciateur d’une nouvelle forme de purge et il anticiperait sur l’échec du congrès ordinaire, voire même le viderait de sa substance. Néanmoins, cet argument est rejeté dans le fond et la forme par d’autres militants, à l'instar de Rachid Halat qui a fait l’objet d’une exclusion du parti et qui ne cesse de dénoncer une situation de déperdition ainsi qu'une politique d'exclusion qui a touché nombre de militants. Yekhlef Bouaichi, ancien député, plaide, lui, pour l’application des textes, notamment l’article 48 des statuts, qui stipule que même s’il reste moins de 3 membres à l’instance présidentielle, le congrès extraordinaire doit être convoqué sans aucune condition. Toute autre solution n’est, selon lui, que diversion et enfoncera le FFS dans une crise plus grave en mettant en danger son existence même. «Le congrès extraordinaire est statutaire et non négociable, et un congrès de refondation est une nécessite. Nous n’avons pas le droit de bafouer les lois de notre parti, nous qui ne cessons de revendiquer l’application des lois à tous les niveaux», déplorent des militants qui plaident, beaucoup plus, pour un congrès rassembleur avec la participation de tous les militants exclus afin de sauver le parti. Benbelkacem craint que cette première tempête post-Aït Ahmed risque d’être lourde de conséquences pour le parti et peut contribuer à accélérer sa décadence d’où, suggère-t-il, la mise en avant de l’intérêt général et de la médiation.
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