Après les cas d’Illizi et d'In Amenas enregistrés en janvier dernier, la rougeole a frappé durant ce mois de février 20 communes d’El Oued. 254 cas ont été enregistrés, dont deux décès d'enfants âgés de quatre et huit mois. La majorité des personnes touchées par cette maladie hautement contagieuse sont des enfants âgés de moins de 5 ans. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière rassure, par la voix de la direction de la prévention, que la situation est bien maîtrisée puisqu'une campagne de vaccination a été lancée dans la région. La direction de la prévention a déclaré à l’APS que 90% des personnes atteintes n’ont pas été vaccinées, et 63% de la population ciblée par les campagnes de vaccination contre la rougeole lancées en 2017 par le ministère du secteur à travers les structures de santé dans les 30 communes que compte la wilaya d’El Oued n’y ont pas répondu. «Ce qui amène à penser que cette vague de rougeole est à imputer au refus des familles de faire vacciner leurs enfants contre cette maladie virale contagieuse. Comme mesure préventive visant à circonscrire les foyers d’apparition de cette pathologie et éviter sa propagation, il a été procédé à la vaccination de 3000 personnes dans les zones et sites où les cas ont été signalés, touchant les milieux familiaux et scolaires», selon le même responsable qui précise que l’opération se poursuit pour toucher le plus grand nombre de personnes. Et d'ajouter qu’une campagne de rattrapage de vaccination sera lancée à compter d'aujourd'hui à travers l’ensemble des structures de santé des 30 communes de la wilaya d’El Oued, au titre de mesures préventives décidées par le ministère de la Santé afin de stopper la propagation de la maladie et essayer de rattraper les 63% de personnes n’ayant pas répondu aux précédentes campagnes de vaccination menées en milieu scolaire en 2017. A noter que cette campagne qui s’inscrit dans la stratégie nationale et mondiale de l’élimination de la rougeole, lancée en mars 2017 dans les écoles, a été boycottée par les parents suite à la désinformation concernant l’origine et l’efficacité du vaccin. Le ministère de la Santé a engagée une nouvelle campagne en décembre lors des vacances scolaires et qui s'est étalée jusqu’au 31 janvier, mais sans trop de succès. Pourtant, toutes les structures de santé ainsi que le personnel médical et paramédical ont été mobilisés pour la réussite de cette opération. De nombreuses émissions télévisuelles et radiophoniques animées par des experts ont été retransmises pour rassurer les parents sur la sécurité et l’innocuité de ce vaccin, hélas sans grand résultat. Du côté de la prévention, on regrette le manque d’engouement pour cette campagne, pourtant des coûts colossaux ont été déployés pour protéger les enfants et les adultes de ces maladies contagieuses et dangereuses pour la santé humaines, en l'occurrence la rougeole et la rubéole. Le directeur de la prévention au ministère de la Santé, Djamel Fourar, ne cesse de rappeler, à travers ses déclarations, à la presse que les deux vaccins sont préqualifiés à l’Organisation mondiale de la santé et de nombreux pays européens, notamment la France, ont rendu, depuis janvier dernier, 11 vaccins obligatoires, qui le sont déjà chez nous depuis 1969. Il a aussi rappelé que cette campagne a coûté à l’Etat 70 milliards de centimes. «Nous sommes un des premiers pays à introduire une dose supplémentaire aux écoliers», a-t-il précisé avant de signaler qu’il y a actuellement une recrudescence de la rougeole en Europe avec plusieurs décès et «notre pays n’est pas épargné par cette épidémie, voire par les décès», a averti Djamel Fourar.
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