Les cancéreux pris en charge par le centre anticancer (CAC) de Annaba sont dans une situation alarmante. L’Irinotécan, un médicament utilisé dans le traitement anticancéreux, est en rupture, avons-nous appris des malades concernés par cette pénurie. «Outre la rupture de l’Irinotécan, nous (cancéreux) sommes victimes d’une interruption inexpliquée de traitement chimiothérapique. Et lorsqu’on demande des explications à nos médecins, c’est le black-out. Ce qui aggrave notre état de santé, déjà plus que précaire», déclarent des cancéreux à Annaba. Les différents médecins contactés au niveau du CAC affirment ignorer les raisons ayant mené à l’interruption des traitements. A ce grave problème, s’ajoutent d’autres pénalisant les mêmes malades. «Les cancéreux en traitement chimiothérapique ou de radiothérapie dans le CAC de Annaba sont sujets à des perturbations des bilans biologiques. La cause en est les pannes fréquentes des machines d’analyses sinon le manque de réactifs nécessaires pour effectuer ces bilans. Vous savez qu’au CAC de Annaba nous ne sommes pas en mesure d’assurer un bilan FNS, aussi simple soit-il ?» se lamente une paramédicale relevant de cet établissement spécialisé. Bien qu’ils soient encore en grève, d’autres médecins résidents contactés pointent un doigt accusateur vers le secrétaire général du CHU de Annaba dont sa gestion, selon eux, est la première cause de cette situation. «Les responsables de notre CHU, notamment le secrétaire général, sont les premiers facteurs de blocage lorsqu’il s’agit d’équipements ou de médicaments. Sinon comment expliquer l’absence d’un scanner au niveau de toutes les unités du CHU de Annaba et parallèlement des projets très en retard, particulièrement celui du service néphrologie et hémodialyse de l’hôpital Ibn Sina, dont l’avancement avoisine un taux global de 40%», dénoncent plusieurs médecins. La dernière visite qui a mené le wali de Annaba et le directeur de la santé à l’hôpital Ibn Sina est révélatrice de la gestion catastrophique du CHU Ibn Rochd, dont le parrain du staff dirigeant est le sulfureux député Tliba Baha Eddine. «Il est de notoriété publique que c’est ce même député FLN de Annaba qui était derrière la nomination des cadres dirigeants du CHU de Annaba. Novices, sinon incompétents dans la gestion de l’un des plus importants CHU du pays, ils l’ont fait reculer au dernier rang des hôpitaux du pays. Actuellement, la responsabilité incombe au ministre de la Santé, le Pr Hasbellaoui, de les écarter est les remplacer par un staff plus compétent à l’image de son envergure. Ce ministre a déjà été applaudi lorsqu’il a imposé, contre vents et marées, sa décision d’installer le DSP de Annaba en remplacement du récalcitrant DSP de Skikda. Le Pr Hasbellaoui est contraint d’achever son œuvre en répondant à l’appel de la population locale», insistent les médecins hospitalo-universitaires. Rappelons que depuis sa mise en exploitation, le CAC de Annaba n’assure pas les hospitalisations mais se limite à prendre en charge des cures anticancéreuses. Plusieurs services, qui devaient être installés depuis, sont toujours en attente. Il en est ainsi de l’hématologie et surtout de l’immunothérapie.
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