Dans le rapport de l’ONG Transparency International, publié le 21 février, l’Algérie a enregistré un très net recul, passant de la 108e à la 115e place. Confirmant son statut de pays malade de la corruption, l’Algérie vient d’être épinglée (encore une fois) par l’ONG Transparency International (TI) dans son Indice 2017 de perception de la corruption. Dans le rapport de TI, publié le 21 février, l’Algérie a enregistré un très net recul, passant de la 108e à la 115e place. Un résultat désastreux, selon Djilali Hadjadj, président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), qui «note encore une fois, sans être surprise, qu’en matière de lutte contre la corruption, il n’y a aucun progrès pour l’Algérie, faute de volonté politique». Avec un score de 33/100, l’Algérie perd encore des points et poursuit sa dégringolade parmi les 180 pays indexés. Par rapport au classement de 2016, elle perd 4 places et 24 par rapport à celui de 2015. L’indice publié cette année révèle des faits troublants, estime l’ONG qui célèbre son 25e anniversaire. Sur le site internet de l’organisation, on explique que «malgré des actions de lutte contre la corruption à travers le monde, la plupart des pays progressent trop lentement, on constate ainsi que nombreux sont ceux qui n’ont fait que peu ou pas de progrès au cours des six dernières années». Et l’Algérie fait partie de ces pays, hélas, où l’ampleur du fardeau que représente la corruption est une sérieuse menace sur l’avenir du pays. Et en dépit des discours lénifiants sur les efforts de l’Etat pour lutter contre le fléau, en dépit des professions de foi et des bilans présentés en guise de preuves, le phénomène est catastrophique et pourrait même dépasser les indices de Transparency International, s’étant insidieusement enraciné dans la culture populaire. Sur le plan régional, le secteur public (terrain d’analyse) en Algérie est davantage corrompu qu’au Maroc (81e place mondiale) et qu’en Tunisie (74e place). En Afrique, l’Algérie arrive à la 19e place seulement, loin, très loin derrière le Botswana et les Seychelles, qui eux se hissent parmi les pays les moins corrompus au monde, respectivement à la 34e et la 36e places. Transparency International, visiblement peu satisfaite de ces résultats, puisque cette année plus des deux tiers des pays enregistrent une note inférieure à 50, la note moyenne étant de 43. L’organisation a établi aussi le rapport entre les niveaux de corruption, la défense des libertés de journalistes et l’engagement de la société civile. «Il se trouve que la quasi-totalité des journalistes tués depuis 2012 l’ont été dans des pays très corrompus», note-t-on. «Aucun activiste ou journaliste ne devrait craindre pour sa vie lorsqu’il dénonce la corruption», déclare Patricia Moreira, directrice de Transparency International. «Vu les mesures de répression qui sont actuellement exercées partout dans le monde contre la société civile et les médias, nous devons faire plus pour protéger ceux qui s’expriment ouvertement», ajoute-t-elle.
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