A Biskra, 750 professeurs du secondaire toutes matières confondues ont reçu, par voie postale, les avis de radiation du corps des enseignants. Al’instar de leurs collègues des autres wilayas, quelque 400 enseignants, majoritairement du secondaire affiliés au bureau local du Cnapeste, se sont rassemblés, hier matin, devant la direction de l’éducation de Biskra pour dénoncer la décision «illégale, arbitraire et inacceptable», selon eux, de les radier de leurs postes de travail pour leurs activités syndicales et une grève illimitée entamée le 30 janvier. Ils ont aussi exprimé leur colère et leur volonté de résister jusqu’à l’ouverture de négociations «sérieuses et officielles» avec le ministère de l’Education nationale qu’ils accusent de pratiquer la politique de «la fuite en avant et de la sourde oreille» et d’être loin des réalités du terrain et aussi de méconnaître la psychologie des travailleurs du secteur refusant «le mépris et la dictature administrative», a-t-on constaté. «A Biskra, 750 professeurs du secondaire toutes matières confondues ont reçu, par voie postale, les avis de radiation du corps des enseignants. D’autres qui n’ont pas accepté de signer les PV de réception délivrés par les directeurs des établissements les recevront incessamment. C’est une décision insensée qui jette de l’huile sur le feu, qui pousse au pourrissement et qui renforce notre détermination à ne pas céder un empan de nos revendications. Des enseignants qui ne faisaient pas grève et des élèves du secondaire nous ont rejoints pour soutenir notre mouvement. Tous les grands lycées de la wilaya de Biskra sont paralysés et le 2e trimestre semble compromis sans que les pouvoirs publics ne montrent une volonté réelle d’ouvrir des négociations et de susciter l’accalmie et la sagesse pour le bien du pays», a déclaré Fouzi Djoudi, coordinateur et président du bureau du Cnapeste de Biskra. «Je ne me soumettrai jamais à ce diktat et je préfère être radiée que de regagner ma classe dans de telles conditions indignes et dévalorisantes. Je regrette de n’être pas partie à la retraite pour ne pas être ainsi traitée après 25 ans au service dans l’éducation nationale», a confié une enseignante du lycée Si Haoues, appréciée pour ses compétences et l’amour de son métier. «Cette situation met les proviseurs des lycées dans l’embarras. Ils sont tenus de remettre les décisions administratives de radiation à des collègues avec lesquels ils travaillent depuis des années. De plus, les élèves veulent leurs enseignants et jamais ils n’accepteront des suppléants ou de nouvelles recrues sans expérience. La balle est dans le camp de la ministre de l’Education nationale qui est apparemment mal conseillée dans la gestion de cette crise», a ajouté un enseignant arborant une pancarte sur laquelle était écrit : «Professeur radié, père de famille, 18 ans d’expérience, cherche emploi dans n’importe quel secteur». A noter qu’en signe de soutien avec les enseignants radiés, des dizaines de lycéens des établissements de Biskra sont venus gonfler cette foule de manifestants. Ensemble, professeurs et apprenants, dont certains passeront les épreuves du baccalauréat en juin prochain, ont scandé toute la matinée leur désarroi commun.
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