A Saïda, des enseignants en service ont rejoint, par solidarité avec leurs collègues grévistes, le débrayage observé par la corporation depuis plus d’un mois. Pour la deuxième journée consécutive, de nombreux lycéens de Chlef ont manifesté, hier, dans les rues de la ville pour réclamer la réintégration des enseignants grévistes licenciés ainsi qu’une solution urgente au problème des cours non dispensés dans leurs établissements respectifs, suite au débrayage observé par les enseignants depuis le 30 janvier dernier. «Nous voulons non seulement la réintégration de nos enseignants licenciés mais aussi le report des examens scolaires prévus à partir de ce mardi, car nos établissements sont paralysés depuis un mois par ce mouvement de grève. Dans ces conditions, on voit mal comment on pourrait concourir à l’examen du bac qui aura lieu du 3 au 5 juin prochain et comment va faire la ministre de l’Education pour honorer ses promesses quant au rattrapage des cours non dispensés», se sont interrogés les lycéens protestataires. Ces derniers, encadrés par un important service d’ordre, ont marché dans les rues du centre-ville, dénonçant la décision du ministère de l’Education nationale de mettre fin à la relation de travail de leurs enseignants grévistes sans se soucier, selon eux, des répercussions négatives d’une telle mesure sur la scolarité des lycéens, en particulier les élèves de classe terminale appelés à subir dans trois mois l’examen du bac. Ils se sont ensuite rassemblés devant le siège de la direction de l’éducation où ils ont exposé leurs revendications au premier responsable du secteur. Alors que le conflit prend des proportions dangereuses, on a appris que des enseignants en service ont rejoint, par solidarité avec leurs collègues grévistes, le débrayage observé par la corporation depuis plus d’un mois. A Saïda, des centaines de lycéens ont observé, avant-hier matin, un sit-in devant le siège de la direction de l’éducation pour protester et dénoncer le fait qu’ils soient «abandonnés». Ces élèves, sans scolarité depuis plusieurs semaines, sont toujours dans l’expectative et attendent que la situation se dénoue. Ils sont venus de plusieurs lycées (Aïn El Hadjar, Abdelmoumen, Abi Imama ainsi que le lycée de jeunes filles) pour réclamer la réintégration de leurs anciens professeurs. «Nous sommes depuis 40 jours sans scolarité, ni devoirs ni compositions. Les stagiaires affectés dans les lycées ne maîtrisent pas le programme, ne savent pas communiquer, contrairement à nos professeurs qui ont une grande expérience», dira un lycéen de Aïn El Hadjar. Et un autre d’ajouter : «Le spectre de l’année blanche plane sur nous. Cette situation est intolérable. Les plus lésés, ce sont les pauvres, ceux dont les parents triment. Les nantis assurent des cours spéciaux à leur progéniture et nous, nous n’avons rien.» A Oud Rhiou (wilaya de Relizane), les élèves des lycées Abdelhamid Kabbati, Chouhada ainsi que ceux du technicum Houari Boumediène ont manifesté, jeudi dernier, pour dénoncer les décisions de licenciement de leurs enseignants grévistes. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour persuader les manifestants de libérer la circulation bloquée pendant des heures.
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