Près de 80% des ampoules LED disponibles sur le marché algérien seraient non conformes et présenteraient des dangers considérables sur la santé du citoyen. C’est par ces mots que le président de l’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce), le Dr Mustapha Zebdi, a voulu tirer la sonnette d’alarme sur ces produits de très large consommation. Invité au forum du quotidien El Moudjahid, il a annoncé les résultats d’une enquête menée par les membres de son association sur 8 marques d’ampoules LED répandues sur le marché algérien. Il s’agit de 6 marques importées et deux de fabrication locale. Grande surprise : seules les ampoules produites en Algérie sont conformes. «Nous avons soumis au test les échantillons prélevés sur les produits disponibles sur le marché dans 3 laboratoires différents et les résultats sont les mêmes. Les marques importées ne répondent pas aux normes requises pour assurer la sécurité du consommateur. Ces lampes LED, qui pourtant sont économiques, répandent une lumière bleue très nocive, notamment pour le système oculaire», affirme le Dr Zebdi. Dans des termes très techniques, il explique que ces lampes offrent une lumière de couleur bleue dont l’indice sur l’échelle de degré Kelvin, affiché sur les emballages sous le signe K, dépasse les 7000, au-dessus donc des normes recommandées à l’international. Il est utile de savoir que plus l’indice est élevé, plus la lampe est dangereuse. Quand il est de moins de 4000 K, les couleurs émises par la lumière de la lampe tirent vers le jaune et sont plus reposantes. Les lampes dont l’indice va de 4000 K jusqu’à 5300 K sont les plus recommandées pour les espaces de travail et de vie. La couleur émise est d’un blanc neutre et ressemble à celle du soleil. Plus on dépasse cet indice, plus la lumière est éblouissante et dangereuse, tel que c'est le cas pour les marques objet de l’enquête de l’Apoce. «L’indice Kelvin est bien indiqué sur l’étiquetage des lampes. C’est là que le consommateur doit être vigilant au moment de l’achat. Toute lampe qui dépasse les 6500 K est nocive. Les dangers de la lumière bleue sont divers. Les plus importants, prouvés par des études menées à l’étranger, sont les lésions de la rétine et du cristallin, notamment chez les enfants en bas âge dont le cristallin n’est pas encore bien développé. Sont également cités des cas de fatigue, de sécheresse oculaire, de vieillissement de la peau et même des cas de cancer cutané et oculaire. Aujourd’hui, nous ne sommes plus uniquement face aux risques microbiologiques des aliments qui se manifestent par des intoxications. Il est aujourd’hui question de risque photobiologique, qui ne se manifeste pas de manière instantanée mais à long terme», ajoute le président de l’Apoce qui annonce que les résultats de cette enquête ont été transmis au ministère du Commerce et à l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l'énergie (Aprue) qui sont en train de mener leur propre enquête. Le Dr Zebdi a tenu à alerter encore une fois contre ce danger silencieux et n’a pas caché son souhait de réaliser un spot publicitaire pour mieux sensibiliser le consommateur.
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