Malgré le froid glacial de ces derniers jours, plusieurs salles d’hospitalisation de l’EPH de Bordj Menaïel, dans la wilaya de Boumerdès, sont dépourvues de chauffage. Ce problème se pose aussi bien au service des urgences médico-chirurgicales qu’au niveau du bloc de médecine interne femmes. «Cela fait 10 jours qu’on grelotte de froid. Les radiateurs à eau chaude ne fonctionnent pas. On dit qu’il y a eu une panne au niveau de la chaudière, mais je me demande pourquoi on ne l’a pas encore réparée», fulmine un sexagénaire cloué au lit depuis cinq jours aux urgences. Son fils, qui lui fait office de garde malade, affirme que le froid se fait durement ressentir la nuit. «On nous a donné une seule couette. En plus, on nous interdit de ramener de la literie de la maison. Les infirmiers disent avoir signalé le problème du chauffage à la direction. On attend», dit-il. Le service des urgences compte une quarantaine de lits, dont 24 au niveau de la partie médecine. Bien qu’elles soient très exiguës, certaines salles abritent 4 malades. Le manque de place astreint les gardes malades à veiller toute la nuit. Même situation au service de médecine interne femmes, qui compte 3 salles d’hospitalisation, dont chacune abrite 8 lits. Là aussi, on se plaint du froid. Outre la défaillance du système de chauffage, les patientes nous montrent une fenêtre qu’elles maintiennent fermée à l’aide d’une fourchette. «Le froid pénètre de partout. On nous a promis de réparer le chauffage aujourd’hui, en vain. Cet hôpital n’a de tel que le nom. A ce jour, aucun médecin n’est venu voir ma mère. On a tout fait à l’extérieur : le scanner, l’échographie, les analyses sanguines, etc. Les médecins ne rendent jamais visite aux malades pour les rassurer, ils consultent juste leurs dossiers», dénonce-t-elle. Réalisé dans les années 1970, l’hôpital de Bordj Menaïel arrive à saturation. Cette infrastructure couvre une population de 300 000 habitants, répartie à travers 9 communes. Son extension est devenue plus qu’une nécessité pour améliorer la prise en charge des patients. Mais la politique d’austérité adoptée par les pouvoirs publics semble n’épargner aucun secteur. La preuve en est le retard pris pour l’ouverture du nouveau bloc opératoire, achevé depuis plus de quatre mois. Le bloc aura coûté plus de 60 milliards de centimes au Trésor public, mais l’acquisition des équipements nécessaires à son fonctionnement se fait toujours attendre.
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