jeudi 1 mars 2018

Une ministre du gouvernement espagnol dans l’œil du cyclone

Pressentie pour prendre le portefeuille de l’Economie, la ministre espagnole de l’Agriculture  est dans l’œil du cyclone. Et pour cause ! Isabel García Tejerina se trouve être au cœur d’un scandale où conflits d’intérêts cohabitent joyeusement avec corruption internationale. Directrice de la planification stratégique chez Fertiberia, (géant espagnol des fertilisants) filiale du Groupe Vilar Mir  (de septembre 2004 à février 2012), directrice (entre août 2005 et février 2012) de Fertial SPA, la société mixte algérienne, García Tejerina est mise en joue par les magistrats du 5e pôle pénal de l’Audiencia Nacional — tribunal à compétence nationale et internationale de Madrid — qui enquêtent sur des pots-de-vin de plus de 18 millions d’euros offerts à des cadres et hauts dirigeants algériens en échange des services de «médiation» pour l’obtention de licences pour la construction de l’usine d’ammoniac et d’urée d’Arzew (contrat signé en juin 2007, d’un montant de 315 millions d’euros) et pour obtenir le contrôle majoritaire de l’actionnariat de Alzofert/Annaba (66% des actions) et Fertial d’Arzew, rachetées deux ans auparavant par Fertiberia. La ministre espagnole, par écrit et par l’intermédiaire de son cabinet, assurant n’avoir jamais  rencontré «ni les militaires ni aucun des membres du complot présumé» et qu’elle «n’a jamais eu aucun contact» avec eux. Dans le registre des conflits d’intérêts, 38 eurodéputés ont exigé la «démission immédiate» de la ministre accusée d’être le «cheval de Troie de Villar Mir» et du lobby des fertilisants au Conseil européen. La lettre a été signée par les députés de cinq groupes parlementaires, en tête desquels se trouvent ceux de la gauche unitaire européenne (GUE), des Verts, de l’Alliance des démocrates et des libéraux (ADLE), du Groupe européen pour la liberté et la démocratie directe (EFDD) et du Groupe socialiste et démocrate (S&D). García Tejerina passe pour être la ministre la «plus riche» du gouvernement Rajoy avec ses actions et participations dans Iberdrola, propriétaire par ailleurs d’une centrale photovoltaïque, détentrice de participations dans les sociétés Santander, Telefónica, Pharma Mar, et d’un généreux parc immobilier.  

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