Les césariennes deviennent récurrentes en Algérie. Dans plusieurs cas, elles dépassent l’accouchement normal en pourcentage des femmes admises dans un même établissement. Avez-vous pris connaissance de ce phénomène ? Et quelle a été la réaction du ministère ?
Tout acte médical renvoie à une expertise médicale qui ne saurait être le fait d’une démarche administrative. L’administration de la santé ne peut pas se substituer aux organes compétents en matière de déontologie médicale, car l’indication établie par un médecin, un obstétricien en l’occurrence, ne peut être évaluée que par ses pairs ayant une compétence égale ou supérieure compte tenu de la spécificité de la pratique médicale.
Cependant, des orientations ont été données et une étude sur les causes de la mortalité maternelle a été engagée par le ministère avec l’aide d’experts internationaux.
Les résultats de cette étude serviront non seulement à consolider les programmes intégrés de prise en charge de la santé maternelle et infantile, mais aussi à faire toute la lumière sur les causes évitables et à lutter contre les perversités constatées, notamment par le biais des sections ordinales.
Comment sont régies ces cliniques privées ? Et comment faites-vous pour vous assurer de la disponibilité des moyens humains et matériels dans ces établissements ?
Les conclusions de l’enquête, qui a touché tous les établissements du secteur privé, seront connues dans les jours qui viennent. En attendant, beaucoup de dysfonctionnements ont été enregistrés concernant aussi bien l’aspect infrastructurel que les équipements, le personnel et l’extension illégale des activités. Beaucoup de ces dysfonctionnements sont le fait d’une réglementation insuffisante.
Les textes d’application, qui seront mis en œuvre dès la promulgation de la nouvelle loi sanitaire, permettront de mieux encadrer les modalités de renouvellement des agréments et des conditions d’exercice, avec notamment un nouveau cahier des charges basé sur le principe de la concession de services publics et des obligations qui en découlent.
Vous nous avez déclaré que sept cliniques privées à Alger seront fermées par le ministère de la Santé. Pourquoi ? Et y a-t-il d’autres décisions prévues ?
Le ministre a annoncé ce chiffre à partir de la ville de Annaba où il était en inspection la veille de l’Aïd El Fitr. Effectivement, le premier communiqué du ministère annonçait les premières mesures issues de l’enquête qui a ciblé tous les établissements privés du pays, mais ce communiqué annonçait aussi que la synthèse globale serait rendue publique dès la fin de l’exploitation des rapports d’inspection émanant de toutes les wilayas du pays.
Pour revenir à votre question, des dizaines de mesures seront annoncées et porteront aussi bien sur des fermetures définitives que sur des fermetures provisoires en plus des avertissements qui seront adressés. Même si la règle veut que nul n’est censé ignorer la loi, la démarche du ministère s’inscrit, de manière globale, dans une logique de pédagogie et d’accompagnement pour améliorer la mise en conformité et renforcer le respect des règles de déontologie.
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