mercredi 1 juillet 2015

La grande détresse des cancéreux

Des malades programmés pour des séances de radiothérapie ont été renvoyés suite à une panne au niveau de l’accélérateur.
Le service de radiothérapie au centre anticancer Pierre et Marie Curie (CPMC) connaît depuis quelques jours une forte effervescence. Une situation qui risque de s’aggraver, si l’on se réfère au registre des rendez-vous qui s’étalent, sans honte aucune, jusqu’à mars 2016. Des patients programmés pour des séances de radiothérapie ont été renvoyés suite à une panne au niveau de l’accélérateur. Une panne qui semble durer dans le temps et qui a provoqué hier la colère de plus d’une dizaine de patients qui ont exprimé leur mécontentement auprès des responsables du service et de la direction générale de l’établissement.

Cette dernière n’a pas pu apporter de solution dans l’immédiat, car la pièce de rechange est indisponible pour le moment. Il s’agit, selon le directeur de la communication au CPMC, M. Azzouz, d’un problème lié à «une déficience de l’extracteur spécifique à l’accélérateur. La pièce sera incessamment achetée pour être placée», rassure M. Azzouz.

Mais en attendant, les traitements sont interrompus et le nombre de malades augmente. Devant cet état de fait, les patients perdent patience vu l’aggravation de leur cas. Ils sont des dizaines d’hommes et de femmes à vivre ce calvaire et de nombreuses familles algériennes en pâtissent. Nombreux sont les malades qui meurent, sans avoir accès à ces soins tant demandés et indispensables pour améliorer leur état de santé. Une situation qui ne paraît pas trop déranger les responsables du service.

L’orientation vers d’autres services est quasiment impossible, puisque les services de radiothérapie de Blida, de Aïn Naâdja (l’hôpital de l’armée) et autres sont saturation. Opérée du sein et prise en charge en oncologie pour des cures de chimiothérapie au CPMC, une jeune femme de 35 ans, habitant Hussein Dey, a pu avoir son rendez-vous de radiothérapie au CPMC mais pour le 10 février 2016. Il s’agit bien d’un rendez-vous pour une consultation en radiothérapie.

L’entame du traitement ne peut intervenir que des semaines, voire des mois, plus tard. Soit une année après son traitement conservateur. A-t-elle réellement une chance de s’en sortir, surtout que sa mère est décédée d’un cancer du sein ? Pourquoi ces cas précis de cancers dans la famile ne bénéficient-ils pas d’une prise en charge spécifique ? Autant de questions qui resteront bien sûr sans réponse.

D’ailleurs, il est établi depuis quelques années, en Algérie, que 80% des patients atteints de cancer meurent avant leur rendez-vous de radiothérapie. Un drame pour un Etat qui a investi des milliards de dollars dans les équipements, mais qui sont malheureusement loin d’être efficaces. L’absence d’une politique de maintenance efficace des appareils de radiothérapie contribue énormément à ce désarroi national. Mais il n’y a pas que cela.

Le manque de traitement de radiothérapie à travers le pays ne semble pas connaître de solution de sitôt, malgré toutes les déclarations et les promesses des ministres qui se sont succédé et les moyens colossaux investis par l’Etat. En fin de journée, nous apprenons que, sur intervention du ministre de la Santé, l’appareil est en cours de réparation. Certains patients, qui attendent depuis un moment, devaient être traités hier soir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire