mardi 4 août 2015

Phénomène météorologique inédit : Brume rouge sur In Salah

D’impressionnantes images d’une brume de sable rouge opaque qui s’est abattue, lundi matin, sur In Salah ont circulé sur les réseaux sociaux montrant un visage inédit de cette ville saharienne.
Le voile jaunâtre nommé «n’gouya», un hôte pourtant habituel du mois d’août, a pris une nouvelle apparence, cette année, marquant sa présence par une forte densité de particules de sable d’un rouge éclatant. Visibilité quasi nulle, paralysie apparente, activité réduite au minimum tout au long de la journée d’hier.

Un vent appelé «n’gouya»

On la connaissait pour être à la croisée de puissants couloirs de vent, on la connaissait pour être un des coins les plus chauds au monde, mais le 3 août 2015 fera sûrement date. «De mémoire d’homme, nous n’avons jamais connu une brume pareille, j’ai 52 ans et je peux témoigner qu’In Salah n’a pas vécu pareil phénomène météorologique depuis plusieurs décennies.» Le témoignage est de Djamel Addoun, le photographe de Sahat Somoud, qui a immortalisé la contestation citoyenne antigaz de schiste, qui vient de boucler son 200e jour.

Dès l’arrivée du nuage, direction sud-nord, jaune rosé en tout début de matinée, témoigne notre photographe, «j’ai commencé à prendre les premières photos pour capter ce moment unique, mais je voyais que le nuage s’épaississait, ses particules de grains de sable très fins devenaient plus denses et prenaient une teinte rougeâtre inhabituelle».

Ce voile de poussière, appelé n’gouya, qui vient du Tanezrouft dans la direction de Tamanrasset, est tout à fait saisonnier et peut durer plusieurs jours, mais «cette fois-ci, il est trop dense», selon Djamel qui ajoute qu’«il n’y a pas eu d’activité de vent ni autant de chaleur que le jour où Noureddine Bedoui a dû attendre la tombée de la nuit pour venir installer le wali délégué». Juste 46°C, c’est supportable !

Ce 3 août a donc été marqué par la venue d’un gros nuage qu’on voyait arriver de loin pour s’abattre sur Tit, In Ghar et In Salah. Outre sa couleur inhabituelle, ce voile qui avait l’habitude d’amplifier les rayons du soleil plongeant In Salah dans la suffocation, un effet de serre n’a pas rehaussé les températures, sans doute parce qu’il vient après les orages survenus au sud de Tidikelt et au Hoggar. Ces particules ont en revanche indisposé les habitants, causant une gêne respiratoire qui s’est prolongée jusqu’en soirée. Un phénomène qui n’a bizarrement pas été commenté par les services météorologiques de Tamanrasset que nous avons essayé de joindre à maintes reprises.  
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire