Les mesures prises par le ministère de tutelle pour faire face à la lourde maladie dont souffre le système de santé touchent l’ensemble des démembrements de ce secteur depuis les directions de la santé jusqu’aux services de soins en passant par la prise en charge des malades dans les établissements hospitaliers, l’organisation de ces derniers ainsi que des établissements de santé privés.
Une batterie de mesures urgentes déjà lancées et beaucoup ont déjà été mises à exécution. Parmi les plus urgentes, celles destinées à réhabiliter le service public à travers un feuille de route de 24 points que les directions de la santé publique (DSP) sont sommées d’exécuter dans l’immédiat.
Il s’agit entre autres de la réorganisation des services d’urgence autour de la gestion du flux, du tri et de la prise en charge immédiate des urgences vitales et de la redynamisation du comité de garde et des urgences, ainsi que du renforcement de ces unités en ressources humaines et moyens matériels.
Il est également question de rendre obligatoire l’affichage de la liste de gardes pour que les usagers de la santé en soient informés, de réglementer les visites aux malades, de faire en sorte que les usagers soient accueillis et informés par des professionnels de la santé et non pas par des agents de sécurité, de réaménager les cuisines selon les normes et de mettre en place un dispositif de contrôle d’hygiène permanent des lieux, des repas et des personnes, de réaménager les parkings de manière à fluidifier la circulation dans les hôpitaux, lesquels doivent être dotés d’un éclairage adéquat.
Disponibilité des médicaments
Dans cette feuille de route adressée aux 48 directeurs de la santé, il est exigé la disponibilité et la distribution des médicaments, sérums et vaccins, d’assurer les commandes de ces derniers dans les délais requis, de planifier les besoins par établissement et par service, de veiller au port des tenues et des badges réglementaires, au strict respect des horaires de travail et des rendez-vous des malades et de régulariser de manière permanente les rémunérations et les salaires du personnel.
Le ministère de la santé a par ailleurs lancé des opérations d’assainissement des carrières, de la gestion financière et de la facilitation de l’accès aux consultations spécialisées. Si les deux premières mesures concernent la gestion interne des établissements et de la ressource humaine, le troisième plan touche directement les malades puisqu’il vise à améliorer l’accès aux soins.
Ainsi, il est décidé l’externalisation et le renforcement des consultations spécialisées au niveau des polycliniques, la réduction des délais des rendez-vous d’exploration et de thérapie, le développement des soins à domicile ainsi que des unités mobiles dans les zones éparses du Sud et des Hauts-Plateaux. Il est décidé aussi la signature de conventions entre les établissements publics et les médecins spécialistes privés, notamment les gynécologues.
En matière de gestion des établissements, il est fait obligation aux responsables de ces derniers de tenir un tableau de bord permettant à l’ordonnateur une évaluation des actes de gestion et des activités de santé ainsi que la tenue régulière des réunions et des registres des organes consultatifs et délibérants et des différents comités, à savoir les comités du médicament, de l’hygiène et de la sécurité, d’urgence et de lutte contre les maladie nosocomiales, avec comme objectif de passer d’un financement de structure à un financement d’activité.
Par ailleurs, le ministère a décidé de créer dans chaque établissement de santé une pharmacie hospitalière tenue par un pharmacien, ayant pour missions l’élaboration de la nomenclature des médicaments de l’établissement et sa validation par le comité du médicament, et de s’assurer de la disponibilité permanente des produits pharmaceutiques.
En ce qui concerne les gardes et les urgences, il est exigé l’amélioration de la qualité des prestations médicales par le renforcement des moyens du plateau technique et par la disponibilité des médicaments, l’amélioration de l’accessibilité aux soins par la réorganisation du réseau des urgences hospitalières en relation avec les urgences de proximité à travers les polycliniques et les services hospitaliers, la garantie de la sécurité des biens et des personnes et l’accueil par des personnes formées.
D’autres mesures sont prévues à court et moyen termes, à savoir la relance et le renforcement des programmes de prévention des maladies à propagation internationale et des projets d’investissement en accélérant le rythme de réalisation en cours, le lancement de l’ensemble des projets inscrits, la levée des contraintes, l’accompagnement technique, la réalisation de nouveaux centres hospitalo-universitaires, la réception et mise en service des établissements publics de santé, notamment les centres anticancer.
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