La restructuration des Services de renseignement ne suscite pas les mêmes réactions des anciens militaires. Entre manque d’informations et réserves dues au passé, ceux qui ont accepté de livrer leur opinion ont préféré aller à l’essentiel : les changements opérés au sein du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) sont «naturels» et «ont suivi l’ordre normal» des choses. Pour Mohamed Khelfaoui, ancien colonel du DRS, les changements en cours sont «normaux» et vont dans le sens de «démythifier» le DRS. «Sous Bouteflika ou tout autre président, il était temps que les Services secrets soient restructurés», indique l’ancien officier, qui considère que «confier les Services secrets à un seul service facilitera la préparation à la prise de décision politique». Un avis que partage Benamar Bendjema, colonel à la retraite, qui a notamment servi, ces dernières années, comme expert au Centre de recherche et d’études sur la sécurité au Sahel. «A mon humble avis, c’est une bonne chose que les Services secrets soient entre les mains d’un civil», dit-il. «Il y a, je pense, une volonté d’aller vers un fonctionnement réellement civil de l’Etat. L’armée est ainsi éoignée du terrain politique», ajoute M. Bendjema. Par contre, cette réorganisation ne garantit pas forcément la disparition de la police politique. «La police politique est avant tout une pratique et non une institution», admet Mohamed Khelfaoui. «Certains hommes politiques disent que le DRS est le premier parti politique du pays. J’ai dit que, normalement, ce sont tous les Algériens qui doivent se sentir concernés par la sécurité de leur pays», ajoute-t-il. D’autres anciens militaires, qui ont préféré parler sous le sceau de l’anonymat, sont plus réticents : «Seul un régime démocratique peut faire disparaître la police politique.»
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