Le baroudeur bien connu durant la guerre de Libération nationale, le commandant Yaha Si Abdelhafidh, s’est éteint, hier à Paris, à l’âge de 82 ans, des suites d’une longue maladie. Celui qui était nommé par ses compagnons maquisards Si El Hafidh a pris deux fois le maquis, car il avait un attachement farouche pour son pays. Il a ainsi combattu le colonialisme, et ce, avant de mener un autre combat pour la liberté et la démocratie après l’indépendance de l’Algérie. Ce maquisard est né le 26 janvier 1933 à Ath Atsou, un petit village perché sur les majestueux monts du Djurdjura, dans la commune d’Iferhounen, à 60 km au sud-est de Tizi Ouzou. Il fait ses premiers pas dans le militantisme au PPA qui était, selon lui, le plus radical des partis nationalistes. Durant la guerre de Libération nationale, il était aux côtés de Mohand Oulhadj. Il assurait le commandement de Tizi Ouzou qui abritait le PC de la wilaya. Si El Hafidh a été également cofondateur du FFS en 1963 avant de se s’exiler, au milieu des années 1960, en France. Après l’ouverture démocratique, en 1989, il y retourne en Algérie. Dans sont livre FFS contre dictature de la résistance armée à l’opposition politique sorti aux Editions Koukou, Si El Hafidh témoigne : «Le colonel Mohand Oulhadj est l’un des rares chefs de wilaya, avec le colonel Youcef Khatib de la Wilaya IV, à avoir gardé le commandement de leur Région historique. Aux premières heures de la matinée de ce 29 septembre 1963, Smaïl Ouguemoun dépose au PC, à Tizi Ouzou, les déclarations du FFS. Quelques instants après, le commandant Mohamed Zerguini arrive d’Alger dans une voiture flambant neuf. Il est venu pour informer le pouvoir de ce qui allait se passer à Tizi Ouzou. A peine descendu de son véhicule, je lui tends quelques déclarations et lui lance en arabe : – Lis Ya Zerguini !!! D’une voix chevrotante, il bredouille : – Que Dieu nous protège… Je lui réplique : – Arrête ta démagogie. Quand vous étiez rentrés au pays, vous nous répétiez que nous étions tous des frères, avant de nous bombarder au canon. Je te mets sur le champ aux arrêts. Jusqu’à l’arrivée de Si Mohand Oulhadj. Vers 10h, Me Mourad Oussedik monte sur l’estrade dressée devant la mairie. Face à une assistance nombreuse, il lit, d’un ton solennel, la déclaration de proclamation du FFS. Mohand Oulhadj et Hocine Aït Ahmed lui succèdent pour dresser un implacable réquisitoire contre les usurpateurs.» Le regretté Si El Hafidh disait aussi que les anciens maquisards avaient plus à faire en 1962 que pendant les durs moments des maquis. Dans les colonnes d’El Watan du 21 octobre 2012, il nous a confié : «Moi, je suis opposant aujourd’hui, demain et je le demeure toujours contre la compromission avec le pouvoir.»
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