jeudi 5 mai 2016

L’entreprise italienne Ferretti écartée, une belge arrive

L’entreprise italienne Ferretti a été remerciée. Mécontente, elle prépare un dossier pour ester en justice la partie algérienne, d’autant plus qu’elle sera remplacée par un opérateur belge. Le complexe sidérurgique d’El Hadjar ne redémarrera pas à la fin du mois en cours, tel que promis par les différents responsables et ministres, dont le président du groupe Imétal, Kamel Djoudi. En charge de la rénovation du haut fourneau (HF), l’entreprise italienne Ferretti a été remerciée. Mécontente, cette dernière prépare actuellement un dossier pour ester en justice la partie algérienne, d’autant qu’elle sera remplacée par une autre entreprise belge, avons-nous appris de sources proches du dossier. «Cette situation témoigne, on ne peut mieux, de la mauvaise gestion et des limites du groupe Imétal dans le choix des entreprises en charge du grand chantier du complexe d’El Hadjar. Ce qui génère une dilapidation d’argent et de temps, sachant que pour installer une entreprise étrangère en Algérie, il faut au moins deux mois. Quant à l’arbitrage économique, l’Algérie est connue pour sa faiblesse dans ce domaine où rarement elle remporte ses procès», tonnent les cadres du complexe sidérurgique. Encore une fois, le délai de la reprise de la production, donné par Kamel Djoudi, pourra se faire attendre plusieurs autres mois. Ainsi, depuis le 7 octobre 2015, l’usine n’a réalisé aucune production encore moins commercialisé un quelconque produit, déplorent les mêmes travailleurs. Annoncée en grande pompe, la récupération des actifs d’ArcelorMittal en Algérie, transférés au groupe public Imétal, s’est avérée un échec cuisant bien qu’un plan d’investissement de près d’un milliard de dollars ait accompagné cette décision. Six mois après, les installations sont à l’arrêt et les sidérurgistes sont pratiquement en chômage technique. Les engagements se sont limités à un effet d’annonce. En effet, le PDG d’Imétal n’ignore certainement pas que le complexe d’El Hadjar est toujours dénommé ArcelorMittal Algérie (AMA) et son registre du commerce est au nom de AMA. Ce qui implique logiquement qu’il détient toujours les 49% des actifs et Mukund Kulkarni est son directeur général de l’usine. Il vient d’ailleurs de percevoir son salaire sans fournir le moindre effort. Mieux encore, le CPE que préside Abdelmalek Sellal n’a pas jusque-là validé officiellement la reprise des actions d’ArcelorMittal par la partie algérienne. Ainsi, jusqu’à hier, le complexe n’a rien produit, pis encore, la direction générale arrive difficilement à assurer le salaire des travailleurs, estimé à 500 millions de dinars. Etant donné que les 355 millions de dollars déboursés par la BEA au titre de l’exploitation sont déjà consommés, sans pour autant produire une seule barre de rond à béton, l’Etat a encore une fois déboursé 6 milliards de dinars. Validée par le CPE, cette enveloppe est destinée à couvrir les salaires et l’importation du coke et les demi-produits, tels que les billettes et les brames pour approvisionner les chaînes de production en aval de l’HF. Comble de l’ironie, le PDG d’Imétal, lors de sa dernière visite au complexe d’El Hadjar, en léthargie, a déclaré : «Dans le cadre de l’intégration nationale, nous avons reçu des représentants de constructeurs automobiles. Ils nous ont sollicités pour la fabrication de châssis pour leurs véhicules. Nous leur avons assuré que nous sommes en mesure de fabriquer ce type de produits au niveau du complexe d’El Hadjar.» Au même titre que celui du complexe d’El Hadjar, d’autres dossiers, dont Kamel Djoudi est en charge, ont été caractérisés par un échec total. Il en est ainsi de la réorganisation du groupe Imétal qui, depuis sa création en février 2015, n’a pas été juridiquement, concrétisée jusqu’à ce jour. «Finalisée fin décembre 2015, la restructuration du secteur de la sidérurgie et de la métallurgie n’a pas respecté les dispositions prévues par l’article 744 et suite… du code du commerce, de même que la résolution du CPE relative aux opérations de transfert, de fusion-absorption… Le groupe Imétal déclare la fin de l’existence de ses entreprises au 31 décembre 2015 et procède au transfert de ses filiales en violation flagrante des lois de la République. Une cessation d’existence d’une société doit être suivie simultanément par la création d’une autre entité juridiquement viable dans le souci d’encadrer le patrimoine et le personnel existants. Dissoutes, ces unités activent actuellement de fait et non de droit», dénonce un commissaire aux comptes invalidant la modification à plusieurs reprises des PV d’assemblées générales extraordinaires (AGEx). Et si pour Batimétal, le PDG a été limogé pour le retard constaté sur les chantiers relevant du ministère de la Défense nationale (MDN), il n’en est pas de même au groupe Imétal qui semble confirmer la politique des deux poids deux mesures au ministère de Bouchouareb.         

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire