Le congrès du RND verra la participation de 1600 congressistes, dont 500 militantes, représentant 30% des adhérents. Deux candidats sont en course pour le poste de secrétaire général. L’élection se déroulera, pour la première fois, à bulletins secrets. Le congrès extraordinaire du Rassemblement national démocratique (RND), qui s’ouvrira aujourd’hui, s’annonce houleux. Les opposants à Ahmed Ouyahia ne lâchent pas prise. Déboutés dans un premier temps par le ministère de l’Intérieur, qui avait rejeté leur demande d’interdiction de la tenue de ces assises, voilà qu’hier les redresseurs sont revenus à la charge en déposant une plainte auprès du Conseil d’Etat. Que réclament les frondeurs à la veille de la tenue du congrès du parti ? Quatre requêtes en référé ont été introduites au niveau du Conseil de l’Etat. La première vise à empêcher la tenue du congrès extraordinaire du RND, jugé illégal car il serait entaché, selon eux, de plusieurs irrégularités, entre autres la violation des statuts et du règlement intérieur du parti. «Ce congrès devrait avoir comme seul ordre du jour l’élection d’un secrétaire général du parti. Or, Ouyahia veut le transformer en congrès ordinaire. Une démarche qui lui ouvre le droit d’apporter des changements à la composante du bureau et du conseil national. Fait que nous contestons car c’est contraire aux statuts du parti», note Smati Zoghbi, l’un des opposants à Ouyahia. La deuxième requête porte sur l’étude de l’affaire dans le fond. Le Conseil d’Etat doit, selon M. Zoghbi, statuer sur le différend opposant les deux parties. Quant à la troisième requête, elle porte sur l’invalidation des résultats du congrès. Enfin, les redresseurs ont introduit une dernière plainte contre Ouyahia pour avoir rejeté le dossier de candidature de Arezki Djaafri. «De quel droit Ouyahia, qui est candidat au même titre que M. Djaafri, se prononce sur la candidature de ce dernier ?» s’exclament les redresseurs. Faut-il rappeler qu’il y a une quinzaine de jours, un groupe d’une trentaine de militants du RND, à leur tête Tayeb Zitouni et Nouria Hafsi, ont manifesté leur opposition à l’équipe dirigeante du RND. Ces frondeurs, qui n’en sont pas à leur première action puisqu’ils ont agit de la même manière en 2013, ont adressé une requête au premier responsable de l’administration pour interdire la tenue du congrès. Mais leur requête n’a pas trouvé d’écho favorable puisque le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, les a renvoyés vers la justice. «Je ne comprends pas cette tendance à vouloir s’adresser à chaque fois à l’administration pour régler ces questions. Il y a d’autres instances habilitées à statuer sur cela», a déclaré le ministre. Ainsi, les redresseurs perdent la première bataille mais ne baissent pas les bras. Pour eux, le congrès n’est pas une fin en soi. Leur but, expliquent-ils, est le long terme ! De leur côté, les proches d’Ouyahia accusent les redresseurs de vouloir «casser» le parti afin qu’il ne puisse pas jouer un rôle essentiel dans le contexte difficile que vit le pays. Seddik Chihab, membre de la direction du RND, estime que ce groupe minoritaire au sein du RND est instrumentalisé par des personnes externes au parti. «Nous avons, comme dans tous les partis, de petits problèmes mais les redresseurs sont actionnés pour maintenir en permanence la pression et entraîner le parti dans un engrenage. Leur mouvement est un prétexte pour pérenniser ces actions», affirme-t-il en invitant la base militante du parti à faire preuve de vigilance tout en dépassant les clivages, les malentendus et les manquements qui interviennent au niveau des wilayas. «Nous sommes pour l’expression démocratique, mais contre tout agissement qui risque de porter atteinte à l’âme du RND. Nous n’avons pas peur de ce groupuscule car il n’a pas un ancrage au sein du parti», assure M. Chihab. Pour sa part, Ahmed Ouyahia a, dans un message, invité ses adversaires à exposer leurs vues lors du congrès extraordinaire où ils seront face à la majorité. «Désormais, il ne sera plus toléré qu’un groupe de quelques personnes ou une quelconque minorité vienne imposer ses volontés au sein du RND», avait menacé Ouyahia. Notons que le congrès du RND verra la participation de 1600 congressistes, dont 500 militantes, représentant les 30% des adhérents du parti. Deux candidats sont en course pour le poste de secrétaire général. L’élection se déroulera, pour la première fois, à bulletins secrets.
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