mercredi 1 juin 2016

«Nous sommes à la limite du déni de justice»

Déni de justice», «volonté d’humiliation» et «scandale»… L’avocat Khaled Bourayou ne lésine pas sur les qualificatifs pour dénoncer le sort réservé au général à la retraite, Hocine Benhadid, maintenu en détention provisoire depuis  octobre 2015. «Il n’y a aucune nouvelle. Nous sommes à la limite du déni de justice. Un prévenu qui attend d’être jugé depuis huit mois est une preuve supplémentaire de la situation dans laquelle se trouve actuellement le système judiciaire algérien», déplore l’avocat. Pour Khaled Bourayou, cette affaire démontre, encore une fois, que «la justice est devenue un instrument de répression à l’égard d’un homme qui a osé prononcer quelques noms de décideurs dans ce pays et qui a alerté sur le fonctionnement des institutions du pays». «On a diabolisé cette affaire. C’est un scandale. La détention provisoire devient la condamnation d’un homme honnête qui a tout donné pour ce pays et auquel on veut imposer un châtiment pour avoir cité deux ou trois noms», déclare-t-il. Rappelant que l’affaire n’a pas évolué d’un iota depuis l’arrestation du général, dans la mesure où aucun témoin n’est entendu et aucune preuve n’est confirmée, l’avocat estime également que «la justice est devenue un centre d’humiliation». «Si la justice reste dans cette situation, les droits fondamentaux des citoyens, le droit d’expression et les droits des justiciables particulièrement ne seront pas garantis», regrette-t-il, précisant que le contenu de la dernière Constitution, présentée comme une avancée, «est un simple effet d’annonce». «Les droits sont menacés. Le système judiciaire algérien s’en prend aux innocents au lieu de poursuivre ceux qui ont dilapidé et volé l’argent du peuple. Ce n’est pas un réquisitoire que je fais, c’est une vérité», martèle-t-il. Pour rappel, les avocats du général Hocine Benhadid avaient introduit une nouvelle demande de liberté provisoire de leur client qui a été rejetée par le juge d’instruction et la chambre d’accusation. Arrêté en octobre 2015, tandis qu’il revenait d’un tribunal où il assistait au procès de son fils, Hocine Benhadid a été accusé de «tentative de démoralisation de l’armée» suite à des déclarations faites à la chaîne Radio M.             

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