mardi 26 septembre 2017

«C’est l’effet des rumeurs !»

La flambée du marché parallèle de la devise est due, selon le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, «aux rumeurs» sur les conséquences du recours à la planche à billets. «A quelques mètres d’ici, il y a la place du square, où se trouve le plus important marché parallèle de la devise. Il y a une augmentation en flèche de la valeur de l’euro face au dinar en raison des rumeurs», dénonçait-il, à l’occasion de la présentation, hier, du plan d’action du gouvernement devant les membres du Conseil de la nation. Dans la foulée, le premier responsable du gouvernement tente de rassurer l’opinion. «L’Etat n’est pas gouverné par la rumeur. Nous allons appliquer ce que nous avons décidé. Le taux de change de la devise est fixé par la Banque d’Algérie. Celui qui veut acheter est libre de le faire, mais demain il va revendre et il reviendra», lance-t-il. L’euro, rappelons-le, a connu une importante hausse face au dinar durant cette semaine sur le marché parallèle, dépassant la barre des 200 DA pour 1 euro. En faisant cette précision, Ahmed Ouyahia défend à nouveau sa démarche en choisissant de nouveaux arguments. Selon lui, le recours au financement non conventionnel «n’est pas un choix, mais une obligation» dictée par la situation économique et financière du pays. «Si on n’avait pas fait ce choix, en novembre prochain même les Parlementaires ne seraient pas payés», déclare-t-il. Poursuivant, il brosse un tableau très sombre de la situation, en affirmant que cette crise aurait pu «provoquer un arrêt brutal de l’économie nationale». «Et nous avons vécu cette expérience dans les années 1980 et nous connaissons ses conséquences», martèle-t-il. Des projets gelés dans l’éducation et la santé «L’absence des ressources financières, ajoute-t-il, a contraint le gouvernement à geler des projets inscrits dans les secteurs de l’éducation et de la santé.» «Il y a même une entreprise privée qui a réalisé des projets pour l’Etat qui n’a pas été payée depuis deux ans et demi. Certaines sociétés ont même déclaré faillite», lance-t-il. Le fait d’emprunter, explique-t-il, auprès de la Banque centrale, signifie «la conservation de la décision» qui permettra au pays de redresser son économie. Le gouvernement, indique-t-il, table sur l’adoption, «dans dix à quinze jours, de l’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit par le Parlement», afin, enchaîne-t-il, «de mettre en œuvre plusieurs mesures pour mener à bien la prochaine étape visant à garantir la pérennité du développement économique du pays». «Le gouvernement tient à expliquer clairement ces vérités afin de mettre tout un chacun face à la réalité et l’impliquer dans le processus de redynamisation de l’économie nationale», soutient-t-il. Dans la foulée, il insiste sur l’importance de la prospection des lois et textes réglementaires et sur la décentralisation en matière de décision d’investissement. A l’avenir, assure-t-il, c’est à la wilaya que doit revenir l’étude et le traitement des dossiers, ce qui permettra de créer une compétitivité entre wilayas et mettra en avant les plus attractives en termes d’investissement, outre l’investissement dans les grands projets et ceux en partenariat avec des étrangers. Ahmed Ouyahia souligne également la détermination du gouvernement à renforcer les programmes communaux du développement (PCD) et à soutenir toute commune souhaitant créer une zone d’activité économique sur son territoire.     

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