mardi 5 septembre 2017

La population s’élève contre l’insécurité

La recrudescence de la criminalité inquiète au plus haut point la population des Issers, à 23 km à l’est de Boumerdès. Choqués par le crime qui a coûté la vie, la semaine dernière, à un jeune commerçant de la ville, des dizaines de citoyens ont organisé une marche avant-hier pour dénoncer «le climat d’insécurité qui a pris des proportions alarmantes ces derniers mois dans la localité». «Trois crimes en un mois. C’est trop ! La semaine dernière des inconnus ont assassiné un jeune à Charty avant de le jeter dans un puits. Quelques jours plus tard, des voyous ont poignardé un trentenaire au marché. Et lundi dernier, c’est un commerçant qui a été tué sur la RN-12 à coups de faucille par un repris de justice. Ce dernier crime a eu lieu près de l’école de la Gendarmerie nationale et à 300 m d’un barrage de la police. L’Etat n’existe que par le nom ici. La drogue se vend au vu et au su de tous près de la gare ferroviaire. L’endroit est connu même des écoliers, mais les services de sécurité font comme si de rien n’était. Du côté du marché, on a érigé un lieu de débauche et de petites baraques où on s’adonne à tous les interdits», s’indigne un jeune habitant de la cité des 48 Logements. La marche a été entamée vers 10h à partir du siège de l’APC. Les manifestants ont arpenté le principal boulevard du chef-lieu en scandant des slogans demandant «le départ du commissaire» qui, selon eux, cumule plus de 20 ans aux Issers. Arrivés au boulevard Abane Ramdane, les marcheurs ont fermé la RN-12 durant 30 minutes avant de reprendre leur marche vers le siège de la daïra. Certains manifestants se sont montrés très critiques à l’égard des élus locaux, leur reprochant de «n’avoir pas été à la hauteur de leur mission». Ils dénoncent la détérioration des ruelles du chef-lieu et le blocage des projets d’aménagement urbain inscrits par la DUC pour un montant de plus de 320 millions de dinars. D’autres manifestants déplorent le manque d’infrastructures et réclament l’ouverture de la bibliothèque communale et l’achèvement du chantier de la crèche. Des infrastructures laissées à l’abandon sous prétexte du manque de budget et d’équipements. Les protestataires s’élèvent aussi contre la prolifération de l’informel et le diktat des gardiens de parking, notamment au niveau du marché de gros, non encore agréé par les autorités. L’APC a réalisé deux marchés de proximité de 40 places chacun, mais ils ne sont pas attribués pour éradiquer les baraques de fortune érigées pas loin des arrêts de bus et de la zaouia Abderrahmane El Thaâlibi, a-t-on indiqué. Contacté, un élu de l’APC souhaite ne pas commenter la marche organisée en raison de la recrudescence de l’insécurité. «Si on avait une police municipale, on aurait lutté efficacement contre la criminalité, malheureusement l’APC n’a aucune force de dissuasion pour lutter contre le phénomène», s’est-il défendu, précisant que l’Assemblée a inscrit récemment plusieurs projets sur ses propres fonds pour répondre aux besoins les plus pressants de ses administrés.  

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